Merci Maxim de remettre en lumière cette réalité de "ne pas pouvoir soigner correctement", si difficile à supporter pour les professionnel.le.s de santé. À MASM-Médecins Action Santé Migrant·e·s, nous constatons combien cette blessure morale impacte non seulement les soignant.e.s, mais aussi les populations vulnérables qu’ils soutiennent. Nous organisons une table ronde en janvier au congrès #QUADRIMED pour discuter de ces défis et trouver des solutions ensemble. Vos réflexions sont précieuses – continuons à échanger sur ce sujet qui met l'avenir en jeu! https://lnkd.in/eRrdj2aM
Médecin sensible à la qualité de vie des soignants 🤍 | Engagé pour un secteur médico-social innovant et épanouissant
Ce n'est pas du burn-out... C'est pire… Cette phrase, je l'ai entendue d'un confrère qui n'en pouvait plus. Et elle a tout changé dans ma compréhension de la souffrance des soignants. « C'est une blessure de l'âme » Mon confrère urgentiste, après 15 ans de carrière, venait de mettre des mots sur notre souffrance collective. 🔍 Deux chercheurs américains, Wendy Dean et Simon Talbot, ont fait une découverte bouleversante : nous, soignants, ne souffrons pas simplement d'épuisement professionnel, mais de quelque chose de plus profond, de plus viscéral - ce qu'ils appellent « la blessure morale » Ce concept, initialement observé chez les vétérans de guerre, décrit parfaitement cette déchirure quotidienne que nous vivons quand notre désir de bien faire se heurte à l'impossibilité de le faire. En tant que médecin attentif au bien-être de mes pairs, j'observe cette double réalité qui nous broie : • Devoir écourter une consultation alors qu'on sent la détresse dans les yeux du patient • Se retrouver contraint de refuser des soins par manque de moyens ou de temps • Voir la qualité de nos actes sacrifiée sur l'autel de la rentabilité Cette souffrance, plus profonde que la simple fatigue, se manifeste de trois façons différentes qui nous marquent tous : • Les actes que nous sommes forcés de faire contre notre éthique • Tout ce bien que nous ne pouvons plus accomplir faute de moyens • L'impuissance face à la dégradation dont nous sommes témoins Le plus dur ? Ce n'est pas ce qu'on fait de mal. C'est tout le bien qu'on ne peut plus faire. Cette souffrance a un nom : • Faire = Blessure de commission • Ne pas pouvoir faire = Blessure d'omission • Être témoin = Blessure par exposition 🤔 Question aux soignants : Vous reconnaissez-vous dans ces blessures morales ? Qu'est-ce qui vous blesse le plus : ce que vous devez faire, ou ce que vous ne pouvez plus faire ? Partageons nos expériences. Car nommer sa souffrance, c'est déjà commencer à la soigner. #SantéDesSoignants #BlessuresMorales #QualitéDesSoins #EthiqueMedicale ——— PS : Si ce message résonne en vous, partagez-le. Nous ne sommes pas seuls à porter ces blessures. 🍊 Maxim, médecin engagé pour la santé des soignants