Ce 8 mai 2024 marque certes le 79ème anniversaire de la reddition sans condition des armées nazies mais il coïncide également avec le lancement des célébrations du 80ème anniversaire du Débarquement en Normandie et des opérations qui permirent la libération de l'Europe de l'Ouest du joug nazi.
Mais le 8 mai 1944 constitue également une date méconnue dans l'histoire de la Seconde Guerre Mondiale, et à plus d'un titre. Car, si chaque commune française célèbre le 8 mai la signature à Reims de l'armistice marquant la fin des hostilités sur notre continent, la petite Ville de Bruz, située à quelques kilomètres de Rennes commémore aujourd'hui la destruction par erreur, sous un déluge de bombes explosives et incendiaires par la Royal Air Force (RAF), de ce bourg d'Ile-et-Vilaine occasionnant 139 victimes dont 51 enfants alors que le bombardement ciblait un dépôt de munitions signalé par la Résistance en prévision du D-Day.
C'est d'ailleurs ce même 8 mai 1944 que le général Dwight D. Eisenhower prit la décision de fixer au 5 juin la date du Débarquement sur les plages de Normandie.
A cette date, alors que plus de 2 millions d'hommes parachèvent leur entraînement, une bonne partie des navires de ravitaillement devant faire partie des plus de 6000 embarcations s'entassant dans les ports anglais sont déjà chargés.
Tenant compte des informations collectées par la Résistance sur la nature des fortifications présentes, des aménagements de plage commandés de la main même du Feldmarschall Rommel et des forces terrestres en présence sur les côtes et dans l'arrière-pays, ainsi que des heures et coefficients de marée, la date du 5 juin apparaît comme la date idéale pour une opération amphibie. Une tempête inhabituelle inédite en cette saison tant par sa violence que par sa soudaineté en décidera autrement et forcera l'état-major allié à repousser l'opération de 24 heures malgré des conditions dantesques. Sans cette décision risquée, le Débarquement aurait dû être repoussé à juillet ou septembre, ce qui aurait pu compromettre le succès de l'invasion.
Ce même jour, sur le front Est où les forces allemandes courent de défaite en défaite après la tragique Bataille de Stalingrad, la 17ème armée fuit avec l'aval d'Hitler la Crimée et le port de Sébastopol que la 11ème armée de von Manstein fait Generalfelmarschall pour l'occasion avait eu tant de mal à conquérir entre septembre 1941 et juillet 1942 malgré l'utilisation des canons géants sur affût ferroviaire Karl et Dora de 600 et 800 mm de diamètre respectivement sous le commandement du général Dietrich von Choltitz, futur gouverneur militaire de Paris qui refusa de détruire Paris, comme le lui imposait Hitler, lors de sa Libération.
Lors de cette fuite désespérée, l'armée allemande procéda au massacre de 30 000 chevaux afin que ceux-ci ne servent pas l'Armée Rouge. Au lendemain du massacre, la mer Noire s'était colorée du sang des chevaux dont les cadavres avaient été jetés du haut des falaises dominant la mer.