Post de Cecile Wendling (PhD) 💡

Comprendre le travail pour le transformer le titre de cet excellent ouvrage du regretté Jacques DURAFFOURG et de François GUERIN, qui furent nos collègues à l’ANACT, n’a jamais été d’une plus grande actualité Merci donc à toi, cher Dominique, de tes propos. En raison de son statut paritaire fondateur lequel permet l’équidistance « des points de vue », l’ANACT est en effet investie d’une fonction essentielle de « vigie » sociale. En 50 ans les organisations productives se sont considérablement transformées induisant des transformations du travail. Les connaissances que l’ANACT tire de ses pratiques d’intervention au cœur des organisations doivent être versées au débat public et faire bouger les représentations que l’on a du travail, de son rôle, de son statut réel et de sa reconnaissance. Au moment où les entreprises on un devoir d’introspection sur leurs modèles d’affaire et l’impact de leurs activités sur les hommes et la nature, les questions du « mal travail «  et du ´bien-être au travail’ sont des questions de société; elles ne sauraient demeurer le domaine réservé des seuls spécialistes. Elles doivent devenir un élément clé du diagnostic de durabilité et de l’analyse de double matérialité qui le soutient. Elles doivent alimenter le débat sur la gouvernance de nos entreprises L’Anact doit apporter sa pierre à cette. démarche essentielle qui fait le lien entre l’économique et le social et à promouvoir une approche holistique de la performance

Une culture nécessaire aujourd'hui pour engager les transitions dans nos organisations !

📣Vient de paraître récemment aux presses de Sciences Po ! "Les valeurs du travail", par Olivier Galland, chercheur associé à la Chaire Sécurisation des parcours professionnels de la Fondation du risque. 👇 S'il est encore trop tôt pour juger de l'éventuel impact de la pandémie sur notre rapport au travail, on peut resituer cette question dans un temps plus long grâce aux enquêtes réalisées depuis les années 1980 sur ce thème. Il ressort de l'analyse d'Olivier Galland que les attentes à l'égard du travail sont assez stables, mais qu'elles diffèrent d'un pays à l'autre. Certains pays valorisent le travail comme vocation ou norme, quand d'autres l'envisagent davantage dans une optique instrumentale ou privilégient une conception à la fois plus distanciée et utilitariste. Les conditions de travail ou les caractéristiques individuelles (âge, genre, niveau de qualification) jouent à la marge sur ces valeurs mais permettent de pointer de nouvelles tendances dans ces contextes nationaux. Pour en savoir plus 👉https://lnkd.in/ewDPrt2W L'Institut pour la Recherche et la Direction des Politiques sociales de la Caisse des Dépôts sont partenaires de la Chaire Sécurisation des Parcours professionnels. #institutrecherchecdc #caissedesdepots #politiquessociales #travail #valeurtravail #cohesionsociale #pressesdesciencespo #ilb #chairesecurisationdesparcoursprofessionnels #chairespp #fondationdurisque Olivier GALLAND Ronan Mahieu Laurent Soulat

Les approches critiques et humoristiques de l'escrotérisme se multiplient, c'est une bonne chose. La diffusion de l'escrotérisme dans le monde du travail manifeste un double paradoxe. D'abord, la référence à des théories simplistes relève d'une forme de fainéantise intellectuelle contraire aux valeurs du travail. Ensuite, leur dimension irrationnelle s'oppose à l'exigence de précision et d'analyse logique de notre tradition industrielle et artisanale, celle qui a permis la haute technologie, la gastronomie et toutes nos références emblématiques. À cela s'ajoute le risque énorme en matière d'image et de crédibilité, que font prendre à leurs employeurs les RH aux repères incertains qui achètent ces prestations fumeuses. Et pourtant, des solutions scientifiques et efficaces existent, elles demandent juste un effort de discernement et de compréhension...

« Cela fait des années que nous passons notre temps à tout ranger dans des cases. On colle des étiquettes sur les métiers, les territoires, les générations, les activités, les individus. Chacun d’entre nous agit de la sorte à l’échelle individuelle, mais lorsque cela se fait à l’échelle collective, on crée ou on renforce sans le vouloir des silos et des fractures. Le secteur public doit se remettre en question, car qui dit vision catégorielle de la société, dit politiques publiques catégorielles. Or, le monde s’hybride de plus en plus et plus rien n’entre dans les cases. Le manager a donc une responsabilité particulièrement forte, puisqu’il doit à la fois être hybride ou être un « centaure », - c’est-à-dire avoir un pied dans plusieurs mondes, plusieurs métiers, cultures ou identités professionnelles -, et garantir l’hybridation au sein de ses équipes. Il s’agit d’une part de mettre fin à la terrible consanguinité professionnelle et culturelle qui existe dans les administrations ; il s’agit aussi d’être prêt à recruter des profils très atypiques sans leur couper leur cinquième patte de mouton. Certes, ces profils apporteront avec eux de l’imprévisibilité au sein de l’équipe, mais à force de rejeter l’imprévisibilité en interne, les managers ne savent plus comment y faire face lorsqu’elle vient de l’externe, en forme de covid-19 ou… un jour, de virus informatique ! Mais il ne s’agit pas seulement d’avoir une équipe plurielle de collaborateurs, il s’agit d’être capable de garantir une véritable rencontre entre les différents métiers, jargons et identités professionnels au sein de cette équipe. L’hybridation, c’est la métamorphose réciproque : si l’on sort d’une réunion exactement comme on y est entré, si l’on n’est pas un petit peu différent, alors c’est le signe que l’on s’est réuni, mais que l’on ne s’est pas rencontré (…) ». Retrouvez la passionnante interview de la philosophe Gabrielle Halpern dans Acteurs publics à l’occasion de la parution de sa bande dessinée « La Fable du centaure » (magnifiquement illustrée par Didier PETETIN) qui traduit ses travaux de recherche en philosophie sur l’hybridation Olivia Recasens #Hybridation #TousCentaures #management #RH #Métier #Prospective https://lnkd.in/e9Ue8hWB

Henri Bergeron et Patrick Castel montrent que, si perte de sens du travail il y a, celle-ci est en partie liée aux difficultés de coopération. Ainsi, la coopération devrait être favorisée en tant que dimension essentielle du « mieux travailler ». Les fondements de la coopération paraissent fragilisés par 3 grands mouvements : - difficultés contemporaines à se projeter dans un futur lointain et positif en raison de l’accumulation de menaces qui favorisent un repli sur les enjeux uniquement individuels (ou familiaux) et « l’ici et le maintenant » - mouvement sans cesse approfondi de rationalisation et d’amélioration de la performance réduisant la valorisation du travail à l’activité de production : travailler c’est produire et tout ce qui relève du temps relationnel n’est plus considéré comme utile - l’injonction contemporaine à la coordination pour améliorer la performance contribue à toujours « plus » d’organisation (nouvelles règles, nouvelles organisations, etc.). L’accumulation de réformes peut faire perdre leur sens et nourrit une forme d’épuisement https://lnkd.in/ec9ZGUB7

🌍Où est passée la conscience professionnelle ? De nos jours, j'ai l'impression que tout le #monde se fiche de tout . Les échanges manquent de sérieux, le travail est bâclé, et la notion de conscience professionnelle semble avoir disparu. 👉On répond à moitié aux questions. 👉On propose des solutions standardisées sans écouter le besoin réel. 👉 On perd du temps et de la confiance dans des services qui devraient pourtant être simples et efficaces. Et franchement, si on continue dans cette direction, le futur n'a rien de réjouissant. Comment peut-on espérer évoluer dans un monde où l'implication, la rigueur et le respect des engagements deviennent rares ? Il est temps de revaloriser le #professionnalisme , de replacer l'#humain au centre et d'agir avec #responsabilité. Sans ça, on va droit dans le mur. Qu'en pensez-vous ? Sommes-nous condamnés à cette spirale ou pouvons-nous encore changer les choses ? 💬 #ConscienceProfessionnelle #Engagement #RespectClient #Futur #ValeursHumaines #Professionnalisme #Réflexion #Responsabilité

« Tout un nouveau prolétariat se constitue là, mais sans classe, privé de soutien et de perspectives d’émancipation », analyse Fanny Lederlin, autrice des « Dépossédés de l’open space ». Ce « néotravail », soumis aux outils numériques et régi par des techniques de management déshumanisantes, est aliénant et antiécologique. Reporterre — Pourquoi avoir mené cette réflexion sur le travail ? Fanny Ederlin — D’abord, parce que j’ai été une travailleuse… Avant de reprendre des études de philosophie, j’ai travaillé une quinzaine d’années dans la communication. Sur la fin, je ressentais un gros malaise. Il était lié – je le sais aujourd’hui – à la question du langage. Les communicants, dont je faisais partie, sont les premiers responsables du façonnage de cette novlangue dans laquelle nous baignons désormais, du discours des entreprises au discours politique. Une langue à base de jargon, d’anglicismes, d’acronymes, de bullshits [enfumage], qui crée les conditions d’un management délétère. En 2019, le procès France Télécom — que j’ai suivi de près — en a révélé, à mon avis, toute la perversité. Les cadres inculpés, qui devaient se défendre d’avoir poussé au suicide un certain nombre d’employés, n’utilisaient pas leurs prénoms mais disaient : « J’étais son N+5 », ou « Il était mon N-2 ». Ça peut paraître anodin, juste une manière de mentionner un échelon hiérarchique, mais, en fait, c’est une façon de parler des gens comme de numéros, et donc de les déshumaniser. On voit bien l’enjeu : si le N-5 va mal, c’est moins grave que si « Thierry, 32 ans, deux enfants » va mal… Cette corruption du langage est visible aussi dans la multiplication des euphémismes, qui déréalisent le rapport au travail : les ouvriers (associés au concept politique de classe) sont devenus des « opérateurs », des « conducteurs d’automatismes » ; les plans de licenciement des « plans de sauvegarde de l’emploi », etc. Retrouver la suite de l'entretien sur Reporterre, le média de l'écologie https://lnkd.in/dbVVmnBd

Enfin ! Voici le second rapport du Laboria, ce laboratoire de recherche porté par le @ministère du travail, Inria et Matrice et dont les résultats sont le fruit de deux ans d'enquête sur le terrain. Le regard sociologique que nous avons porté sur les cas d'usage de l'IA au travail apporte un regard neuf ce sujet d'une intense actualité, souvent traité à l'aune des impacts sur l'emploi. Nous y abordons des sujets encore peu étudiés : l'évolution de l'identité professionnelle, le transformation des collectifs, l'expression des rapports de pouvoir dans les organisations, etc. Vous trouverez le rapport et sa synthèse par ici ==> https://lnkd.in/e_74xfru

Aux interstices de la sociologie du travail, de la sociologie des organisations, de la sociologie de la modernité et de la sociologie des outils de gestion, les actions en réseaux, au travers du prisme de l'entreprise, ne sont pas encore totalement codifiées. En effet, "la société en réseaux" (Castell, 2001) n'avait jamais aussi bien porté son nom que depuis le développement sans précédent du télétravail, du fait du confinement lequel, dans des sociétés caractérisées par l'absence et/ou la faiblesse des politiques publiques sociales en faveur des couches sociales modestes, a d'ailleurs permis certaines mobilisations virtuelles ayant contribué à la réinvention du lien social pour la survie des populations vulnérables confinées (Ossere, 2024). Pour autant, il apparaît que son développement et son ancrage dans les normes de production, dans les comportements, dans les pratiques et dans les interactions au sein de l'entreprise semblent se faire dans une sorte d'anomie qui est la prolongation de l'insuffisance de modération (Raffini, 2009) que l'on peut constater, dans un sens, dans des réseaux sociaux tenus par les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et Twitter (X désormais). Cette insuffisance de normes, due probablement à la faiblesse du droit du travail en la matière, a tendance à laisser libre cours à certains acteurs (Employeurs et employés) pour des actes générateurs de dysfonctionnements au sein de l'entreprise. La situation vécue par Loan illustre cette réalité et rappelle la nécessité de codification des communications 2.0 au sein des entreprises afin d'éviter l'arbitraire et de juguler cette forme d'anomie qui pourrait ne pas être profitable au système de production.