Citoyens & Justice - Fédération des associations socio-judiciaires

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Organisations civiques et sociales

Bordeaux, Nouvelleaquitaine 31 467 abonnés

Nous nous engageons pour une justice préventive, réparatrice et humaniste.

À propos

Citoyens et Justice regroupe environ 150 associations socio-judiciaires. Dans le cadre de mesures judiciaires, en pré et post sententiel, ces services sociaux d’intérêt général exercent, auprès de victimes et d’auteurs d’infraction qu’ils soient majeurs ou mineurs, des missions d’accompagnement, d’investigation et de pacification des conflits et ce sur l’ensemble du territoire français.

Site web
https://www.citoyens-justice.fr/
Secteur
Organisations civiques et sociales
Taille de l’entreprise
11-50 employés
Siège social
Bordeaux, Nouvelleaquitaine
Type
Non lucratif
Fondée en
1982

Lieux

Employés chez Citoyens & Justice - Fédération des associations socio-judiciaires

Nouvelles

  • [KER MADELEINE : DE LA PRISON VERS LA LIBERTÉ] La ferme de Ker Madeleine (https://lnkd.in/e9aT-cVk) est un lieu de vie qui accueille des résidents-salariés en fin de peine. Sous le régime judiciaire du placement extérieur (voir ici : https://lnkd.in/eTinxtvZ), ils viennent à la ferme sur une durée de 6 à 12 mois avant leur levée d’écrou pour préparer progressivement la liberté et la reconstruction d’un projet de vie. La ferme propose un accueil familial, à taille humaine. Avec une présence continue, les résidents sont hébergés sur place en chambre individuelle afin de retrouver une intimité et une autonomie qu’ils ont souvent perdues en détention. Ils partagent des temps de vie communs (repas, discussions, entretien du lieu, loisirs), qui sont l’occasion de se réhabituer progressivement à la vie en groupe. Les années de détention provoquent souvent chez les personnes incarcérées un isolement, une perte des liens familiaux, une déresponsabilisation dans la gestion du quotidien, et peu à peu une perte de confiance en soi… Pour se réinsérer la marche est haute. Les sorties « sèches », sans accompagnement, compromettent fortement les chances de réussite. Sources d'Envol propose cet espace de transition pour réapprendre la liberté progressivement, acquérir des responsabilités dans le travail agricole et préparer la reconstruction de l’avenir. Marine Giraud a réalisé un joli documentaire au cœur de cette ferme, disponible sur France Télévision ici : https://lnkd.in/eTuBPnRm

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  • [TANT DE DISCRIMINATIONS ... ET SI PEU DE CONDAMNATIONS !] Dans une tribune publiée par Le Monde, le magistrat Youssef Badr (magistrat au tribunal judiciaire de Bobigny et fondateur et président de l’Association La Courte Echelle) dénonce l'écart flagrant entre la réalité des #discriminations en France et leur traitement judiciaire. Il illustre son propos par plusieurs cas concrets d'étudiantes et d'étudiants victimes de discrimination lors de leur recherche de stage : Amare et ses 210 candidatures sans réponse, Brahim contraint de changer son prénom pour obtenir des réponses, Yasmine rejetée pour son voile, ou encore Sindi écartée explicitement en raison de sa couleur de peau. L'auteur souligne le paradoxe entre l'abondance d'études démontrant ces discriminations, notamment liées aux prénoms à consonance étrangère, et le nombre important de lois votées depuis celle du 1er juillet 1972, pour garantir l'égalité, face au nombre dérisoire de condamnations : moins de cinq en 2022, six en 2021 et aucune en 2020. Pour 2023 et 2024, elles devraient se compter à sur les doigts d’une main ! Cette invisibilité judiciaire s'explique selon lui par plusieurs facteurs. D'abord, ces discriminations sont souvent tues, acceptées comme une fatalité, y compris par les victimes elles-mêmes. Ces dernières craignent souvent d'être stigmatisées comme "procédurières" si elles dénoncent ces pratiques. De plus, la difficulté à prouver ces discriminations, la longueur et le coût des procédures judiciaires découragent les plaignants potentiels. Face aux accusations de victimisation, le magistrat rappelle l'impact profond du rejet basé non sur les compétences mais sur l'identité ou l'apparence. Il propose plusieurs solutions concrètes : un meilleur soutien aux #associations accompagnant les #victimes, un accompagnement renforcé des plaignant.e.s, des campagnes de sensibilisation grand public et une plus grande publicité des condamnations prononcées. Il termine son propos sur l'exemple personnel d'un étudiant de couleur noire qu'il a pris en stage, préoccupé par ses cheveux crépus qui avaient posé problème lors de précédentes candidatures. « Sans surprise, constate-t-il non sans malice, ses cheveux ne sont jamais immiscés dans l’excellent travail qu’il a fourni  ». Pour Youssef Badr, sans une réelle volonté politique de s'attaquer à ces discriminations, l'égalité restera purement et simplement théorique. Une tribune à retrouver ici : https://lnkd.in/eG499Wk8 Le site de l'association La Courte Échelle est ici : https://lnkd.in/ez9jHtHw

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  • [LE RETOUR DE LA MASCULINITÉ TOXIQUE] L'historien Ivan Jablonka analyse dans une tribune pour Le Monde le #masculinisme qui caractérise le second mandat de Donald Trump, qu'il décrit comme une contre-révolution visant à restaurer la "grandeur masculine" de l'Amérique. Cette idéologie s'articule autour de 5 axes : l'exaltation de la violence, la glorification de la technique comme "énergie masculine", la misogynie essentialiste, la désinformation érigée en vérité, et une réécriture de l'histoire centrée sur des "grands hommes". Le trumpisme fédère une coalition hétéroclite d'hommes : miliciens, entrepreneurs de la Silicon Valley, figures populaires comme Hulk Hogan, ou encore dirigeants comme J.D. Vance et Elon Musk. Cette "bro culture" transcende même les clivages raciaux, comme en témoigne le soutien d'Enrique Tarrio, ancien chef afro-cubain des Proud Boys. Ce qui distingue ce virilisme institutionnel des sociétés patriarcales du passé, c'est son appétit de violence et sa volonté de transformer radicalement la masculinité. Il ne s'agit pas de conservatisme mais d'une contre-révolution visant à effacer les acquis féministes des 50 dernières années. Face à ce phénomène qui séduit particulièrement les jeunes hommes (56% des 18-29 ans), l'auteur appelle la gauche à se réinventer. Elle doit, selon lui, proposer un nouveau discours aux hommes d'origine populaire tout en déconstruisant la masculinité toxique. L'auteur souligne qu'il ne s'agit pas d'une simple "guerre des sexes" - Trump ayant aussi séduit de nombreuses femmes - et plaide pour de nouvelles alliances entre hommes et femmes pour résister à cette contre-révolution masculiniste mondiale. Une tribune à retrouver ici : https://lnkd.in/eQgzjDEW Simon Dyassa 🍉, chargé de mission genre & masculinités à l’association Le Monde selon les femmes, ne dit pas autre chose dans un article de la RTBF : il souligne que ce discours masculiniste n'est pas nouveau et réduit les hommes et les femmes à des caractéristiques essentialisées. Dans le même article, Jean-Louis Simoens, directeur du pôle de ressources spécialisées en violences conjugales de Liège, y voit une forme d'intimidation inquiétante, portée par des hommes ultra-riches défendant un système capitaliste destructeur. Les deux experts rappellent que la masculinité est une construction sociale évolutive. Le modèle dominant génère de la frustration à la fois chez les femmes et chez de nombreux hommes ne correspondant pas à cet idéal, avec des conséquences graves (suicides, violences). Face à ces discours masculinistes omniprésents sur les réseaux sociaux, Simon Dyassa 🍉 propose le concept de "masculinité démocratique" : une approche liant aspirations sociétales (moins d'autoritarisme, meilleure répartition des richesses) et comportements individuels. Il souligne l'importance de proposer un nouveau récit positif, particulièrement auprès des jeunes. Un article à retrouver ici : https://lnkd.in/ebBeqCSe Photo : Les grenades

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  • [DES JUGES MENACÉS ... ET UN MINISTRE INTERPELLÉ] Des juges sont menacé.e.s sur les réseaux sociaux pour avoir fait leur travail. Un magistrat a alerté mercredi matin sur l'antenne de France Inter, décrivant un "déchaînement de haine" après la décision du tribunal administratif de Melun la semaine dernière d'annuler l'obligation de quitter le territoire français de "Doualemn", un influenceur algérien que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau tentait de faire expulser. "Le jugement d'annulation de l'OQTF n'est que la stricte application du droit", a rappelé Christophe, magistrat au tribunal administratif de Melun, au ministre de l'Intérieur. "Le magistrat n'a fait qu'appliquer la loi et notamment l'article L-432-12 du code des étrangers, qui dispose que lorsqu'un étranger est titulaire d'une carte de résident et que l'administration lui retire, il ne peut pas faire l'objet d'une OQTF." "Depuis maintenant 3-4 jours au tribunal administratif de Melun, c'est un déchaînement de haine sur les réseaux sociaux, de toute la fachosphère. On a appelé à pendre la présidente, à décapiter le premier vice-président, etc. Il y a même des individus qui ont, à partir d'un organigramme sur Internet, essayé de penser qui pouvait être l'auteur de ce jugement. Voilà où on en est aujourd'hui", a conclu le magistrat. « Cette loi a été votée en janvier 2024. L’article L432-12 n’existait pas auparavant, il a été voté en janvier 2024, dans le cadre de la dernière loi immigration, par le groupe LR du Sénat dont monsieur Retailleau était le président », a ainsi expliqué le magistrat avant d’ajouter : « Si cette loi ne vous convenait pas, il ne fallait pas la voter. Mais maintenant elle est dans l’ordonnancement juridique, le magistrat ne fait que l’appliquer. » Vérification faite par HuffPost, le ministre de l’Intérieur a effectivement soutenu le texte (comme l’ensemble de son camp) et les dispositions en question, dont la modification de l’article L432-12. Mieux, c’est son groupe politique, par l’intermédiaire des sénateurs Muriel Jourda et Philippe Bonnecarrère, qui est à l’origine de la disposition précise qui empêche aujourd’hui la délivrance d’une OQTF à un individu qui n’a plus sa carte de résident. C'est peu dire que la situation est préoccupante, avec la multiplication des menaces envers les magistrat.e.s. C'est la démocratie toute entière qui est en danger quand on s'en prend à celles et ceux qui appliquent la loi. Et celles et ceux qui agitent le chiffon rouge devant les magistrat.e.s portent une responsabilité écrasante. L'article de France Inter est ici https://lnkd.in/e6WHKVfN Celui du HuffPost est ici : https://lnkd.in/eTq_3U-g L'interview complète du ministre est ici : https://lnkd.in/e9bhJhYK

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  • [LE #METOO DES GARÇONS] Depuis quelques années, les témoignages d’hommes victimes de violences sexuelles émergent sur les réseaux sociaux à travers les hashtags #MeTooGay, #MeTooInceste et #MeTooGarçons. Pourtant, ces voix peinent encore à être entendues. 86 % de ces agressions sexuelles ou viols sont commis par d’autres hommes, et dans la plupart des cas, ce sont des hommes qu’ils connaissent : des hommes de leur famille, de l’école ou des espaces de pratiques sportives. Ces violences, vécues pour l’écrasante majorité dans l’enfance, marquent profondément la sexualité, la santé et la vision des normes de #genre des hommes qui en sont victimes. En quoi les violences sexuelles faites aux hommes sont des violences de genre ? Pourquoi la question de la domination adulte et celle de l’écart d’âge sont centrales quand on parle des garçons victimes ? Comment ces violences impactent leur regard sur leur masculinité ? Pour répondre à ces questions, Tal Madesta reçoit Lucie Wicky, sociologue à l’EHESS - École des hautes études en sciences sociales et l’Ined - Institut national d'études démographiques et autrice d’une thèse sur « Les violences sexuelles subies par les hommes en France. Parcours de violences et rapports d’âge ». Elle analyse les profils des victimes et des agresseurs, et montre l’impact différencié de ces violences selon les orientations sexuelles et les milieux sociaux. Un podcast de la série "Les couilles sur la table" de Victoire Tuaillon à retrouver ici : https://lnkd.in/ejPnmUaD

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  • [LITTÉRATURE] Cette nouvelle de Claire Keegan est une pépite d’écriture toute en nuance, en suggestion, pour nous parler d’un sujet au combien important. Cathal est un jeune fonctionnaire. Pas doué pour les rapports humains, il n’a pas l’air dans son assiette en ce 29 juillet. On le suit pendant sa journée de travail, puis dans le bus où un parfum lui rappelle Sabine, sa fiancée, qu’il a rencontré deux ans auparavant. Et peu à peu on va comprendre pourquoi il n’a pas l’air bien, et en quoi cette journée est une journée particulière. En replongeons dans les souvenirs de cet homme, l’autrice explore le déséquilibre qui va mettre à mal ce couple, depuis la demande en mariage, jusqu’à sa lente dégradation. Cette « mysoginie » ordinaire qu’il n’est pas capable de voir, tellement ancrée en lui, mais que Sabine traque, lui montre ... sans que cela ne déclenche de réelle réaction. « - Tu sais ce qui est au cœur de la misogynie ? Dans le fond ? - Parce que je suis misogyne à présent ? -ça consiste simplement à ne pas donner, avait-elle dit. Que ce soit croire que vous ne devriez pas nous accorder le droit de vote ou ne pas nous donner un coup de main pour la vaisselle- c'est tout crocheté au même wagon. » En moins de 50 pages, l’autrice réussit le tour de force de torpiller ce qui semblait être un amour, plombé par cet égoïsme, ce manque d’attention aux autres en général, aux femmes en particulier. « - Le soir où tu m'as demandée en mariage, tu as acheté des cerises à Lidl et tu m'as dit qu'elles coûtaient six euros. » Un problème qu’il a peut-être reçu en héritage de son père, même s’il ne veut pas non plus voir cela. « Si une part de lui se demandait comment il aurait pu tourner si son père avait été un autre genre d’homme (...), Cathal n’a pas laissé son esprit s’attarder sur la question. » Il ne comprend pas les femmes, les réactions de sa femme, ce qu’elle lui renvoie, incapable de se remettre en question, enfermé dans son mépris. « "La salope", a-t-il dit. Même s'il ne pouvait associer exactement ce mot à ce qu'elle était, c'était une chose qu'il pouvait dire, un nom dont il pouvait la traiter. [...] "Les foutues salopes." Ça sonnait mieux au pluriel, avec plus de force. » Claire Keegan se livre à une véritable autopsie d’un couple, dans laquelle Cathal va se retrouver à nu, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne vas pas être à son avantage. « C'était le problème avec les femmes qui cessaient de vous aimer : le voile de l'enchantement se dissipait et elles voyaient clair en vous. » Bonne découverte, et bonnes lectures ! Toutes les semaines, on vous propose ici des #livres (#romans, #nouvelles, #poésie #théâtre) en lien avec notre activité professionnelle : la #justice, les #violences intrafamiliales et les questions de #genre. N'hésitez pas à nous proposer vos lectures.

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  • [LOI ATTAL : UNE LOI QUI PORTE GRAVEMENT ATTEINTE AUX DROITS DE L'ENFANT] Avec l'Uniopss, nous avions déjà sonné l’alarme en novembre dernier lors des premiers débats autour de la proposition de loi dite « Attal », visant à restaurer l’autorité de la #justice à l’égard des #mineurs délinquants et de leurs parents. Malgré quelques adaptations apportées par l’hémicycle pour limiter la portée essentiellement répressive du texte, notamment par la systématisation de la justice réparatrice pénale, le texte adopté hier par l'Assemblée nationale constitue un recul majeur pour les défenseurs d’une justice éducative, individualisée et humaniste respectueuse des droits de l’enfant. Le texte instaure une amende civile et pénale avec risque d’incarcération et travail d’intérêt général en peine complémentaire non seulement pour les parents des enfants délinquants, mais aussi les parents des enfants protégés par l’aide sociale à l’enfance Est-ce la façon dont on souhaite accompagner les parents en difficulté à l’heure où nous attendons les conclusions de l’enquête parlementaire sur les manquements de la protection de l’enfance et au lendemain du troisième anniversaire de la loi Taquet qui peine toujours à être appliquée ? Le texte créé également la comparution immédiate au sein de l'audience unique. On pourra désormais juger un mineur le jour même de son déféremment, avec un risque d’emprisonnement toujours plus grand à l’image de ce que l’on constate chez les majeurs où la comparution immédiate est allée de pair avec l’inflation carcérale dénoncée par tous les acteurs de la justice. Autre point problématique, l'inversion du principe de l’excuse de minorité qui fait qu'on considère par défaut qu’un enfant de plus de 16 ans doit être jugé comme un adulte dès lors qu’il est en état de récidive, y compris pour des faits délictuels. Certes, le texte systématise la justice réparatrice et le prononcé avec l’accord de la victime de réparation et de médiation pénale, mais à quel prix au regard des autres dispositions de la loi. Nous appelons le Sénat à revenir aux principes fondamentaux de la justice pénale des mineurs et à considérer qu’un enfant reste un enfant, quel que soit son parcours de vie. Voir notre communiqué de presse ci-dessous ou à cette adresse : https://lnkd.in/e9Sbwr4k. Alexandra Andres Jérôme Voiturier Daniel Goldberg Sophie DIEHL Vincent Blanchon

  • [LES HOMMES DOIVENT RÉFLÉCHIR AU PROBLÈME DU GENRE] Dans un entretien pour Le Monde, Michelle Perrot, historienne renommée, déploie une analyse profonde et nuancée des rapports de #genre, confrontant les héritages historiques aux défis contemporains du féminisme. Au cœur de sa réflexion, le masculinisme politique apparaît comme une réaction épidermique aux bouleversements sociaux initiés par #MeToo. Des figures comme Trump et Poutine incarnent cette résistance acharnée, tentant de restaurer un prétendu ordre naturel où la domination masculine serait un acquis indiscutable. Cette offensive conservatrice se cristallise notamment dans une hostilité particulièrement virulente envers les transgenres et tous ceux qui brouillent les frontières sexuelles traditionnelles. L'historienne dissocie néanmoins les conquêtes féministes de tout déterminisme. Le droit devient son instrument privilégié : un rempart contre les régressions, un levier d'émancipation. Elle observe avec acuité la diversification des mouvements féministes, qui permettent désormais de mettre en lumière des discriminations longtemps invisibilisées. Le procès des viols de #Mazan constitue pour elle un moment paradigmatique. Cette affaire bouleversante, où une femme fut littéralement "offerte" à cinquante hommes par son propre mari, symbolise un basculement historique. La victime, en choisissant de rendre le procès public, déplace symboliquement la honte : désormais, celle-ci incombe aux agresseurs, et non plus aux victimes. « Tout le monde n’est pas coupable, indique-t-elle, mais tout le monde est responsable. Non pas des viols de Mazan, mais d’un certain laisser-faire en la matière, une sorte de tolérance ordinaire. » Sa lecture historique est sans appel : le genre masculin s'est historiquement construit sur la possession des corps féminins. Mais cette construction n'est pas une fatalité. Les hommes sont invités à repenser leur masculinité, à la comprendre comme une construction culturelle susceptible d'évolution. « J’ai envie de dire aux hommes : « Emparez-vous de votre histoire ! » Les femmes l’ont fait. Les hommes doivent réfléchir au problème du genre, à la façon dont la virilité est construite. » L'espoir de Michelle Perrot réside dans l'éducation et la transmission. Déconstruire les mythes, transmettre les héritages des figures féministes qui ont bousculé les normes - de Simone de Beauvoir à Olympe de Gouges - devient un acte politique essentiel. Son message final est d'une espérance mesurée : l'histoire n'est pas un long fleuve tranquille mais un tissage complexe d'avancées et de reculs. Chaque conquête, aussi modeste soit-elle, s'inscrit dans ce mouvement permanent vers plus d'égalité. Un entretien à retrouver ici : https://lnkd.in/evP6sSjc

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  • [LA CAUSE DES ENFANTS] Plus d'une centaine d'organisations, de collectifs et de personnalités engagées pour l'enfance ont lancé une pétition pour réclamer la création d'un ministère de l'Enfance et l'organisation d'une Convention Citoyenne dédiée aux droits et à la cause des #enfants. L'état des lieux fait froid dans le dos : plus de 3 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté, soit 1 enfant sur 5 (8 sur 10 à Mayotte), au moins 2 000 d’entre eux vivent à la rue et 40 000 dans des hébergements d’urgence, des milliers d’enfants restent non scolarisés (dont près de 30 % des enfants en situation de handicap), l’accès des plus défavorisés à l’offre culturelle et de loisirs se restreint, l’impact croissant des technologies numériques peine à être régulé, 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrent de troubles psychiques et des milliers de mineurs isolés restent sans protection. Les services publics de l’enfance se détériorent dangereusement, et la réponse politique n’est pas à la hauteur de la crise, alertent, dans une tribune parue dans Le Monde, une centaine d’organisations du secteur qui rappellent que 3 000 mesures de protection ordonnées par les magistrat.e.s pour des enfants en danger ne sont pas exécutées faute de moyens. Cette tribune est une initiative du collectif "La Dynamique pour les droits de l’enfant", en partenariat avec UNICEF France et le collectif CEP-Enfance. Citoyens & Justice, par l'intermédiaire de sa présidente Marielle Thuau, est signataire de cette tribune. Vous pouvez vous-aussi signer la pétition ici : https://lnkd.in/ePcDKq3p SOS Villages d'Enfants Ligue des droits de l'Homme APF France handicap Uniopss Droit d'Enfance COFRADE Emmaüs France Alliance des Avocats pour les Droits de l'Homme France terre d'asile

  • [JUSTICE DES MINEUR.E.S] A l'Assemblée nationale, le débat s'annonce houleux autour de la #justice des #mineur.e.s. En cause, une proposition de loi portée par Gabriel Attal qui fait trembler les fondations d'un édifice patiemment construit depuis l'ordonnance de 1945. Cette nouvelle offensive législative survient à peine 3 ans après la réforme "Belloubet" de 2021, qui avait pourtant réussi à moderniser et rationaliser le traitement judiciaire des jeunes. Mais les récents drames, notamment la mort tragique du jeune Elias B., ont ravivé les débats sur la supposée clémence de la justice des mineurs. Au cœur du projet de loi, deux articles particulièrement contestés : le premier vise à instaurer une procédure de comparution immédiate pour les mineurs, calquée sur le modèle adulte. Le second entend remettre en cause le principe de "l'excuse de minorité", qui limite les peines des mineurs à la moitié de celles encourues par les adultes. Face à ce texte, magistrat.e.s, éducatrices et éducateurs sont nombreuses et nombreux à monter au créneau. Elles et ils dénoncent une vision répressive qui menace les principes fondamentaux de la justice des enfants : la primauté de l'éducatif sur le punitif, et la nécessité d'un temps long pour accompagner le jeune. Cette temporalité, symbolisée par la "césure" - période entre le jugement de culpabilité et le prononcé de la peine - est cruciale pour permettre une véritable évolution. Loin du prétendu laxisme, les statistiques révèlent des peines de plus en plus sévères, avec 10% des mineurs condamnés à de l'emprisonnement ferme. Paradoxalement, alors que le nombre total de poursuites diminue, le nombre de mineurs incarcérés augmente. Le véritable problème réside dans le manque cruel de moyens. Fin 2024, près de 4200 mesures éducatives restaient en attente d'exécution, faute d'éducateurs disponibles. Une situation qui touche l'ensemble de la protection de la jeunesse, laissant des milliers d'enfants en danger sans solution immédiate. La proposition de loi Attal apparaît comme une réponse politique à l'émotion suscitée par des faits divers tragiques. Mais pour les actrices et acteurs du secteur, elle risque de fragiliser un peu plus un système déjà à bout de souffle, sans répondre aux véritables enjeux de la délinquance juvénile. Le taux de récidive des mineurs, en baisse continue depuis 2015, valide d'ailleurs l'approche éducative actuelle, malgré ses difficultés d'application. Ce qui manque à la justice, ce ne sont pas de nouvelles dispositions législatives, mais bien des moyens à la hauteur de l'accompagnement des jeunes. Et cela, il n'en est pas question dans ce texte. Un article de Grégoire Biseau pour Le Monde à retrouver ici : https://lnkd.in/ehFSafHB A lire également l'entretien de l’historienne Véronique Blanchard, qui rappelle que cette approche répressive a longtemps été privilégiée à l’approche éducative par les pouvoirs publics pour les mineurs, sans succès : https://lnkd.in/ei2i48A7

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