Dans ce court article sont présentées les trois personnes désignées par le premier ministre pour "incarner" les travaux de la "Santé mentale, grande cause nationale 2025". On y apprend qu'aux côtés du Pr Michel Lejoyeux, psychiatre et auteur, se trouvent deux personnages à propos desquels quelques éléments mettent la puce à l'oreille - ceci en attendant que celles (les puces) des divers dispositifs de #télésurveillance à domicile, développés dans le cadre "d'un appel à projets, doté d'une enveloppe de 10 millions d'euros dans le cadre du plan France 2030, "pour faire émerger des technologies de santé numériques innovantes (...)" viennent compléter le kit du bon patient psy : psychotropes, applications smartphone diverses, télésurveillance. Je complète ici un peu le propos d'E. Favereau. Le second homme s'appelle Daniel Fasquelle. Il s'agit du trésorier des Républicains, député et maire du Touquet. Dans ses antécédents notables, on retiendra d'abord qu'il a été chargé par N. Sarkozy de la préparation d'une proposition de loi abrogeant le "mariage pour tous". Mais, plus marquant encore, son militantisme radical dans le champ de l'#autisme doit nous alerter : il a déposé en 2012 une proposition de loi "visant l’#arrêt des pratiques #psychanalytiques dans l’accompagnement des personnes autistes, la généralisation des méthodes éducatives et comportementales et la réaffectation de tous les financements existants à ces méthodes" (1) Bernard Golse, pédopsychiatre, professeur des universités et praticien hospitalier émérite de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à l'université Paris Descartes, disait dans une interview en décembre 2016 : "Il faut savoir que D. Fasquelle est un très ancien adversaire, et je dirais même un adversaire fanatique de la psychanalyse. Songez qu'il a jadis écrit à tous les présidents et doyens des universités de France pour leur interdire l'enseignement de la psychanalyse ! Ce qui n'était évidemment pas en son pouvoir… Il avance main dans la main avec les lobbys anti-psys les plus farouches." (2) D. Fasquelle a été nommé en juillet 2024 au Conseil national des troubles du neuro-développement. Celle qui vient compléter le trio se nomme Angèle Malâtre-Lansac. Elle est déléguée générale de l’Alliance pour la Santé Mentale, structure selon Eric Favereau "purement formelle, créée de toutes pièces pour porter la santé mentale comme grande cause". Alliance créée on le note, en janvier de cette année. Angèle Malâtre-Lansac a "longtemps travaillé à l’Institut Montaigne, think tank très néo-libéral, mais elle est surtout proche de la Fondation FondaMental", qui comme Michael Sikorav, MD l'a récemment souligné dans un post, est très largement financée par des mécènes qui attendent n'en doutons pas, un retour avantageux sur investissements (3) (1) https://lnkd.in/eMzNTHjS (2) https://lnkd.in/eVmw6QA3 (3) https://lnkd.in/e38NhU-m
Ajoutons "juriste". Comment peut on être juriste et avoir des avis aussi arrêtés sur la pertinence des modes de PEC médicale en santé mentale?
J’ai peine à imaginer qu’ils arrivent même à débattre tant les points de vue divergent…
Je n'attends rien de ce gouvernement concernant la santé mentale. Ils trouveront des solutions soi-disant innovantes qui ne toucheront pas à la racine du problème - le paradigme néo-libéral et l'enrichissement de quelques uns. Merci pour votre post qui vient le confirmer.
🗣️ psychologue clinicien, psychanalyste, coach ◻️atypiques, douées et sensibles ◻️dirigeants managers indépendants ➡️accompagnement professionnel, psychothérapie, supervision de coachs et thérapeutes 🌱 ingénieur mba
1 mois🙏 dernier paragraphe : "Au final, ce trio est à l’image de ce concept de santé #mentale, confus et déroutant, porté essentiellement par le monde bien particulier de la psychiatrie [essentiellement] #biologique. C’est ainsi, ils ont gagné [cette fois] le débat idéologique. [...] N’ont pas été choisis des personnes de terrain, ni des proches qui attendent des semaines pour avoir un rendez-vous. Et ne parlons pas des premiers intéressés, que nul ne songe à convoquer."