Un cheval de Troie dans un monument de glorification coloniale?
Albuns de familia, une exposition au sein d'un des plus imposants monuments coloniaux d'Europe (hors musées coloniaux), basée sur une collecte de photographies auprès de familles afroportugaises veut battre en brèche l'imaginaire étalé à travers la presse, les expositions coloniales et universelles, les albums de voyage, et les décors sculptés.
Elle cherche à substituer au regard colonial une approche sensible, à hauteur de femme et d'homme, de l'héritage postcolonial du pays européen le plus tôt et le plus tardivement engagé dans la colonisation.
A Bruxelles, la section consacrée à la présence noire en Belgique à l'Africamuseum de Tervuren, avec un bonheur relatif, malgré la bonne volonté des commissaires de l'exposition, continue de réunir des documents et des images apportés par des descendants des anciens colonisés.
Des approches qui, par des voix et des regards de personnes qui ne laissent pas leur nom dans l'histoire, contribuent à défaire le récit univoque, restituent leur agentivité et s'inscrivent résolument dans le contemporain, et c'est à saluer!
Mais pour que la belle idée du cheval de Troie, revendiquée par les commissaires, Inocência Mata et Filipa Lowndes Vicente, soit une réalité, il faut aussi souhaiter :
- que cette exposition s'inscrive dans une stratégie, un plan d'action plus large pour traiter les conséquences de la colonisation, ici, portugaise.
- que le monument lui-même, conçu en 1940 pour l'exposition universelle, et reconstruit en pierre en 1960 à la gloire d'"Henri le navigateur" et des "découvreurs" mette pleinement à jour et au jour son histoire mémorielle, par sa programmation, par tous les outils de médiation et de scénographie possibles, notamment sur son site internet!
Après une exposition en 2017-2018 sur "racisme et citoyenneté", la programmation du Padrao dos descobrimentos va peut-être s'intensifier?
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1 moisDe très beaux portraits chargés d’histoire. Ravie d’avoir vu cette expo et profité du joli café Caumont !