Professeur des Universités en géographie politique et aménagement, Spécialiste en géopolitique et analyse territoriale.
Faut-il massifier le soutien politique en faveur de la Ligne Nouvelle Paris-Normandie ? Le journal d’actualité Le Démocrate vernonnais nous informait, le 18 avril dernier, que François Ouzilleau, maire de Vernon, vient d’envoyer une lettre à Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, pour lui reprocher l’ensemble des déclarations et des postures qu'elle a prises depuis une année contre le projet de Ligne Nouvelle entre Paris la Normandie (LNPN). La plupart de ces reproches sont justifiés, même si M. Ouzilleau aurait pu en ajouter d’autres, notamment l’irresponsabilité écologique des élus franciliens opposés à cette infrastructure pourtant indispensable à l’approvisionnement matériel de la mégapole parisienne. Cette lettre pose cependant la question des effets politiques d’une démarche individuelle, au-delà des éminentes qualités et de l’autorité incontestable de son auteur, M. le maire de Vernon. Est-il définitivement vain d’espérer qu’une telle interpellation émane, non pas d’un seul élu, mais bien de l’ensemble des acteurs en position de responsabilité collective ? - les élus de l’ensemble de la vallée de la Seine, quelle que soit leur appartenance politique et la situation géographique de leur territoire - les dirigeants d’entreprise et les représentants de filières - les représentants des personnels - les responsables des établissements publics - les associations d’usagers et les associations militantes en faveur de la transition écologique Un des principaux enjeux de la LNPN, rappelons-le, n’est pas seulement de convaincre certains élus franciliens et à travers eux, les riverains impactés, mais de mettre en oeuvre un projet d’infrastructures d’intérêt national et européen dans un pays où l’Etat est confronté au choix difficile d’assumer une relance de l’aménagement de son propre territoire pour faire face à la polycrise globale. Le défi est immense et aura d’autant plus de chances d’être relevé qu’il fera l’objet d’une pression large et déterminée émanant de la base. Les élus locaux et régionaux ont alors la responsabilité d’organiser cette pression positive et collective, non pas de façon personnelle, isolée et dispersée, mais bien dans le cadre d’une fédération réticulaire et trans-territoriale dont les modalités restent aujourd’hui largement à inventer.
Jean-Louis Dalibert
10 mois
Bien dit !
Affaires publiques - Territoires - Restructurations industrielles - Economie Circulaire - Filières de Recyclage
10 moisDe la nécessaire mobilisation collective des acteurs sociaux.... les coalitions de cause restent un levier incontournable pour atteindre l'objectif.