L'index d'égalité Femmes-Hommes pour les Nuls
A l'approche du 1er mars, une semaine pile avant la Journée de la Femme, les services paie et RH se posent à nouveau la question suivante : ai-je pensé à calculer et transmettre mon index d'égalité femmes-hommes ?
Toutes considérations écologiques mises à part, on a beaucoup glosé sur cette « usine à gaz ».
Pourtant, comme l'avait élaboré par exemple la Direction Général du Travail pour le calcul automatique de l'indemnité de rupture conventionnelle, ses services ministériels ont également mis à la disposition du public (et donc, des entreprises) dès 2022 l'application Egapro qui arrive à simplifier grandement la démarche.
Aussi, pour illustrer ma démonstration, je vous livrerai ici un exemple bien réel.
Soit une entreprise de 162 salariés opérant dans le secteur tertiaire : elle compte 116 femmes, et 46 hommes. Compte tenu des effectifs par groupe de salariés concernés, Egapro retient un total « valide » de 111 salariés.
A première vue, les premières s'y trouvent surreprésentées, mais qu'en est-t-il vraiment quant à leur rémunération, et leur évolution de carrière ?
Selon les calculs automatisés, on obtient un salaire annuel moyen brut pour les femmes de 23 017 € contre 30 976 € pour les hommes.
L'écart de rémunération, pondéré par différents facteurs, ressort à 0,1 % (arrondi).
L'intuition selon laquelle les hommes seraient nettement mieux rémunérés semble pourtant contredite par la résultat du 1er indicateur : sur l'indice de rémunération comparée, l'entreprise obtient un très honorable 39 sur 40 !
Passons ensuite aux augmentations individuelles : les femmes sont augmentées dans les mêmes proportions que les hommes : 20% de chaque sexe est concerné, ce qui permet d'obtenir, assez logiquement, un 35 sur 35 sur ce critère.
Et là, le service RH pousse un soupir de soulagement : sur les 2 premiers items, l'entreprise obtient déjà 74 sur 100. Le minimal de 75 points est donc à portée de main...
Viennent les retours de maternité : les deux salariées concernées bénéficient effectivement d'une augmentation, même si celle-ci reste modeste compte tenu de l'inflation. Et hop, 15 points de plus !
Cette fois, le sujet du « plafond de verre » concernant la place des femmes parmi les 10 plus hautes rémunérations peut être traité avec davantage de...sérénité.
Malgré leur surreprésentation dans les effectifs, on note que l'on décompte au sein de l'équipe dirigeante 3 femmes et 7 hommes, ce qui n'empêche pas l'entreprise d'obtenir 5 points supplémentaires sur 10.
Soit, au final, un score très honorable de 94/100 : champagne !
Ce que j'ai voulu démontrer, sans aucun esprit partisan ?
On peut se demander quand même si l'on n'aurait pas un peu réinventé l'eau tiède. A la base, comme on dit aujourd'hui, se trouve le fameux principe jurisprudentiel « à travail égal, salaire égal » qui a simplement été décliné dans sa version genrée.
En ce domaine, le spécial ne déroge pas au général.