dixit.net a republié ceci
🏠 Recoudre le cœur des villages Vous connaissez cette grosse maison au cœur du village, juste en face de la Mairie. Au rez-de-chaussée, il y avait le boucher. Mais depuis qu’il a pris sa retraite il y a une quinzaine d’années, le rideau métallique est resté fermé. Les deux logements de l’étage qui sont aussi vides depuis quelque temps, laissant l’ensemble désœuvré. Elle pourrait être en Occitanie, dans les Hautes-Alpes ou dans l’Oise cette maison. La couleur de la façade et les matériaux de toiture seraient différents, pas cette histoire qui se répète un peu partout. Mais cela n’est pas qu’un problème batimentaire. Son délitement déprime tout le centre alors que les villages ont singulièrement besoin de lieux de commerces et services, mais aussi de logements pour des jeunes travailleurs ou des retraités qui veulent sortir de l’isolement rural. Il faudrait donc réhabiliter tout ça pour loger, mais comment mener de telles opérations ? D’abord, le marché n’est pas porteur et il faudra des décennies avant que les locations remboursent les travaux. Et puis cette opération très modeste ne permet pas les économies d’échelle alors qu’elle reste complexe et risquée, comme tout travail sur l’existant. Et même si on arrivait à monter cette opération, qui voudrait devenir propriétaire et gérer les lieux ? L’affaire n’est pas simple, et c’est bien pour cela que les volets fermés se multiplient. Mais c’est pourtant à ce type d’opération que la SCIC Bien commun a décidé de se consacrer : revitaliser des petites villes et des villages en région Occitanie par la rénovation du bâti et la création d’une offre locative qui y fait souvent défaut. Elle accompagne les collectivités dans le montage de ces opérations, et parfois les porte directement en devenant propriétaire. Ils commencent à peine, mais la recette de la réussite semble s’esquisser. D’abord se spécialiser dans cet exercice pas simple de la rénovation du bâti de cœur de bourg, qui nécessite des compétences techniques et programmatiques et une parfaite connaissance des lieux et des acteurs. Ensuite, assumer le fait que ces opérations sont nécessairement déficitaires, en s’insérant dans les programmes de revitalisation de l’État, en tissant des liens avec des financeurs et en assumant les conséquences en termes d’organisation : les collectivités qui bénéficient du travail de Bien commun sont autour de table de la SCIC. C’est un nouvel exemple de ces tiers acteurs qui se faufilent entre le public et le privé pour répondre à des besoins non couverts par les organisations existantes. Mais difficile de passer à l’échelle un modèle local, fondé sur la détermination de son équipe, des compétences pointues et une dynamique d’acteur favorable. Alors il va falloir continuer à suivre la suite de cette aventure pour comprendre leur modèle, et le faire essaimer partout. Cette semaine Magali P., une des cofondatrices de Bien Commun, nous raconte le début de cette belle aventure.
Un grand merci à Sylvain Grisot pour la qualité de notre échange. Le travail que tu mènes est fondamental afin de faire évoluer les pratiques professionnelles. J'espère que ce podcast permettra de porter à connaissance des différents acteurs de la ville : d'autres échelles opérationnelles plus petites mais tout aussi passionnantes! A très bientôt.
Intéressant ! SOLIHA Pays de la Loire propose le même type de projets grâce à la foncière Bâtisseurs de Logement d'Insertion, notamment en Pays de la Loire, en développant une offre locative pour des ménages à faibles ressources en réhabilitant des bâtis délaissés, vacants et souvent très dégradés en coeur de bourg. 🏠 👋 Benoît Delliaux Tatiana Bouleau Sophie Besseau Leslie Despré-Belin
J'ai un projet similaire dans mon village mais aucun investisseur public ne veut venir, alors que j'ai préempté l'immeuble a un investisseur privé qui voulait faire du locatif saisonnier, nous sommes à 9 km de Cordes Sur Ciel. C'est une toute petite opération mais rentable pour un particulier mais pas suffisante pour un opérateur social. Notre pays marche sur la tête
A Orsay, cas d'école à valeur exemple, au voisinage du plateau de Saclay il y a une aorte qui irrigue un cœur de ville. Une aorte à Orsay, cœur de ville. Ici Mc2 Orsay. Et bien sûr, une allée artisanale avec un atelier de couture ... pour coudre notre vie commune autour d'un bâti bien tracé. Architecte et couturière sont bienvenues ... Merci Sylvain de poser le fil et l'aiguille ici. Ici Mc2 Orsay, nous avons l'étoffe. Bienvenue Sylvain.
Un "truc qui marche" aussi mis en avant par la FFTM – Fédération Française des Trucs qui Marchent ! 🐔🇫🇷
Initiative à suivre que "ces tiers acteurs qui se faufilent entre le public et le privé pour répondre à des besoins non couverts par les organisations existantes". Car en effet, ces besoins restent pour l'instant difficiles à adresser en l'état actuel des choses. Signe que cet état actuel a bien des choses à faire évoluer 😐
Je trouve que cet article (avec notamment cette phrase "Son délitement déprime tout le centre") résonne fort avec ce que l'on vient de vivre avec les élections qui ont fait entendre le cri des personnes qui se sentent abandonnés par l'Etat loin des villes. On sent bien qu'il y a là un vrai sujet, donc je soutiens toute réflexion et action sur ce thème !
Cyriane MOUNIER ça fait écho à tes propres projets dans la région "voisine" (bon OK vu la taille des régions ça veut plus dire grand chose ^^ )
Responsable de projets études
4 moisBonjour Sylvain, cet organisme intéressant semble implanter en Occitanie. Avez vous connaissance d'autres lieux d'implantation, notamment franciliens ? Merci