Eloge de la migration versus la sédentarité liquéfiée. Modification, mobilité pourquoi ? Retour en arrière de 10000 ans, fin de la dernière période glaciaire : Les humains survivent comme charognards (vivant des restes laissés par les grands fauves) et en partie comme chasseurs. Ils suivent les troupeaux sauvages, de rennes d’abord, dans leur itinérance. Il y a sur terre un million d’humains vivant en général en petits groupes de quelques dizaines. Les rencontres sont relativement rares et l’occasion d’un triple niveau d’échange : 1) de biens, de fourrures… de pratiques et d’outils, 2) de femmes et surtout d’enfants, pour éviter la consanguinité, 3) de mythes, de connaissance, de récits. Je suggère de mesurer la valeur de toute mobilité à l’aune de ces trois niveaux: besoin réel, désir relationnel et aspiration symbolique. Un déplacement a rarement une cause unique, d’où l’insatisfaction des dispositifs de substitution (visio-conférence…) Du pourquoi au comment : En vous déchaussant ce soir observez vos orteils ; vous n’avez pas des pieds de gorilles : votre gros orteil n’est pas opposable, vos doigts de pied sont plutôt rigides et adaptés à des marchés longues. Vos pieds sont migratoires. L’humain est par nature itinérant. # mobilité#nomadisme#migration
Ou alors, c'est un problème de cognition, de développement de la cognition au regard du ration efforts / bénéfices. A partir du moment où l'on découvre le rendement et donc l'agriculture, on se fixe au sol. Moins besoin de courir pour profiter. Alors on invente le commerce et les foires pour continuer d'échanger. Et forcément des conflits de positions. Mais l'on finit en effet par ne même plus avoir besoin de quitter le poste de commande pour produire et échanger. Fin du mouvement, fin de la cognition ?
Ça doit être pour cela que j’aime tant randonner
C'est pour cela que j'ai toujours eu un problème avec les "vacances". Encore, un déplacement "pro" m'était compréhensible, autant les premières (au travers un calcul mesquin "coût/bénéfice") me le sont moins. Surtout si le prix des vacances excède mon loyer... Notons que la plupart de nos déplacements sont assis comme le soulignait déjà Virilio. Vitesse et politique...
philosophe d"astreinte
1 moisL'homme est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant (Montaigne). Ce qui est loin du point d’équilibre et donc violemment consommateur de ressources, ce n’est pas la mobilité, c’est la sédentarité. Pendant des centaine de millénaires les peuples ont été nomades, avant de se sédentariser, provisoirement peut-être. Et depuis la tension est forte entre nomades et sédentaires. On en trouve trace dans les racines de la tradition européenne : en Grèce les dieux vivent sur lOlympe, à l’exclusion de deux d’entre eux qui vivent parmi les humains : Hermes (dieu de la mobilité) et Hestia (déesse du foyer). Cette dualité se transposera dans l’origine de la philosophie avec la confrontation entre deux penseurs fondateurs : Parmenide et Héraclite. La Chine connut le même débat : la grande muraille est le produit des frictions entre les Han sédentaires et les Xiongnu nomades. On a cru jusqu’aux années 50 que la sédentarisation était définitive. Le vagabond, le nomade, le migrant était à parquer, reliquat d’une humanité dépassée. Or n’assistons-nous pas à des ébauches de « renomadisation », (Tourisme Trigano ou Katmandou, outils nomades, Rolling stones, jet-professors…)? La sédentarité ne trouve-t-elle pas ses limites ?