On a encore le choix.
On a 2 jours. 2 jours pour agir. 2 jours pour jeter ses dernières forces dans la bataille.
Lundi, peut-être que l’on se réveillera avec la perspective d’un gouvernement d’extrême droite. Peut-être que l’on aura devant nous une perspective sombre pour les droits des femmes, des minorités, du climat, des plus pauvres. Une perspective sombre pour la démocratie.
D’aucun nous dirait que l’on exagère, que l’on se trompe, que l’on agite les peurs.
Il y a 2 jours, un collectif de plus d’un millier d’historiens partageaient une tribune dans Le Monde titrant “La France ne doit pas tourner le dos à son histoire”, alertant sur le danger de l’extrême droite.
C’est de ça dont il s’agit, faire face à son histoire, jusqu’au dernier moment.
La campagne pourrait continuer que nous saurions expliquer par tous les moyens possibles, tous les exemples existants, que l’extrême droite est un danger. Nous pourrions chaque jour, pendant des mois, mettre en lumière les découvertes immondes faites sur des candidat.es du Rassemblement National.
Mais ce n’est plus l’heure. D’innombrables contenus sont en ligne pour tenter de mobiliser, informer, alerter. Tout est là.
Il reste 2 jours, et l’heure est venue de s’assurer que pendant ces 2 jours, collectivement, on s’engage à faire tout ce qui est en nos moyens pour pouvoir se réveiller lundi avec un sentiment non pas de joie, mais de soulagement. Avec le sentiment qu’on a fait ce qu’il fallait au vu du contexte, ne laissant pas de place à une culpabilité qui viendrait grignoter nos convictions, nos valeurs, nos engagements.
Quoi qu’il arrive, lundi nous aurons beaucoup de travail. En tant que citoyen, en tant que collectif, nous aurons à réfléchir sur le pourquoi et le comment des idées nauséabondes sont venues gangrener notre société, au détriment du vivre ensemble, du partage, de la solidarité dont notre pays a tant fois su en faire la démonstration.
Nous aurons à recréer du lien pour réparer les blessures ouvertes dans lesquelles des partisans de la haine se sont immiscés toutes ces années.
Mais on ne veut pas penser à lundi.
Il nous reste 2 jours pour décrocher le téléphone et motiver amis, famille, collègues d’aller voter dimanche.
2 jours pour expliquer que chaque camp ne se vaut pas, qu’au détriment de la légitimité qu’on a l’impression d’apposer sur son vote, c’est la volonté de rester dans une démocratie intacte qui est au cœur de ce scrutin.
2 jours pour partager des posts sur les réseaux, au risque de passer pour le relou de service. 2 jours pour courir le risque qu’une discussion déborde au prochain repas pour mettre le sujet sur la table, une dernière fois. 2 jours pour ne pas avoir de regrets.
On partage ces derniers mots avec beaucoup d’émotion(s), mais aussi de responsabilité, que ce soit en tant qu’association, en tant qu’équipe, ou en tant qu’individus.
Les mots sont forts car la situation urgente. Pendant 2 jours, faisons le maximum.
Dimanche, votons contre l’extrême droite.