COLLECTION « Les Fondamentaux du lundi ».
Réalise-t-on une VGP lors de la mise en service d’un chariot de manutention ?
Cette question peut paraître saugrenue mais, si on oublie sa formulation un peu approximative, elle n’est pas dénuée d’intérêt.
En règle générale, un chariot de manutention neuf est un appareil de levage dont la vérification de l'aptitude à l'emploi a été réalisée. Si vous ne comprenez pas cette phrase, je vous invite à réviser « Les fondamentaux… » du 12 février 2024.
Dans ce cas, le contenu de la vérification lors de la mise en service (MES) est défini à l'article 13 de l'arrêté du 1er mars 2004. Elle comprend uniquement :
- un examen d’adéquation ;
- les essais de déclenchement des dispositifs de sécurité, prévus notamment à l’article 6.c) de l’arrêté.
L'article 13 ne prévoit donc pas la réalisation d’une VGP.
En théorie, cela n’aurait d’ailleurs aucun sens puisque le but des VGP est de « déceler en temps utile toute détérioration susceptible de créer des dangers ». Or une machine neuve est pas censée comporter ce type de détérioration.
NOTA : Cela ne devrait pas se produire, mais… Il m’est par exemple arrivé de constater lors d’une MES que plusieurs soudures porteuses manquaient sur un mât de chariot flambant neuf.
Toutefois, les essais réalisés doivent permettre de déclencher les dispositifs de sécurité du chariot, notamment - donc pas seulement - ceux qui sont mentionnés à l’article 6.c) (limiteurs de charge et de moment). Ce « notamment » crée une zone grise, puisqu'il n'est précisé nulle part ce qu’il faut entendre par « dispositif de sécurité » au sens de cet arrêté.
Du point de vue de la prévention des risques, il semble pertinent de se référer à l’article 9 qui propose une liste des « organes essentiels » d’un appareil de levage.
D’autant que ces organes sont justement ceux dont le remplacement, la réparation ou la transformation imposent la réalisation d’une vérification avant remise en service, en application du I.d) de l’article 20.
On ne peut donc que recommander de vérifier leur intégrité lors de la MES : freins de stationnement et de service (translation et levage), limiteur / régulateur de vitesse de levage, poulies et suspentes, limiteurs de charge et de moment, fins de course et butées, bras de fourche et leurs arrêts…
Une telle vérification de l’équipement, neuf et complet, permet de produire un rapport détaillé à t=0 qui sera la base de référence pour toutes les VGP à venir. D’ailleurs, la plupart des organismes utilisent la même trame de rapport pour une MES sans épreuves que pour une VGP.
Par conséquent, même si la réalisation de la MES ne nécessite pas de procéder à une VGP, il est fréquent que le contenu du rapport correspondant soit rigoureusement identique à celui d'un rapport de VGP, à la définition de mission près. Cette similitude peut expliquer la question à l’origine de ce post.
Pour en savoir plus :
https://lnkd.in/eVs_h2U8