J'aimerais saluer le courage de ma collègue, ma consoeur, Céline Masquelier pour le témoignage fort de son expérience au sein des "laboratoires" Boiron, leader incontesté de la production de granules de sucre vendus au prix du caviar. Comment caractériser autrement la poudre de perlimpinpin de ces marchands d'illusion dont le seul fondement scientifique repose sur la théorie jamais vérifiée d'un obscur apothicaire allemand né au XVIIIème siècle ?
Cinq ans après le blâme adressé pour infraction aux règles de confraternité par le Conseil national de l'Ordre des médecins, contre le principe élémentaire de ne prescrire que des traitements scientifiquement prouvés, à des praticiens attachés à la déontologie ayant traité de charlatans leurs consoeurs et confrères homéopathes, la parole d'une scientifique ayant vécu la supercherie d'une officine se targuant de produire des médicaments est essentielle.
Car oui, il y a bien supercherie, tromperie, duperie et l'argument facile de l'effet placebo ne tient pas une minute. Non l'homéopathie n'a rien à voir avec le médicament à usage humain décrit dans l'article L.5111 du Code de la Santé Publique, pas plus qu'il n'est régi par les mêmes règles de production et de qualité (GMP/GLP) et aucun essai clinique n'a à ce jour prouvé la moindre efficacité de ce qui ne reste que poudre aux yeux et source de profits colossaux.
Boiron et de nombreuses autres firmes profitent de vides juridiques et des nombreuses imperfections de la réglementation applicable au médicament et au dispositif médical. Le règlement européen 2017/745 catégorisant les dispositifs médicaux en 3 classes en fonction du risque est une opportunité pour nombre de firmes pour vendre leurs produits miracles de la classe I à moindre frais, produits "auto-certifiés" sans recours à la vérification par un tiers, il suffit d'une attestation sur l'honneur et ça passe crème. Et si, comme Sanofi avec son patch #INITIV on veut en mettre plein la vue avec un "prouvé cliniquement", il suffit de faire une étude toute pourrie dont personne n'ira chercher les résultats pour se donner bonne conscience...
Combien de ces acteurs, producteurs ou prestataires, peu scrupuleux du médicament et du dispositif médical se servent-ils de professionnels de la recherche clinique le plus souvent issus d'un cursus universitaire long et cumulant une expertise multi-facettes scientifique / réglementaire / méthodologique comme de simple faire-valoir, appliquant à la lettre les ordres tout en essayant de donner l'apparence du respect de l'orthodoxie ?
Malheureusement pour nous, briser l'omerta signifie bien souvent la fin d'une carrière passée dans l'ombre alors que sans nous les rayons et autres armoires des pharmacies seraient bien vides. Il est grand temps que la parole se libère pour sauver des métiers dévalorisés !
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Retraitée de toutes mes fonctions salariées et indemnisées
7 moisVous avez dû vous régaler