Comment réussir à mettre en place un gouvernement en s’inspirant des principes du vivant ? Ce que nous apprend l’observation de la nature, c’est que compétition et coopération n’ont de cesse de coexister. Prenons l’exemple d’une forêt. Côté compétition, les arbres en forêt se livrent à une course acharnée à la croissance pour parvenir le premier à capter les rayons lumineux dès qu’un vieux congénère tombe. Le processus est si marqué que l’activité reproductrice (produire des graines) est amoindrie pour favoriser le développement du tronc. Côté coopération, les arbres ont la capacité de tisser des liens au niveau de leurs racines avec des champignons mycorhiziens formant un réseau. Ceux-ci permettent la mise en place de processus d’entraide : des arbres plus à l’ombre reçoivent par ce biais un peu des sucres des individus placés au soleil. Cependant, il est également montré que des conditions difficiles favorisent souvent l’entraide, en limitant l’impact de la compétition (winner takes all) et en valorisant les effets de protection. En altitude, où le milieu est plus rude, la coopération est ainsi davantage de mise qu’en plaine. Revenons-en à l’actualité. En l’espace de 15 jours, nous sommes passés d’une alliance inattendue des forces de gauche les menant jusqu’à une victoire (relative) des élections législatives à une quasi-implosion au moment de proposer une personne pour gouverner. Or, ce qui a poussé un tel élan de coopération à la veille des élections, c’est une menace identifiée par tous les membres de ce bloc : un risque fort de l’accession du Rassemblement national au pouvoir. Depuis, le risque est (momentanément) passé et la gauche s’en est retournée à une forme de compétition classique dans une situation plus « normale ». Dès lors, comment se sortir d’une telle impasse ? Fort du principe évoqué plus haut, peut-être en rappelant que la situation est en réalité critique : une partie grandissante de la population se sent déclassée et craint pour son pouvoir d’achat alors même que la dette explose, le dérèglement du climat et la biodiversité n’ont de cesse de nous emmener dans des zones de danger grandissant et la confiance dans nos institutions a globalement disparu. La période me semble trop importante pour que des guerres de chapelles prennent le pas sur l’impératif de la coopération. Avis à ceux qui se disent républicains, si donc vous avez un doute, partez donc faire un tour en montagne… et inspirez-vous-en ! PS : cette réflexion a largement été inspirée du livre « Nature et préjugés » de Marc-André Selosse, dont je vous recommande chaudement la lecture.
Il y a aussi le principe de réalité, la nature fait avec ce qu elle a sous la main. Eau terre ensoleillement vent …
Merci de ce post, qui met en lumière l’articulation coopération et compétition. Merci de l’input « Nature et préjugés »! J’ajoute à ma pal (pile à lire!) Et il y a aussi le plus que connu « la vie secrète des arbres » de Peter Wohlleben… inspirant pour tricoter la résillence de l’entreprise…
Modèle à copier pour l'Homme
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5 moisAlexis, ça me fait penser à l'émission sur les arbres que j'ai entendu cette semaine (rediffusion) : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-lundi-08-avril-2024-3808754 En plus c'est avec Catherie Lenne qui est enseignante à Clermont-Ferrand 😁