Trois tutus, pièce unique, 2007.
Acier sur socle en bois.
Guillaume Werle, ADAGP
Photo : G.Werle
La danse, sa représentation en sculpture, est un sujet récurent à l’origine d’une recherche spécifique qui jalonne mon parcours artistique depuis 1988.
Le produit du recyclage de l’acier des voitures n’est plus aujourd’hui des cubes de taule écrasé, tel que César pouvait les trouver dans les casses d’automobiles.
De nos jours, la taule est broyée par des machines hautes comme un immeuble de trois étages. Celles-ci transforment la taule en montagne de “broyé“, une matière lourde qui ressemble plus à du papier froissé qu’a du métal.
Ce rapport étrange entre l’aspect visuel du “broyé“ et son poids effectif m’a beaucoup impressionné. Tout dans cette matière est contraste.
Les montagnes de métal ressellaient des morceaux chargés de poésie et de mouvement.
La recherche que j’ai mené à l’atelier a fait apparaitre une manière de combiner les éléments d’acier. Elle évoquait clairement des tutus de danseuses.
L’idée de représenter la danse par son costume emblématique avec une matière si dure et si lourde me plaisait beaucoup.
C’était aussi une manière de prendre de la distance avec une façon assez traditionnelle de sculpter le danseur ou la danseuse, la pose arrêtée. La représentation de la danse par le corps.
Ici la sculpture est comme plantée. Pour autant, il y a du mouvement, du rythme, de l’énergie.
Le tutu, cette enveloppe emblématique de la danseuse, danse.
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