// Revêtements de pistes cyclables : des choix multi-critères, pour ne pas dire un casse-tête //
Vous préférez rouler sur l’enrobé, le sable ou le béton ?
Cette question apparemment anodine cache en réalité de multiples enjeux qui peuvent devenir un véritable casse-tête pour l’aménageur :
- Est-ce que le revêtement que je vais choisir va favoriser une massification de l’usage vélo ?
- Est-ce qu’on ne va pas me dire que ma voie verte n’est pas si verte ? (qu’est-ce qu’on l’a entendue celle-là !!)
- Combien de temps le revêtement va-t-il tenir ? Est-ce qu’il va résister au passage des matériels d’entretien ?
- Quel revêtement est le plus économique ? A la construction ? A l’entretien ?
- Et son bilan carbone ? Il est bon ou pas ?
- ...
C’est en réponse à ces multiples questions que l’AF3V - Association française pour le développement des véloroutes et voies vertes a organisé le 30 mai dernier, en partenariat avec le Cerema et plusieurs entreprises, un excellent séminaire à Avignon, et publie son guide « Revêtement des voies vertes : déjouer les idées reçues pour un choix écoresponsable » (https://lnkd.in/ddNdEz89).
Nous avons fait tourner l’appli TALNIA-Voirie sur ces questions, en comparant trois revêtements courants de pistes cyclables (enrobé, sable stabilisé, béton). Puis nous avons divisé les indicateurs Coût et CO2 par la durée de vie suggérée par l'AF3V (15 ans pour les enrobés, 6-8 ans pour le sable stabilisé renforcé, 25 ans pour le béton).
Ces résultats, à adapter projet par projet, confirment le très bon positionnement des enrobés bitumineux, que ce soit pour le coût et les gaz à effet de serre. On notera que les enrobés sont aussi plébiscités par les usagers dans un usage domicile-travail, ce qui favorise le report modal.
A l’inverse, TALNIA-Voirie confirme que les sables stabilisés souffrent de leur faible durée de vie, qui pénalise à la fois leur intérêt économique et environnemental. Ils parfois jugés plus esthétiques, mais l'expérience et les calculs ne parlent pas en leur faveur.
La surprise vient du béton, qui n'est pas bien vue dans les calculs de l’AF3V , ciblés sur la seule couche de roulement. En réalité, on voit dans un périmètre plus large (TALNIA-Voirie intègre toute la structure et aussi les quantités de déchets inertes évacués) qu’elle est globalement compétitive financièrement sur le long terme, et que son impact GES à long terme n'est pas déconnecté des autres solutions, et est même meilleur que celui des sables stabilisés.
Donc, attention aux idées faciles, il n'y a pas de vérité absolue, les choix restent assez ouverts et tout le monde n'a pas les mêmes critères. Et ça ne va pas s'arrêter puisqu'arrivent sur le marché les enrobés aux liants d'origine végétale qui pourraient prendre une place de choix dans les prochaines années. Et il y a des outils pour décider 😉