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Document 52008AR0070

Avis du Comité des régions sur le thème Clusters et politique de clusters

JO C 257 du 9.10.2008, p. 76–82 (BG, ES, CS, DA, DE, ET, EL, EN, FR, IT, LV, LT, HU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SL, FI, SV)

9.10.2008   

FR

Journal officiel de l'Union européenne

C 257/76


Avis du Comité des régions sur le thème «Clusters et politique de clusters»

(2008/C 257/12)

LE COMITÉ DES RÉGIONS ÉMET LES RECOMMANDATIONS SUIVANTES:

Il invite la Commission à élaborer un programme cadre facilitant la coopération et l'interconnexion entre toutes les administrations impliquées et fixant les lignes directrices pour la création de clusters, leur interconnexion et leur transnationalité. La coopération entre clusters est un moyen prometteur de renforcer la capacité d'innovation en Europe et d'attirer l'attention des investisseurs et promoteurs de l'innovation au niveau mondial. C'est la raison pour laquelle la coopération transnationale des organisations de clusters ne doit pas être limitée à l'Europe mais doit s'étendre à l'échelle internationale, de telle sorte que l'objectif final soit la création de clusters de niveau international;

Il estime qu'il faut un cadre stratégique global intégrant les visions des différents acteurs concernés (administrations, universités, centres de recherche et entreprises) permettant de gérer de manière coordonnée les trois processus décrits ci-dessus:

permettre les conditions nécessaires pour encourager la création et le développement de clusters,

favoriser la mise en œuvre des initiatives proposées par les clusters,

parvenir à l'interconnexion des clusters, aussi bien au niveau national que transnational, afin d'échanger les expériences et de coopérer;

Il propose qu'en guise de première étape pour développer le cadre stratégique, on crée dans cette logique un groupe d'experts de haut niveau qui étudie la question et définisse à l'intention du Conseil et de la Commission un axe d'intégration et d'harmonisation des critères suivis en la matière.

Rapporteur

:

M. Antonio GONZÁLEZ TEROL (ES/PPE), directeur général des Affaires européennes, Communauté autonome de Madrid

RECOMMANDATIONS POLITIQUES

LE COMITÉ DES RÉGIONS,

Considérant que le Conseil «compétitivité» du 4 décembre 2006 a fait des groupements («clusters») l'une des neuf actions prioritaires pour renforcer l'innovation en Europe;

Considérant qu'il a été consulté par la présidence slovène pour élaborer un avis d'ici la fin du présent semestre, afin que son point de vue puisse être pris en compte lors de l'élaboration de la communication de la Commission européenne sur la politique des clusters (juillet 2008);

Considérant les conclusions de la présidence du Conseil européen de Bruxelles des 13 et 14 mars 2008, selon lesquelles il faudrait, d'une part, mieux coordonner les efforts visant à améliorer les conditions générales de l'innovation, y compris en renforçant les liens entre le monde scientifique et les entreprises et grâce à des pôles d'innovation de niveau international ainsi qu'au développement de clusters et de réseaux régionaux et, d'autre part, favoriser une participation accrue des PME innovantes à des groupements d'entreprises et aux marchés publics;

Considérations générales

1.

invite la prochaine présidence (la présidence française) à continuer à promouvoir la rédaction de rapports et d'études sur les clusters, ainsi que la tenue de débats politiques et à explorer de nouvelles actions à développer dans le cadre de la stratégie sur la politique de clusters que prépare la Commission;

2.

définit le «cluster» comme une concentration géographique d'entreprises spécialisées dans un domaine, en liaison avec certains fournisseurs et avec d'autres entreprises de secteurs rattachés, qui sont en concurrence tout en coopérant. Ce secteur comprend un grand nombre de branches, au croisement de disciplines et d'activités. Les clusters atteignent donc leur plein potentiel lorsqu'ils sont en mesure de tirer profit de l'interdépendance pour miser sur des activités complémentaires, créant ainsi des synergies qui engendrent une croissance conjointe de tout le secteur dont bénéficient tous les participants au cluster. L'on parle ainsi de «coopétition» pour définir la stratégie d'entreprise à mi-chemin entre la coopération et la concurrence, propre aux clusters et génératrice des niveaux de compétitivité les plus élevés. Les membres du cluster doivent se faire mutuellement confiance et partager les mêmes objectifs et priorités, afin de pouvoir parvenir à une coordination totale dans un contexte multiple à plusieurs niveaux;

3.

reconnaît que l'UE a du mal à transformer les idées en nouveaux produits et services et qu'il convient d'adopter de nouvelles politiques publiques facilitant l'interconnexion des différents acteurs impliqués dans la création, la transmission et l'application des connaissances. En définitive, il convient de développer de nouvelles connexions entre les administrations, les universités, les centres de recherche et les entreprises;

4.

estime qu'il est nécessaire mais pas suffisant d'investir, aux niveaux constatés jusqu'à présent, dans la recherche-développement. Pour renforcer l'innovation en Europe, il convient d'unir nos forces et de diriger spécifiquement les investissements en recherche vers les secteurs stratégiques;

5.

fait remarquer que la simple concentration territoriale d'entreprises ne garantit pas le développement de clusters ni, en définitive, d'économies de réseau, de synergies ou de la compétitivité. Il est nécessaire d'atteindre une masse critique, une quantité suffisante de production en deçà de laquelle il est impossible de parler de «clusters». De même, il convient de prêter attention aux aspects qualitatifs et aux conditions extérieures, notamment en termes de confiance mutuelle et de solidité des relations entre les entreprises, pour mener une action conjointe et durable;

6.

considère que les données statistiques sont insuffisantes pour évaluer ces deux aspects et suggère que l'Observatoire européen des clusters réalise une étude sur les conditions requises pour la prise en compte de ces deux aspects déterminant l'existence d'un cluster et propose son aide, afin de profiter de son expérience et de sa proximité avec les régions;

7.

est d'avis que les clusters sont d'importants catalyseurs d'innovation, contribuent à la compétitivité et au développement durable de l'industrie et des services et renforcent le développement économique des régions grâce à la création de richesses et d'emplois. Ils contribuent donc également à la cohésion territoriale, l'un des objectifs poursuivis par l'UE dans le traité de Lisbonne;

8.

estime que, bien souvent, la participation des pouvoirs publics et entités privées est nécessaire pour encourager la création des clusters et afin de les soutenir pour qu'ils se maintiennent à la pointe de leurs secteurs respectifs;

9.

Le secteur public peut également jouer un rôle important, en répondant aux défis auxquels sont confrontées les initiatives en matière de clusters, et notamment en:

apportant une aide pour la fixation des objectifs et le suivi des performances;

favorisant dans le temps le processus d'initiative du cluster, au fur et à mesure qu'il se développe et arrive à maturité (comme indiqué dans le paragraphe ci-dessous);

intégrant l'initiative du cluster au sein d'un agenda politique plus large.

10.

estime également que le rôle du secteur public doit être de créer les conditions nécessaires au développement des clusters, à savoir:

garantir l'existence d'un capital humain hautement qualifié;

faciliter les démarches administratives pour la création et le développement des clusters;

favoriser la création de centres d'information et de centres de services intégrés;

soutenir la collaboration entre les établissements d'enseignement et les clusters, notamment au travers de la création de centres conjoints de formation spécialisée. Il conviendrait que chaque État membre dispose d'au moins un centre d'études pour la formation spécialisée en clusters;

garantir la disponibilité d'instruments financiers adéquats pouvant couvrir les besoins du cluster, ainsi que la relation entre les chefs d'entreprises, les centres d'innovation, les investisseurs et les sources de financement;

faciliter les moyens de coordination au sein des clusters et entre clusters, ainsi que les relations des clusters avec les administrations;

promouvoir le développement des opportunités des clusters à l'extérieur, ainsi que leur activité à l'international et la formation de réseaux transnationaux. Une politique publique adaptée peut faciliter la création d'une image de marque de la région (et du cluster), ce qui multiplie ses possibilités de croissance à l'extérieur;

promouvoir la recherche-développement et l'innovation (RDI) dans son domaine d'action, en se préoccupant en particulier des facteurs critiques pour le lancement et le développement d'actions innovantes, ce qui peut en outre générer un effet de levier sur le secteur privé;

soutenir et accélérer les initiatives privées sans oublier que les trois niveaux de l'administration (communautaire, national, régional) doivent être interconnectés, le niveau régional jouant un rôle clé dans la définition et la mise en œuvre des politiques de soutien aux clusters.

Le Comité précise toutefois que les pouvoirs publics doivent éviter deux écueils majeurs:

ils doivent éviter de créer des clusters à partir de rien. Les clusters sont habituellement le fruit d'une évolution historique et toute création artificielle conduit en général à l'échec;

pour les mêmes raisons, ils doivent éviter de prolonger artificiellement la vie des clusters lorsque les marchés et la technologie les ont mis à l'écart;

11.

confirme que les clusters doivent, pour être compétitifs sur le marché mondial, tisser des liens étroits avec les entreprises, les universités et les pouvoirs publics et créer un processus d'innovation permanente leur permettant à tout moment d'obtenir de nouvelles synergies. Ce n'est qu'ainsi que la viabilité future du cluster peut être garantie. Il convient de préciser par avance que, bien que l'excellence soit une caractéristique des clusters, il faut tenir compte du fait que tous les clusters ne pourront pas parvenir au même niveau de développement ni à la même dimension internationale. L'excellence dans ce domaine s'obtient avec le temps et nécessite de la patience, des ressources financières, une bonne gouvernance et des réformes structurelles orientées vers le marché, permettant la nécessaire mobilité des facteurs (capital risque et chercheurs);

12.

estime que, face à la mondialisation actuelle des marchés, la création de «chaînes mondiales de valeur» via les clusters est essentielle pour améliorer la coordination entre les entreprises et, en définitive, le niveau conjoint de compétitivité. Bien que l'innovation soit une caractéristique fondamentale de tous les clusters, il convient de préciser que ces derniers ne voient pas le jour uniquement dans les secteurs de haute technicité mais également dans des secteurs de technicité moyenne et faible;

13.

souligne que les clusters sont particulièrement intéressants pour les PME, qui voient en eux un environnement favorisant leurs relations avec les universités et les grandes entreprises, car cela leur permet d'accéder aux réseaux de commerce international;

14.

précise toutefois que, parfois, dans certains pays et certaines régions, l'on se focalise trop sur les PME en oubliant que la faible représentation de grandes entreprises peut limiter l'impact économique des clusters;

Contribuer à l'agenda de Lisbonne

15.

estime que, à l'heure actuelle, la mobilité des facteurs et les coûts élevés dans les économies développées favorisent un processus de délocalisation, qu'il faut contrer en orientant les systèmes productifs vers des activités à plus forte valeur ajoutée, principalement des activités nécessitant beaucoup de RDI;

16.

considère que l'agenda de Lisbonne a été créé pour relever les nouveaux défis nés de la mondialisation. Il a pour objectifs de: valoriser le capital humain existant dans l'UE; rendre les politiques de l'innovation cohérentes; créer un cadre réglementaire renforçant cette cohérence; favoriser la création et le développement d'entreprises innovantes; améliorer les interfaces au sein du système d'innovation, dont l'achèvement permettra d'évoluer vers une société ouverte à l'innovation et à la connaissance et qui sera, par conséquent, en mesure d'être compétitive, peut-être pas en termes de coûts mais en termes de création de valeur ajoutée;

17.

souligne que, pour améliorer leur compétitivité, les régions doivent renforcer les secteurs à forte intensité de capital employant une main-d'œuvre hautement spécialisée et caractérisés par l'innovation;

18.

rappelle que l'Europe accuse un retard important en ce qui concerne les dépenses de recherche-développement dans le secteur privé. En ce sens, le Comité considère que la seule augmentation des dépenses publiques de recherche-développement sera inutile si les entreprises ne reprennent pas ces objectifs à leur compte et ne prennent pas les mesures qui s'imposent. Il importe toutefois que le niveau des dépenses publiques nationales en matière de R&D soit suffisamment élevé pour être efficace. C'est la seule façon pour que ces dépenses parviennent sur le marché via la recherche et l'innovation. Les dépenses publiques de recherche-développement doivent servir de levier au renforcement de la RDI du secteur privé, afin de provoquer une véritable augmentation du pourcentage que représentent ces activités dans le PIB des régions européennes. Il faut pour cela associer quatre mesures principales:

renforcer le développement de clusters ou de conglomérats d'entreprises et d'institutions publiques autour d'activités très innovantes;

promouvoir la création d'espaces physiques adaptés à ces activités, au sein desquels cohabitent les connaissances (universités) et l'activité économique (entreprises): parcs scientifiques et technologiques;

promouvoir les instruments, financiers ou autres, permettant de soutenir la création d'entreprises fondées sur l'innovation;

stimuler l'interconnexion des différents centres de connaissances et de RDI, promouvoir les forums d'échange de connaissances et favoriser la mise en réseau des régions excellant dans le domaine de l'innovation;

Développer la dimension communautaire:

19.

se félicite des progrès réalisés grâce au soutien de la Commission européenne au travers de nombreux programmes et réseaux qui ont permis d'avancer véritablement dans la conception et la définition des clusters et qui permettent aussi un échange d'expériences;

20.

ne doute pas du soutien qu'apporte la Commission européenne à la création et au renforcement des clusters au niveau national ou régional, mais souligne le besoin d'information sur l'identification ou le développement de bonnes pratiques et de centres d'identification des instruments pouvant être systématiquement utilisés ou consultés. Ces instruments doivent être présentés aux acteurs concernés de manière simple et accessible. Le Comité fait remarquer qu'à cet égard il en train de lancer une étude sur les «Clusters et politique de clusters: un guide pour les décideurs politiques régionaux et locaux»;

21.

invite toutefois la Commission à élaborer un programme cadre facilitant la coopération et l'interconnexion entre toutes les administrations impliquées et fixant les lignes directrices pour la création de clusters, leur interconnexion et leur transnationalité. La coopération entre clusters est perçue comme un moyen prometteur de renforcer la capacité d'innovation en Europe et d'attirer l'attention des investisseurs et promoteurs de l'innovation au niveau mondial. C'est la raison pour laquelle, la coopération transnationale des organisations de clusters ne doit pas être limitée à l'Europe mais doit s'étendre à l'échelle internationale, de telle sorte que l'objectif final soit la création de clusters de niveau international;

22.

estime que la coopération entre clusters résulte d'un besoin essentiel pour les PME car cela facilite l'information, ce qui est vital, et les échanges techniques et permet de partager les infrastructures de recherche et les moyens de production;

23.

remarque qu'il existe un décalage évident entre le désir de nombreux clusters de développer leurs activités au sein de leur région ou de leur pays et les énormes possibilités offertes par l'échange d'informations et de bonnes pratiques avec d'autres clusters voisins d'un autre État;

24.

invite la Commission européenne à supprimer tous les obstacles relatifs au commerce et à l'investissement au sein de l'UE. L'application des règles du marché intérieur est à la base de l'ouverture des marchés à la concurrence;

25.

rappelle que les obstacles au commerce associés aux différences en matière de législation, de protection sociale et de systèmes administratifs et fiscaux peuvent être un facteur important limitant la coopération transnationale. Enfin, la barrière de la langue contribue à maintenir la gestion et la réalisation des objectifs des clusters dans le cadre national et à limiter leurs connexions à l'international;

Recommandations du CdR

26.

recommande à la Commission européenne de remédier à la fragmentation des orientations définies par l'UE pour la promotion des clusters et juge nécessaire de regrouper en une seule orientation la promotion des clusters et le soutien à la coopération entre clusters;

27.

Comme complément indispensable au rôle de plus en plus important que la Commission attribue aux pouvoirs régionaux en matière de promotion, de coordination et d'exploitation des initiatives de grappes productives (clustering), le CdR considère qu'il y a lieu que la Commission elle-même garantisse aux régions une plus grande visibilité des initiatives qu'elle gère directement, relatives à la recherche et à l'innovation (notamment le 7e programme-cadre et le programme pour l'innovation et la compétitivité — PIC). De plus il conviendra à cet égard d'être particulièrement vigilant afin de garantir une interaction appropriée avec les agences autonomes créées par la Commission dans le domaine de la recherche et de l'innovation, et avec les Initiatives technologiques conjointes (ITC).

28.

est favorable à ce que les critères d'aide aux clusters soient intégrés et harmonisés au niveau européen, démarche qu'il considère essentielle pour compléter les politiques de coopération existantes à tous les niveaux, c'est-à-dire pour élaborer une vision unique d'action face à la vision partielle des différentes initiatives européennes en faveur des clusters existant dans de nombreux domaines (recherche-développement, politiques de coopération interrégionale, veille technologique et concurrentielle, aides au financement de projets, etc.);

Image

29.

souligne que l'ensemble des mesures promues par le truchement de cette vision intégratrice doit être axé sur des objectifs de croissance et de compétitivité et sur des domaines d'action prioritaires qui devront dépasser le simple échange d'expériences et d'informations, y compris des actions et projets conjoints, des échanges de personnel et de bénéficiaires entre projets, le développement de réseaux et institutions communautaires, etc.;

Propose, par conséquent:

1.

LA MISE EN ŒUVRE D'UN CADRE STRATÉGIQUE COMMUN POUR LES CLUSTERS

estime qu'il faut un cadre stratégique global intégrant les visions des différents acteurs concernés (administrations, universités, centres de recherche et entreprises) permettant de gérer de manière coordonnée les trois processus décrits ci-dessus:

permettre les conditions nécessaires pour encourager la création et le développement de clusters,

favoriser la mise en œuvre des initiatives proposées par les clusters,

parvenir à l'interconnexion des clusters, aussi bien au niveau national que transnational, afin d'échanger les expériences et de coopérer;

propose qu'en guise de première étape pour développer le cadre stratégique, on crée dans cette logique un groupe d'experts de haut niveau qui étudie la question et définisse à l'intention du Conseil et de la Commission un axe d'intégration et d'harmonisation des critères suivis en la matière. Ce cercle devra jouir d'une large indépendance et être présidé par une personnalité européenne au prestige reconnu dans ce domaine, tout en se prévalant de compter dans ses rangs des représentants de tous les acteurs impliqués dans la question, qu'ils soient issus du monde politique, des diverses administrations, en particulier régionales, des technologiques ou des institutions financières et autres instances susceptible d'intervenir dans le financement (réseaux d'investisseurs providentiels, fonds de capital-risque, etc.);

estime que ce cadre stratégique permettra de tirer profit des différentes initiatives qui existent en relation avec les clusters spécialisés et en apportera une vision intégrée, en définissant des orientations permettant de promouvoir le développement des processus d'évolution des clusters;

PHASE D'INCUBATION

Création des conditions nécessaires au développement du cluster

Dotation d'aides financières facilitant l'interconnexion de PME et de grandes entreprises situées sur un même territoire et la mise à profit des éventuelles synergies

Insertion d'entreprises «locomotives»

Relations avec les centres de recherche du secteur

PHASE DE LANCEMENT

Développement de relations de confiance

Interconnexion des entreprises appartenant à différents clusters pour la formation de métaclusters transnationaux

Création d'un mode d'organisation propre et d'une image de marque

Préparation du calendrier stratégique de la collaboration

PHASE DE CROISSANCE

Création et développement de projets propres

Incorporation des clusters aux plateformes technologiques européennes

Alliances entre clusters, plateforme de coopération entre régions

Diffusion des résultats de la coopération entre clusters, ce qui garantit que les résultats du projet parviennent jusqu'à d'autres régions

Nouveaux produits résultant d'initiatives de collaboration

PHASE DE MATURITÉ

Innovations et brevets propres

Apparition de sous-clusters commerciaux

Partenariats stratégiques pour le développement économique

Attraction de nouveaux investissements dans la région

2.

DES ACTIONS INCITATIVES POUR LA CRÉATION D'UN CADRE STRATÉGIQUE APPORTANT DE LA CRÉDIBILITE AU PROCESSUS

reconnaît qu'il faut stimuler la coopération entre entreprises des clusters, en encourageant la création d'un réseau des réseaux de clusters de premier plan qui leur permette de mettre en commun leurs services et les meilleures pratiques au niveau européen et mondial, notamment via:

le développement et le déploiement d'instruments de coopération pour partager les connaissances développées dans les clusters régionaux;

la promotion d'événements et de rencontres avec les différents acteurs concernés des différents clusters, notamment les entreprises;

l'élaboration d'une mémoire annuelle commune des activités de tous les clusters européens;

la promotion de la création de services communs dans les domaines de la formation, de l'information, etc.;

souligne qu'il est essentiel que les administrations lancent des projets de demande anticipée via:

la connexion entre les observatoires et organismes de veille technologique des différentes régions grâce à la création d'un système européen de veille en matière de recherche et d'innovation industrielles et à l'amélioration de l'information sur le capital intellectuel afin d'anticiper les solutions possibles du côté de l'offre et les technologies susceptibles de créer de la valeur ajoutée;

la stimulation de la coopération avec les plateformes technologiques européennes;

le développement de projets publics partagés par plusieurs régions (spécifications et procédures d'achat communes);

le lancement de règles communes dans plusieurs régions afin de promouvoir ou d'anticiper le développement de technologies innovantes;

souligne qu'il convient de regrouper les informations existantes en une seule plateforme d'information européenne sur les clusters (INFOCLUSTER) et d'y incorporer des fonctions utiles pour les entreprises (qui ne sont aujourd'hui que partiellement disponibles). Ainsi, il considère que l'Observatoire européen des clusters serait l'organisme le mieux à même de remplir cette fonction de plateforme d'information:

un système d'information territoriale permettant de structurer et de centraliser l'offre actuelle en matière d'infrastructures et de centres de recherche, d'entreprises actives en RDI, d'universités et d'autres centres, de domaines de recherche encouragés, de contacts techniques et politiques clés, etc. Cet instrument faciliterait les relations entre les différents centres de connaissances et les clusters. Il pourrait être initié par la Commission européenne en collaboration avec le CdR qui fournirait les contacts avec les régions et les clusters régionaux;

un baromètre dynamique de la compétitivité qui permettrait à chaque cluster de se comparer à tout autre cluster ayant des caractéristiques similaires et de savoir comment il se situe par rapport à son environnement concurrentiel;

pour l'échange d'informations, une cartographie des politiques de clusters indiquant les politiques et programmes nationaux et régionaux en vigueur dans chaque territoire en matière d'aides à la RDI, d'instruments financiers de soutien, de programmes de formation et d'échange, etc.;

divers rapports sur les meilleures pratiques des entreprises ou des clusters eux-mêmes en matière de partage des connaissances;

confirme qu'il convient de promouvoir la collaboration entre les instruments financiers en faveur de l'innovation (capital/dette/aides directes) des différentes régions ou des différents pays afin de faciliter l'investissement dans de grands projets impliquant plusieurs régions de différents pays européens au travers des clusters, qui pourraient ainsi davantage bénéficier des fonds européens tels que ceux de la BEI et du FEI;

considère qu'il est possible de partager les ressources et services entre clusters afin de permettre l'accès conjoint à des services de meilleure qualité:

bourse d'emplois spécialisés et programmes d'échange et de formation des chercheurs dans le secteur privé;

mobilité des entreprises grâce au partage des installations et services des incubateurs;

échange de compétences techniques, d'infrastructures de recherche et d'installations de production permettant de réaliser des économies d'échelle et de gammes;

système européen de veille en matière de recherche et d'innovation industrielle et amélioration de l'information sur le capital intellectuel;

3.

DES ÉVALUATIONS (AVANT, PENDANT ET APRÈS) AFIN DE GUIDER LES ACTIONS FUTURES

considère que l'évaluation est une sorte de recherche utilisant des techniques spécifiques et répondant aux questions suivantes: les besoins du cluster sont-ils satisfaits? Une politique adéquate a-t-elle été élaborée? A-t-elle été mise en œuvre avec succès? Aura-t-elle l'impact espéré? Est-il possible de réviser les objectifs non atteints? Est-il possible d'accroître l'efficacité de la politique appliquée?

considère que l'évaluation est un instrument à utiliser tout au long du processus de mise en œuvre qui doit notamment (entre autres avantages) renforcer la crédibilité de la politique de clusters.

Bruxelles, le 19 juin 2008.

Le Président

du Comité des régions

Luc VAN DEN BRANDE


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