Post de CLASTRES Jean-Michel

L'art de (se) diriger #37 : Le concept d'effet majeur (2/2) Un exemple utile pour comprendre cette notion complexe. Pour la campagne de France en 1940, si on se met au niveau du général Von Manstein, l’exécution de la mission de l’armée allemande dans son ensemble peut se présenter ainsi : En vue de : encercler et détruire l’armée française. Je veux : percer le front vers Sedan le 13 mai. À cet effet : il faudra effectuer une diversion en Belgique et rassembler le maximum de force vers le lieu de la percée (façonnage), percer le front au niveau de Sedan (effet majeur) et exploiter pour encercler les forces françaises (rentabilisation). Ensuite le « je veux » du niveau supérieur (dans cet exemple l’armée allemande) devient le « En vue de » du niveau subordonné (ici le Groupe d’armées A). Après analyse on peut déduire que pour le commandant du Groupe d’armées A, le problème n’est pas tant de percer, car ses supérieurs lui ont octroyé suffisamment de moyens pour cela. Sa véritable phase critique, là où il placera son effet majeur, est plutôt juste après la percée. Son effet majeur sera d’empêcher la manœuvre ennemie qui consistera alors - sans aucun doute - à essayer de combler cette brèche fraichement ouverte. On sait d’ailleurs aujourd’hui qu’à une ou deux heures près cette brèche a bien failli être refermée. Or pour une force en opération, la percée ne vaut que si l’on peut et sait l’exploiter, ce que n’ont pu faire ces mêmes allemands lors de l’offensive de l’été 1918. Cet exemple permet aussi de voir que l’effet majeur n’est pas l’achèvement de la victoire, mais la condition de la victoire. Ainsi après la percée de Sedan les combats ne sont pas terminés pour autant, en revanche la percée de Sedan a bien fait pencher la balance de la victoire inévitablement du côté allemand. L’effet majeur, donc, est un outil conceptuel, destiné à ancrer le raisonnement tactique : à partir de la situation pour en venir à la décision. La dissociation entre la condition de la victoire, et l’achèvement de la victoire, est à la base de la notion d’effet majeur. En effet la vérité historique, c’est que le succès se décide bien avant la fin. Pas la peine d’avoir fait Saint-Cyr pour s’en rendre compte. La définition que nous obtenons est donc la suivante : « Effet majeur : effet à obtenir sur l’ennemi, en un temps et un lieu donnés.   Sa réussite garantit le succès de la mission. L’effet majeur est l’action par laquelle le chef envisage de saisir l’initiative». L’effet garantit donc le succès. Ce puissant outil réside principalement dans son caractère dynamique. Le chef saisit l’initiative ou empêche celle de son ennemi grâce à cet effet. Ce n’est pas qu’une succession de phases tactiques, c’est un effet recherché. En un mot : «J’ai gagné la guerre si...». Je vous invite à ne jamais perdre de vue l’effet majeur pouvant permettre de maintenir l’initiative dans son camp donc sa liberté d’action, ou une contribution décisive à la victoire finale.

Comment ça t’est venu ce sujet d’exposition? Je ne vais pas chercher à le cacher, je suis femme de militaire depuis 20ans. Des garnisons j’en ai traversé un paquet, des supérieurs aigris et des subordonnés malveillants j’en ai rencontré quelques uns (Dieu merci… jamais au même endroit 😂) Mais finalement ce que je retiens ce sont des exemples d’humanité qui m’ont marquée, de vrais chefs qui en plus du respect on suscité l’estime, l’élan du cœur qui fait qu’on s’en souvient encore 10ans plus tard. Quelques phrases entendues ici ou là me reviennent aussi en mémoire, issues de conversations sur la formation au comportement militaire « Si tu veux que tes hommes te suivent quand tu montes à l’assaut, il faut être plus que juste leur chef » Ah oui? Mais quoi alors? Il ne suffit pas de commander pour que les hommes obéissent? Qu’est ce que ça veut dire « être plus qu’un chef? Ces exemples d’humanité dont je parlais plus haut, qu’est ce qu’il avaient de « plus » ? Et puis il y a aussi eu cette phrase « la fraternité d’armes résulte du risque partagé en opérations. Elle opère, chez les soldats de tout grade, une forme des plus élevées de la cohésion. Elle naît des épreuves difficiles vécues ensemble » D’accord! Ça serait donc là que se situe la différence avec la cohésion entre élèves d’une même école de commerce par exemple? Et cette phrase de l’amiral Nicolas Vaujour prononcée à l’occasion de la présentation au drapeau des élèves de l’Ecole Navale samedi dernier: « du matelot au commandant, vous serez soumis à la même houle, aux mêmes dangers, engagés dans la même mission » La fraternité d’armes serait donc universelle? Ce qui est certain c’est que, même sous des noms parfois différents, c’est une notion que l’on retrouve dans les trois armées. Prochaine étape, voir ce qui se vit dans les autres armées d’Europe! L’objet d’une prochaine exposition qui sait? Crédit photo: François de Saint-Germain Ministère des Armées Marine Nationale Banque Française Mutualiste Centre d'instruction naval de Brest École de l'air et de l'espace Mairie du 7e Paris Marie-Liesse Cario #reportagephoto #militaire #chef #commandement #marinenationale #armeedelair Armée de l’air et de l’espace

Oui. Le général Lecointre a le courage de dire ce que les généraux pensent très fort mais ne peuvent pas toujours dire. Et pourtant il suffit d’écouter les auditions à l’assemblée nationale pour se rendre compte qu’ils disent beaucoup de choses. Sur le format, sur les capacités, sur la condition militaire en général. Oui, le fossé entre la société et le monde militaire ne fait que grandir. Oui, s'agissant de la taille de notre armée, avec 200 000 militaires, c’est le plus petit format de l’histoire moderne et sans doute de l’histoire de France. Une réserve opérationnelle de 40 000 ou 80 000 hommes n’a pas beaucoup d’intérêt en raison de l’absence de capacités qui leurs sont dédiées. Beaucoup d’unités sont déjà en sous capacité d’équipements et d’entraînement. Au rythme auquel elle est mise en œuvre, cette LPM n’y changera pas grand chose car, en 2027, elle sera remplacée par une autre. Parce que, jusqu’à présent sous la Vème République, un nouveau président de la république a toujours entraîné une nouvelle LPM. Le réarmement militaire doit s’accompagner d’un réarmement moral. On en est loin, très loin. #faireface

{ INTERVIEW #Résilience Les Jeunes IHEDN } Avec Alma Désveaux et Emma Potel, nous avons eu le privilège de pouvoir interroger Vincent Dorival, ancien militaire de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) et président d’Ultraops Résilience Opérationnels Blessés sur son histoire, sa reconstruction par le sport, la solidarité et sa vision de la résilience. L’occasion d’évoquer : ✅ Le parcours du blessé militaire et son départ de l’institution, parfois contraint, un deuil compliqué, une identité à reconstruire. ✅ La promesse que fait le militaire à l’armée lorsqu’il met son corps et son esprit en gage. Le danger qu’il accepte au péril de sa vie. ✅ Comment se développe la résilience à travers la formation militaire mais aussi les lectures que le soldat pourrait avoir pour densifier son être : le rôle du soldat augmenté. ✅ Comment les jeunes peuvent devenir plus résilients dans une société plus exposée aux conflits à haute intensité et s’inspirer des engagés de la nation. Vincent nous à livré son témoignage avec sincérité et confiance. Nous avons réfléchi à comment la jeunesse et Ultraops peuvent devenir plus forts et plus résilients ensemble. Une collaboration qui donne #espoir en l’avenir et promet, je l’espère, bien d’autres actions aux côtés des blessés. #fairenation #engagement #resilience #cohesion #jeunesse #reconversionmilitaire #ptsd #forcesmorales

💡 Les militaires : des champions de l'anticipation et de la résilience J'ai récemment lu une publication qui m'a particulièrement marqué sur les compétences uniques des militaires en matière d'anticipation. Cela m'a rappelé à quel point l'armée forme ses cadres à faire preuve d'une analyse fine, d'une capacité d'adaptation sans faille et d'une observation constante. Ces qualités sont des atouts majeurs dans un environnement professionnel civil. 🎯 Anticipation, adaptabilité et rigueur : ce sont des valeurs que j'observe quotidiennement dans mon travail. Le parallèle fait avec le chirurgien opérant dans un contexte de changement constant est particulièrement pertinent : il illustre bien l'exigence et la précision nécessaires pour mener des équipes vers leurs objectifs.

Mai 2022, une époque où je n'avais pas besoin d'afficher mon respect pour les militaires et pour les forces de l'ordre avec un post inspirant. Lancé dans un GR20 solitaire en Corse, aimant cheminer sans avoir à débattre de l'allure à adopter, cette liberté m'a permis de marcher deux jours avec la légion étrangère. Les hommes étaient des hommes, indépendamment de leur rang hiérarchique. J'ai senti un respect de l'individu et une fraternité qui dépassait leur groupe. Le chef connaissait parfaitement la montagne, savait quand pousser et dans quels lieux faire les meilleures pauses. Il est devenu mon chef le temps de cette balade, une expérience qui m'a donné confiance à un moment clé du parcours. En très peu de mots, il savait que je savais ce qu'il m'apportait, un cap clair pour la journée et des souvenirs pour la vie. « J'entends par commandement, l'équité, l'amour pour ceux en particulier qui nous sont soumis et pour tous les hommes en général ; la science des ressources, le courage et la valeur, la rigueur, telles sont les qualités qui doivent caractériser celui qui est revêtu de la dignité de général », L'Art de la Guerre, Sun Tzu. Du côté des civils, notre part du contrat est d'organiser la société pour qu'elle reste en paix. Or, il faut s'armer de patience pour trouver une autorité ou un responsable avec qui discuter concrètement. Que de commentateurs qui critiquent et déconseillent d'essayer. Que de "responsables" incapables de prendre une décision sans validation administrative, craignant une remontrance ou tenant trop à leur rang pour relayer une information qu'ils ne comprennent pas. Il s'agit de repenser un système rigide pour revenir vers un paradigme où on encourage les initiatives. Aujourd'hui, tout décourage d'en prendre. « Attendre les ordres en toute circonstance, c'est comme informer un supérieur que vous voulez éteindre le feu : avant que l'ordre ne vous parvienne, les cendres sont déjà froides », aussi dans L'Art de la Guerre.

« La patrie est en danger… ». Au-delà du slogan, un appel à l’engagement de chacun… En ces temps de menaces directes sur notre souveraineté et donc nos libertés, il existe de multiples façons de « contribuer » et pas seulement de « consommer »… - Par le métier des armes, que ce soit à plein temps ou à temps partiel, dans le cadre des réserves militaires dont l’actualité régénère l’intérêt et la reconnaissance, après des années de discrétion, au mieux; - Par l’engagement dans des associations, au plan national et européen, ou plus large, afin de renforcer les synergies et les solidarités entre ceux qui partagent les mêmes valeurs et intérêts; - Et tout simplement au quotidien, dans nos entreprises, en recherchant des solutions collectives plutôt que des coupables désignés, en travaillant mieux ensemble pour mettre en commun les compétences et les bonnes volontés, plutôt qu’en assistant au désastre dont on se satisfait car « c’est de la faute de l’autre »… Car au-delà du sujet de l’article et du titre accrocheur qui évoque, de fait, les ingénieurs polytechniciens, nous pouvons tous agir, à tout niveau et avec chacune de nos compétences propres. Qu’en pensez-vous ? https://lnkd.in/e6yNeCPv #Société via @LePoint

🎖️ Saviez-vous que les militaires sont des champions de l’anticipation ? 📯 Il est coutumier de dire qu’au cours d’une bataille le premier à mourir est le plan ! Partant de ce terrible constat, le militaire doit par essence anticiper et conceptualiser les autres solutions qui permettront au collectif de continuer à avancer vers l’objectif désiré. ♟️ Pour illustrer cette spécificité le Général André BEAUFRE, dans introduction à la stratégie, compare le stratège militaire à « un chirurgien qui devrait opérer un malade en état de croissance constante et extrêmement rapide, sans être sûr de sa topographie anatomique sur une table d’opération en perpétuel mouvement avec des instruments qu’il aurait dû commander au moins 5 ans à l’avance ». 🔎 Le cadre militaire est sélectionné pour maîtriser toutes les situations, qu’importe l’endroit et la difficulté. La clef de sa réussite réside dans sa capacité d’observation, d’analyse et d’anticipation. Ces 3 qualités sont entretenues tout au long de la carrière du militaire, en école mais également en opération. 💪 Engager un militaire c’est conquérir l’œil de l’âme et permettre à votre entreprise d’anticiper l’action ! 🫡 💡 Pour plus d’informations : contact@rh-sofia.fr www.rh-sofia.fr #recrutement #defense #france #accompagnement #reconversion #armée #CEMA #offresdemploi #RH #emploi #stratégie #valeurs #militairesenreconversion #ancienmilitaire #combat #reconnaissance #héros Yann Orpin Thomas DELSANTI Bruno Gardy Loïc MIZON Comité Liaison Défense Jean-Michel LOBRY Amandine Pinot • La Gazette Nord-Pas-de-Calais 🗞️🎯 Valérie Sauvage Sébastien Lecornu Défense mobilité La MIRVOG

Général Pierre Schill au Figaro : «Face à un monde plus dangereux, il faut durcir l’entraînement» https://lnkd.in/eThHEs47 Ce qui est vrai pour le terrien l’est tout autant pour le soldat de la loi qu’est le Gendarme. Entre rusticité et modernité, nos personnels doivent maîtriser une palette de savoir-faires toujours plus étendue. La complexité des engagements contemporains impose cette complémentarité des capacités pour y faire face. Le savoir-être développé en école de formation initiale est la clé de voûte en développant l’adaptabilité, la disponibilité, l’audace, l’esprit d’engagement et de sacrifice. Ce sont bien ces qualités couplées à la formation continue qui permettront de faire face aux exigences de notre engagement. #servir #engagement Gendarmerie Nationale Armée de Terre

La difficile transition de l’armée vers la vie civile : https://lnkd.in/emrcRqWd Mon ancienne vie à accompagner les militaires dans leur préparation à cette transition majeure dans leur vie