Merci de mettre en lumière la discordance entre les moyens presentés et les objectifs à atteindre Les maisons d’accompagnements sont nécessaires mais non suffisantes et Mme la ministre Vautrin le sais bien. Les maisons d’accompagnements sont une bonne chose et un attendu de longue date pour les personnes en « soins palliatifs chroniques » mais elles ne pourront accompagner que quelques milliers de patients supplémentaires (100 maisons prevu en 10 ans, 12 lits, soit un capacitaire de 1200 lits supplémentaires). La duree moyenne de sejour attendu sur de telles maisons est de 3 mois, soit un accueil possible de 1200 x 4 = 4800 personnes / an ( je suis bien placé pour le savoir car nous sommes en train d’en créer une sur Tours) Aujourd’hui, la cours des comptes et l’igas estiment qu’une personne sur 2 n’a pas acces à des soins palliatifs. Sur les 650 000 deces annuels, 400 000 personnes ont besoins de soins palliatifs, 200 000 en reçoivent effectivement (grace au bon soins des HAD, USP et autres EMSP). C’est donc 200 000 personnes qui n’en reçoivent pas encore. Il faut alors réfléchir à un modèle qui permette d’accompagner ces 200 000 personnes et non pas mettre en avant dans la reponse un modele de « maison d’accompagnement » qui ne pourra en accueillir que 4800. On voit bien qu’on est dans une reponse sophistique de Mme la ministre que l’on peut qualifier de « rustine » sur un pneu lacéré de toute part. Une des solutions qui semble pertinente pour accompagner ces 200 000 patients est la méthodologie Voisins&Soins. En tout point de notre territoire nationnal, en tout lieux, domicile et maison de retraite, créer des petites équipes hybrides composées de médecins généralistes référents en soins palliatifs (recrutés sur des temps tres partiels), d’infirmières referentes et de bénévoles formés pour accompagner ses voisins, dans une approche globale et solidaire de proximité Visitatio - Voisins & Soins Catherine Vautrin Frédéric Valletoux Agnès Firmin Le Bodo Christèle Gautier Philippe Juvin Olivier MERMET @chauvin patrick Francis JUBERT, Ph.D. Alain Toledano Elisabeth Balladur
Professeur de Médecine, chef du service des urgences, MD, PhD, HEGP, Paris, Député des Hauts-de-Seine et Conseiller municipal de La Garenne-Colombes
En promettant 1 milliard d'euros en 10 ans pour les soins palliatifs, on n’augmente que de 6% le budget des soins palliatifs, là où il faudrait le doubler si on voulait rendre les soins palliatifs accessibles à tous. Le risque : que mal pris en charge, on choisisse le suicide assisté par défaut d’accès aux soins palliatifs. Ma question adressée à la ministre des Solidarités et de la Santé ⤵️
Merci cher Adrien Serey pour ce plaidoyer très convaincant et bravo au Pr Philippe Juvin pour la pertinence de ses questions et la qualité de son échange avec la Ministre. Catherine Vautrin a raison de souligner le manque de culture palliative chez de trop nombreux médecins qui , n'étant pas assez formés à ces soins et ignorant assez largement la loi Clayes-Leonetti actuelle, ne prennent pas toujours en charge convenablement les douleurs liées aux pluripathologies des patients en fin de vie. Les soins palliatifs en souffrent. Si l'on veut que les Français puissent accéder à ces soins le moment venu et ne fassent pas le choix par défaut du suicide assisté ou de l'euthanasie , il faut impérativement passer à la vitesse supérieure, se donner les moyens d'un passage à l'échelle, en un mot réunir les conditions permettant le déploiement massif d' équipes mixtes (soignants-bénévoles formés) au domicile des patients en fin de vie quand c'est possible et si le contexte médico-social s'y prête. Yann Bubien Marguerite Cazeneuve Armelle TILLY Claude EVIN David Gruson Cédric ARCOS
Médecin en Soins Palliatifs - CHU de Rouen - Région Normandie
9 moisAdrien Serey quelle est la modélisation de la maison de vie qui sera installée sur Tours ? Quel financement ? tAA? Privé à but non lucratif ? Connaissez-vous le projet du Domaine de l' Aube? Puis sur la finalité de la mise en place des maisons de vie....ça fait un peu "EHPAD des jeunes" et je pense que certains y voudraient bien placer les acteurs de l'AMM. Je partage sinon votre analyse de grande échelle. Juste un bémol. Cette supposée montée en compétence de la médecine générale et la réappropriation largement souhaitable de l'accompagnement de fin de vie va se heurter avec les multiples revendications de la MG auprès de pouvoirs publics. Mon expérience est que rarement des formations courtes, pratiques, de terrain, sont suivies. J'espère me tromper mais je vois mal la place du médecin généraliste dans les situations complexes, là où " ça chauffe ". En revanche, d'expériences comme Pallidom ou des équipes de territoires mixtes EMSP HAD avec astreinte opérationnelle (pk pas incluant les maisons de vie) pourraient contribuer à la gestion des crises. On sait que c'est là que le malade arrive aux urgences. Heureux de poursuivre ces échanges.