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🦠 La modélisation écologique peut aussi servir à combattre la propagation des épidémies. C’est ce qui ressort d’une étude scientifique à laquelle notre collègue Marie Soret a participé, et dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue PLOS One (*). 🐗 Connaissez-vous la peste porcine africaine ? Elle est considérée comme l’une des maladies les plus dévastatrices pour les populations de porcs domestiques et de sangliers. Depuis 2022, le virus se répand notamment en Italie du Nord au sein des populations de sangliers, et il menace fortement les élevages porcins. Pour améliorer les mesures de surveillance et de lutte, une équipe de chercheurs européens a élaboré une méthode permettant de prédire la diffusion géographique probable de l’#épidémie, à une échelle très fine. 🏞️ Ils ont d’abord utilisé des modèles de distribution d’espèces (SDMs, pour « Species Distribution Models ») afin de cartographier les habitats les plus favorables à la présence des sangliers dans tout le nord du pays. Ce type de modèle statistique permet de prédire la présence ou l’absence d’une espèce en tout point d’un territoire grâce à diverses données disponibles, telles que des observations de terrain ou des paramètres environnementaux (topographie, météo, occupation du sol, activités humaines, etc.). 🔀 Les auteurs de l’étude ont ensuite analysé la connectivité du paysage (l’un des sujets de thèse de notre collègue Marie), c’est-à-dire la capacité des espèces étudiées à se déplacer au sein du territoire. Ils en ont tiré une carte des zones à plus forte probabilité de passage de sangliers, qui constituent donc aussi les axes de propagation probables de l’épidémie. Cette méthode permet d'abord de confirmer que l’Italie du nord constitue un territoire globalement très propice à la présence et aux déplacements de sangliers, et donc exposé à une forte menace de diffusion de la peste porcine africaine. 🎯 Mais surtout, les cartes produites vont aider à mieux orienter les mesures de suivi de l’épidémie et de protection des espèces porcines. Il va ainsi être plus facile de cibler les zones de recherche de sangliers morts (pour vérifier s’ils étaient contaminés ou non), d’orienter finement et précocement les campagnes de chasse et d’abattage (pour réduire les populations dans les zones non encore infectées) ou encore d’empêcher les déplacements de sangliers en cas de besoin, notamment grâce à des obstacles artificiels (clôtures, etc.). 🛡️ Enfin, et au-delà de la peste porcine africaine, la méthode pourrait aussi être utilisée à l’avenir pour lutter contre d’autres épidémies, dans d’autres zones géographiques. *Lire l’article complet : https://lnkd.in/dwrWqgXM Giulia Faustini, Jaime Bosch, Annamaria Conte, Annelise Tran