“Aidez-moi à améliorer le CBS de mon projet !”
Depuis que le code de l’urbanisme permet aux collectivités d’imposer “une part minimale de surfaces non imperméabilisées ou éco-aménageables” pour maintenir la biodiversité en ville, le Coefficient de Biotope par Surface est devenu une boussole dans les projets d’aménagement.
Dans nos missions biodiversité au sein de #Stratem, nous avons vu les efforts faits pour améliorer le CBS. La démarche est vertueuse, participant à mieux prendre en compte la biodiversité et à réduire l’impact des projets sur celle-ci, voire la favoriser. Mais gardons en tête ce que l’indicateur évalue et quelle est son utilité dans la boîte-à-outils de la mesure.
Le CBS, c’est d’abord un outil qui permet de calculer la proportion des surfaces favorables à la biodiversité par rapport à la surface totale d’une parcelle ou d’un quartier. Il se calcule en appliquant un coefficient qui définit un potentiel d’accueil de la biodiversité en fonction de la typologie de la surface.
Schématiquement :
CBS de 0 = une emprise entièrement imperméable et sans sol, défavorable à la biodiversité
vs
CBS de 1 = une emprise entièrement occupée par des espaces verts en pleine terre présentant les qualités optimales pour le déploiement de la biodiversité
Qu’est-ce qui est déterminant ?
💧la perméabilité du revêtement
🌳la proportion de pleine terre ou la profondeur de substrat des espaces verts
🏡la végétalisation des bâtiments
Il est efficace pour avoir une vision avant un projet ou sur un grand espace du potentiel qu’il offre pour accueillir la biodiversité.
Mais attention !
Biodiversité élevée = CBS élevé
CBS élevé ≠ biodiversité élevée
Le CBS, tel qu’il est décrit par l’ADEME, ne prend pas en compte de nombreux facteurs qui sont également déterminants pour que le vivant se développe : qualité du sol, strates végétales, connexion avec les trames vertes et bleues, etc.
C’est le paradoxe de certains territoires agricoles où le CBS est très élevé, mais où l’agriculture intensive et l’uniformisation des cultures ont considérablement réduit la biodiversité.
Augmenter un CBS avec des actions très localisées ne suffira donc pas pour voir se développer des écosystèmes. Les professionnels du bâtiment ont bien conscience des limites de l’outil, qui doit de fait être accompagné d’autres indicateurs.
Un CBS harmonisé, construit avec les autorités et les scientifiques dans le cadre du CAP 2030, devrait très prochainement arriver. À date, il définit 31 typologies d’occupation des sols différentes et un niveau de détail beaucoup plus important de la diversité des paysages urbains.
En attendant, continuons à utiliser le CBS pour mieux intégrer une place au vivant en ville, mais en gardant en tête qu’il faut le considérer en fonction des problématiques biodiversités spécifiques du territoire !
#biodiversité #sustainability #urbanisme Ginger