🎥 L’instant eMotionGaming
By Bruno
Pourquoi j’ai adoré « Death Stranding »
Hideo Kojima (2019)
Parce que cet ovni est un parfait exemple de la convergence cinéma/jeu vidéo.
Parce que plus qu’un jeu, l’œuvre vous entraîne dans VOTRE histoire.
Parce que jamais un jeu vidéo ne m’avait amené à de tels états émotionnels.
Parce que… Hideo Kojima.
Le bâton et la corde. Un monde postapocalyptique où les survivants se terrent en sous-sol. Un homme, Sam, lié à un bébé en bocal, dont la raison de vivre est de « connecter » les survivants en leur livrant des vivres. Un terrain de jeu splendide, aux forts relents islandais. Un choix permanent : le bâton ou la corde. Voilà ce qui, pendant 70 heures durant, vous servira de terrain de jeu.
Sam est livreur. Et ce sera votre unique mission : effectuer des livraisons en traversant les USA, pour maintenir le lien de l’humanité et reconnecter les hommes. Une boucle de gameplay d’apparence réduite. Et pourtant…
L’univers que Sam va fouler est vide et aride. Il sera votre vrai adversaire. Votre vrai challenge. Chaque pas est un danger. Chaque pas est pénible. Et pourtant…
L’histoire est alambiquée, référentielle, construite au grè des révélations que l’on aura bien voulu aller chercher entre d’immenses moments de solitude. Elle sert une réflexion profonde sur le sens de la paternité, de la fraternité, et de la connexion. Mais elle constitue une superbe métaphore de notre époque numérique, de ses réseaux sociaux et de son impact dans nos relations humaines. Alambiquée, je disais… Et pourtant…
Les personnages secondaires sont à première vue caricaturaux, et se nomment (faussement) pompeusement Fragile, Die-Hardman, Deadman.
Et pourtant, le vide initial laisse place au remplissage personnel. Le voyage de Sam va devenir VOTRE voyage. Et ses émotions vont vous submerger, vous questionner sur votre sens de l’humanité, tout en cherchant le sens des actes de Sam.
Mis en scène de façon sublime, le jeu utilise la performance capture, permettant de retrouver, entre autres, Norman Reedus, Mads Mikkelsen et Léa Seydoux camper les avatars du récit. Le réalisme est saisissant. C’est un film qui nous fait face.
La musique joue un rôle majeur dans l’œuvre. Présente par touches subtiles, en cassant le silence majoritairement présent, elle vous prendra aux tripes, au point de vous faire lâcher la manette pour contempler d’authentiques tableaux émotionnels.
L’ensemble vous entraînera à vivre un récit métaphorique et métaphysique, où l’émotion enfle au fil des heures, jusqu’à son paroxysme final. Voici le seul récit vidéoludique qui m’a amené, manette en main, à vivre ses dernières minutes les yeux pleins de larmes. Des larmes d’émotion.
Death Stranding est certes un jeu clivant. Un anti-Fortnite trop calme pour l’ado en manque d’excitation, un anti-Call of Duty qui vous poussera à éviter les conflits armés. Un anti FIFA qui vous plongera dans la solitude. Mais si sa formule vous parle, vous en ressortirez bouleversés.
Président d'association consacrée au jeu vidéo - blogueur pour Raoul Le Blog, j'adore les jeux indépendants.
7 moisJe me permettrais de partager tout cela sur la page Facebook de l'association lorsque ça sera complet . C'est très intéressant. Souvent en animations lors d'événements, trop de parents ont encore une mauvaise image du JV. C'est difficile de briser ce ressenti chez eux, alors que de manière générale ils sont tous issus de la génération Playstation ou Playstation 2. On a beau expliquer que cela dépend du type de jeu, de la façon dont leur enfant joue, rien y fait. En même temps malheureusement ces mêmes enfants sont focus sur une poignée de jeux. La découverte de quelques jeux inconnus, comme Lost in Play notamment, ou bien Stray leur ouvre cependant une fenêtre vers de nouveaux horizons.