Jérôme Masurel, dirigeant de 50Partners, décrit le parcours des dirigeants de startups comme « un grand huit fait de haut et de bas perpétuels ».
Il évoque l’euphorie de la première levée de fonds réussie qui s’oppose aux périodes de crise, de licenciements, voire d’échec, soulignant que « plus de la moitié des startups finissent par un échec » et que la vie entrepreneuriale implique de surmonter les revers.
Dans un secteur où l’innovation, la créativité et la performance durable sont essentielles, les dirigeants se sentent souvent obligés d’être constamment au maximum, observe Thérèse LEMARCHAND, fondatrice de Mainpaces.
Pourtant, cette pression peut conduire à des impacts négatifs sur la santé mentale.
Julia Néel Biz, cofondatrice de Teale, plateforme de santé mentale, rappelle que le cerveau favorise les routines, résistant naturellement aux changements constants de l’environnement des startups.
Cette dissonance entre la stabilité recherchée par le cerveau et l’incertitude quotidienne peut accentuer le stress. Les dirigeants de startups, confrontés à des décisions rapides et à des changements brutaux, risquent ainsi de subir fatigue, troubles du sommeil, irascibilité, voire burn-out.
Colombe Mandula, cofondatrice de Simundia, spécialisée en coaching digital, ajoute que ces situations pèsent sur la motivation et la confiance, affectant les performances de l’entreprise et les relations personnelles et professionnelles.
Pour Jérôme Masurel, il est crucial de sensibiliser les startups à ces enjeux et d’encourager les dirigeants à reconnaître les difficultés psychologiques.
Il insiste sur le fait que l’entrepreneuriat n’est pas uniquement financier, mais aussi humain.
Les experts recommandent de s’entourer et de considérer l’accompagnement comme un moyen de prise de recul, sans y voir un signe de faiblesse.
Colombe Mandula regrette que, si l’accompagnement est bien accepté pour les compétences techniques, il reste souvent perçu différemment pour la santé mentale, alors que ce soutien pourrait être un réflexe.
Thérèse Lemarchand confirme les bénéfices de cet accompagnement, qu’elle voit se traduire par une lucidité et une énergie renouvelées chez les entrepreneurs, leur permettant de mieux comprendre leur fonctionnement et leurs ressources.
Julia Néel Biz conseille aussi de pratiquer des techniques de régulation émotionnelle et de s’appuyer sur des associés, mentors ou éléments clés de l’équipe pour atténuer les effets du stress.
Selon elle, il est essentiel de promouvoir une réflexion constructive et de ne pas laisser les pensées négatives dominer.
Jérôme Masurel cite en exemple Holivia, une startup de son portefeuille, dont le dirigeant incarne cette capacité à accepter et à assumer sa vulnérabilité.
Il souligne que la reconnaissance de ses limites et le choix de s’entourer dans cette démarche sont des signes de maturité, indispensables pour la résilience des entrepreneurs.
Fondatrice de MAINPACES, auteure, conférencière, pour un leadership génératif
3 sem.Article intéressant auquel je suis heureuse d'avoir également contribué avec MAINPACES. De la santé mentale de l'entrepreneur, entrepreneuse découle son impact, positif ou négatif. L'écologie personnelle des dirigeants est un enjeu majeur pour eux-mêmes, pour leurs collaborateurs, pour leur entreprise, pour la planète. Il est grand temps de s'en emparer et de prendre conscience du lien étroit qui existe entre la santé des fondateurs et celle de leur entreprise, on peut faire beaucoup mieux !