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🌳☀️🌦️Comment améliorer la résilience des forêts face aux sécheresses ? Une étude de 2022 [1] dresse un panorama mondial de la résilience des forêts, démontrant que la diversité d’arbres dans une forêt améliore sa résistance aux sécheresses. Basé sur la compilation de diverses bases de données, l’article souligne : “selon un modèle prédictif de l’effet de la diversité en arbres, la conversion de la monoculture actuelle en plantations d’arbres mixtes pourrait améliorer la résistance à la sécheresse. “ L’étude appelle à restaurer la diversité des espèces pour “atténuer l’impact des sécheresses extrêmes à grande échelle, en particulier dans les régions sèches.” Ce constat ne va malheureusement pas dans la direction du plan France 2030 de plantations d’arbres, qui fait la part belle aux monocultures et aux coupes rases. Si l’on se cantonne aux espèces les plus adaptées pour le climat et le rendement économique, une étude française fournit une autre piste d’adaptation. Des chercheurs ont étudié la réaction des pins maritimes à la chaleur durant leur développement embryonnaire. Pour cela, ils ont extrait des embryons qu’ils ont clonés puis fait germer à différentes températures (18, 23 et 28 degrés, 23 degrés étant optimal pour l’espèce). En étudiant le génome de ces jeunes pins, les chercheurs ont identifié une dizaine de gènes connus “pour avoir des fonctions biologiques lors de l’embryogenèse, sur la régulation épigénétique ou en réponse à la température” [2]. Leur hypothèse est que les arbres survivant à des sécheresses pendant leur développement embryonnaire s'adapteront mieux aux températures extrêmes. Citons aussi le travail d’une équipe de chercheurs d’Aix-en-Provence [3] qui propose une approche novatrice face aux sécheresses. Cette équipe est parvenue “à diminuer la mortalité des arbres en agissant sur les dialogues que ceux-ci entretiennent avec l’environnement, grâce à leurs racines”. En enrichissant le sol avec un microbiote bénéfique (utilisation de certaines molécules, les phytohormones), l'arbre doit limiter son évapotranspiration lors des sécheresses, en agissant sur la réactivité de ses stomates. Cette étude porte sur un panel d'arbres diversifiés. Les résultats sont prometteurs : 10 à 25% des arbres conservent des feuilles vertes en condition de sécheresse. Cependant, une importante bibliographie démontre la centralité de l’arbre dans le cycle de l’eau via le recyclage des précipitations [4]. Limiter l'évapotranspiration estivale pourrait augmenter la sécheresse de l'atmosphère. Ce constat interpelle lorsqu'on connaît le caractère contagieux des sécheresses en milieu sec [5], alors que ces dernières années les départements méditerranéens ont flirté avec un climat semi-aride. Ces enjeux complexes doivent plus que jamais être envisagés de manière holistique. Et vous, qu’en pensez-vous ? #forêt #climateaction #sécheresse