[Publication📣] Je suis très très heureux de vous partager ma note pour l'Institut Montaigne sur le pilotage de la politique étrangère et de sécurité nationale. J'y mène une analyse critique du cadre institutionnel et propose 3 options de réforme.
Le lien vers l'étude : https://lnkd.in/eqPpbcdc
Deux facteurs structurels ont fondé cette réflexion :
(i) l'accélération des rivalités mondiales
(ii) la pratique du pouvoir qui s'y est adapté
Les institutions régaliennes sont désormais soumises à cette double tension et peinent à s'adapter pour une posture stratégique pro-active et influente.
Plusieurs constats sont détaillés dans la note qui vont de la confusion institutionnelle de la Ve République (PR/PM), à la saturation des administrations et des chaînes hiérarchiques, à la faible intégration de la recherche, à la difficulté à produire des stratégies innovantes et chiffrées, etc.
Le point positif : ce constat est consensuel.
L'évolution de la situation mondiale doit amener les institutions à retrouver du souffle, à prendre du recul et à proposer des actions ambitieuses. Un modèle étranger offre des solutions intéressantes : les National Security Council (NSC).
Cette étude s'appuie sur une analyse détaillée des NSC américains, britanniques, israéliens et taïwanais ; ainsi que sur l'audition d'une trentaine de responsables, actuels et passés, de notre politique étrangère. Sans nécessité de recopier le modèle, les NSC offrent des pistes intéressantes.
Ainsi, nous proposons 3 scénarios de réforme :
- un renforcement du SGDSN pour répondre, à minima, à l'enjeu de ressources ;
- la mutation de la cellule diplomatique en Conseil de Sécurité Nationale (CSN) pour centraliser le pilotage stratégique ;
ou
- la construction d'un CSN à part entière.
Mais aussi de nombreuses idées pour réformer la préparation et le suivi des Conseil de Défense et de Sécurité Nationale ; intégrer la recherche stratégique ; diffuser l'info classifiée ; préparer les options...
La Suède a fait un CSN en 2022, l'Allemagne pourrait y venir... l'idée a le vent en poupe. A voir comment l'adapter pour la France !
Il y a urgence en la matière, la situation en Ukraine, au Proche Orient, en Afrique de l'Ouest, en mer de Chine ou en Europe ne peuvent pas attendre. Une première étape pourrait être initiée dès à présent et le débat pourrait se poursuivre d'ici 2027.
Bonne lecture à tous. J'espère que ce travail vous intéressera et suscitera du débat.
Jonathan Guiffard
Chercheur associé à l'Institut Français de Géopolitique et Expert associé, Senior Fellow, à l'Institut Montaigne