Post de Gilles Larvaron

Concernant le viol, nous partons de loin et il aura fallu attendre longtemps : - 1980, pour que la loi pénale définisse enfin ce qu'est un viol; - 2018, pour que des actes "sur la personne de l'auteur" soit intégrés à cette définition légale; - 2021, pour que les actes bucco-génitaux le soient aussi. Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que la notion de consentement fasse son apparition dans cette définition légale ? Car, aujourd'hui, il faut encore démontrer la violence, la contrainte, la menace ou la surprise dont on a pu faire l'objet. Sans un de ces quatre éléments, l'absence de consentement de la victime n'est pas prise en compte.

Je suis totalement en accord avec cet avis. 👍 Quand les hommes arrêterons de minimiser ce que peuvent vivre les femmes 😡 ? Comment peut on oser comparer la souffrance d’une personne vis-à-vis de celle d’une autre ? 🤯 Je suis écœuré par ce genre de propos. Je suis encore plus dégouté par le fait que bien souvent, ce sont des hommes qui osent parler à la place des femmes (manswering quand tu nous tiens 🤦♀️)🤢. Je crois fermement que pour éviter des générations de jeunes hommes abrutis 👼, il faut sensibiliser dès le plus jeunes âges les garçons : 🔵 Aux stéréotypes de genres (non jouer au foot ce n’est pas que pour les garçons). ⚽️🪆 🔵 A la domination masculine et au processus de domination conjugale. 👩🎓👨🏼🎓Et pourquoi pas poursuivre les cours d’EVRAS par des cours obligatoires autour de cette question en secondaire. Si vous voulez aller plus loin sur ces questions, je vous conseille cet article https://lnkd.in/eKsde_py Et les excellents podcasts de Bienaimé Charlotte 🙏 « un podcast à soi ». Ou bien ceux de Victoire Tuaillon 🤩 « Les couilles sur la table » Ils ont fait une partie de mon éducation 😉 en matière de féminisme (et oui, on peut être un homme et militer en faveur des droits des femmes 😝) et devraient inspirer bien des hommes politiques, avocats, médecins, magistrats, journalistes, … masculins. P.S.: sur le manswering, c’est par ici ➡️ https://lnkd.in/eGdDkiTg

Il est essentiel de comprendre notre histoire concernant le viol et toute violence.

Avez-vous vu l'actualité des dernières semaines en Italie? Les faits:  Fin janvier à Catane, Italie, 7 hommes ont participé au viol collectif d’une jeune femme. Le dernier crime d’une liste, puisque selon les médias plusieurs viols collectifs ont été recensés en Italie ces derniers mois. L’indignation fait rage et le débat médiatique s’est ouvert sur une proposition du ministre Matteo Salvini: la castration chimique.    Ce que j’observe sur le traitement médiatique de cette affaire:     ➡  Un mouvement positif qui part d’un fait divers, pour souligner une récurrence du crime et ouvrir un débat politique et sociétale. ➡ L’événement est instrumentalisé politiquement pour promouvoir une loi autorisant la castration chimique. ➡Les articles révèlent la nationalité, égyptienne, et le statut migratoire des auteurs, ce qui n’est pas le cas pour toutes les affaires. L’instrumentalisation politique de l’affaire permet cependant de comprendre la présence de ces éléments dans les articles.    Comment traiter de cette actualité sans tomber la tête la première dans les biais racistes et classistes de la culture du viol, qui voudraient que tous les auteurs soient étrangers et « déviants »? Certains articles nous donnent des pistes. ➡ Blick révèle que dans les autres cas de viols collectifs en Italie, les auteurs sont italiens. Watson fait appel à un expert pour apporter son analyse. Il rappelle ainsi les réalités sociales et non biologiques qui sont principalement à la racine des violences sexistes. ➡ D’autres éléments peuvent également être amenés pour ouvrir le débat. On peut par exemple rappeler l’histoire raciste et eugéniste de la castration chimique et de la stérilisation forcée.   ➡ On peut également rappeler que la victime du viol collectif à Palerme a quant à elle été victime de harcèlement sur les réseaux sociaux la jugeant responsable de l’agression.    Pourquoi une affaire suscite l’indignation et l’autre la violence?    J’ai rédigé un article plus complet disponible sur notre site internet. https://lnkd.in/e9FVtuMh    

L’affaire Pelicot a déclenché un déchaînement médiatique, révélant l’ampleur des mentalités profondément enracinées qui tolèrent encore, en 2024, la culture du viol. Ce procès expose des comportements systémiques de complicité et de silence autour des violences sexuelles, des réalités qui ne peuvent plus être ignorées. Face à cela, je tiens bien-sûr à saluer le courage immense de Gisèle Pelicot, qui affronte, sans relâche, des tactiques d’humiliation et de culpabilisation. Son combat personnel illustre la nécessité de réformes profondes dans notre société et notre justice. C'est dans ce cadre que j'ai écris une tribune sur cette affaire et comme celle-ci démontre l'enracinement de la culture du viol dans notre société. Le but de ma tribune était également de proposer des solutions concrètes pour faire face à cette réalité en : - Renforçant l’éducation au consentement et à la vie relationnelle pour déconstruire les stéréotypes; - Réformant le système judiciaire pour éviter le victim-blaming et protéger les survivant.e.s; - Sensibilisant massivement par des campagnes nationales afin de briser les mythes sur les violences sexuelles; - Régulant les plateformes en ligne qui facilitent ces violences. Vous trouverez ma tribune en commentaires 👇 Si vous souhaitez en parler plus amplement n'hésitez pas à me contacter !

Vous êtes vous déjà demandé pourquoi, en matière de violences sexistes et sexuelles, nous n’entendons parler (presque) que des affaires touchant les puissants et les célébrités? Pour se donner bonne conscience, certains répondront que c’est par nécessité d’imposer une forme d’exemplarité. Généralement, ceux-là cessent de croire à la nécessité d’être exemplaires en tout point de leur vie publique et privée le jour où on leur demande de l’être en retour. D’autres journalistes, plus honnêtes, diront qu’il est plus difficile d’enquêter et de raconter la violence du quotidien, celle qui touche madame tout le monde. C’est vrai, mais pas suffisant pour justifier l’écart entre la débauche de moyens mis en œuvre pour enquêter sur les stars du cinéma, vs les tous petits moyens, en forme de caution, mis sur la majorité des VSS. Ce que personne ne vous dira, et que pourtant plusieurs témoins bien placés m’ont affirmé, est une vérité simple et désespérante: le voyeurisme est un carburant à viralité bien plus puissant que le féminisme. C’est précisément pour cette raison là, parce que les médias ne peuvent pas s’affranchir de leur logique commerciale et aller à l’encontre de cette vérité crue, que le succès de la lutte contre les VSS s’obtiendra par les moyens accordés à la justice et non par la multiplication des affaires sur médiatisées pour des raisons inavouables. https://lnkd.in/ew8hDPZk

Mon intervention de ce mercredi 18 septembre sur le procès Pélicot : 1. La femme n’est pas l’objet de l’homme, il n’en est pas propriétaire. Le seul consentement qui vaille, c’est le consentement de la femme elle-même. Le viol conjugal est un crime, c’est un viol aggravé, le mari ne dispose du corps de son épouse qu’il peut donner à n’importe qui. 2. Dominique Pélicot fait preuve d’un culot en déformant la phrase de Simone de Beauvoir « on ne naît pas femme on le devient » en osant dire « on ne naît pas violeur, on le devient ». Avoir été victime de violences sexuelles dans l’enfance ou dans sa vie d’adulte ne justifie JAMAIS d’en commettre à son tour à l’âge adulte. 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année et 2 femmes sur 3 a déjà été victime de VSS. Si toute victime commettait à son tour des violences en justifiant son passé, ce serait le retour à la loi du Talion mais sur autrui. C’est non. 3. Sur l’argument du « not all men » : non seulement les hommes se placent encore au centre de tout, mais surtout il y a un refus collectif de se remettre en question quant aux violences masculines systémiques (90% des agresseurs sont des hommes, 90% sont des femmes). C’est tout un système patriarcal de culture du viol qui doit cesser.

On aura beaucoup dénoncé la "culture du viol" concernant le terrible procès des viols de Mazan, notion qui a le mérite de susciter une réflexion sur les représentations de la sexualité, et qui a aussi été nuancée par différents chercheurs. En effet, qui dit culture dit transmission culturelle. Cet article de Libération met justement en lumière des éléments sur la construction de cette culture chez le principal accusé, Dominique Pelicot, que son frère accuse d'être un manipulateur depuis sa prime enfance. Sans savoir ce que le procès retiendra de ce témoignage, il est intéressant car il envisage surtout une culture de la domination très précoce. On peut se demander si les éléments que l'accusé met lui-même en avant pour sa défense et qui vont dans le sens d'une culture du viol, le fait qu'il aurait lui-même subi des violences étant jeune, ne relève pas d'une ultime manipulation, comme l'affirme son frère. Au-delà de la "culture du viol" qui fait implicitement peser le soupçon sur tous les hommes, ce procès doit aussi interroger nos représentations de l'éducation et de l'enfant. Un enfant, même de bonne famille, peut mentir, manipuler, avoir des stratégies de domination. Comment l'éducation peut-elle réformer de tels comportements et prévenir leur perpétuation ? Ce point mérite aussi d'être interrogé.

Tant que nous ne serons pas capable d'affronter le vide éducatif sidéral de bon nombre d'individus à propos de l'intégrité physique et psychique de leurs semblables, nous vivrons dans des sociétés qui se satisfont d'une violence récurrente d'autant plus monstrueuse qu'elle se déroule à huis clos. Pour montrer cette sordide réalité à un pays tout entier, Gisèle Pélicot a justement refusée que tout se passe en silence. Certains sont gênés de devoir voir et entendre la banalité du mal et de l'horreur. Il ne devrait pourtant que soutenir une femme qui a un courage absolu pour que nous puissions réagir et demander expressément à ce que les choses évoluent et vite. Les victimes doivent être protégées. Le droit de la défense ne devrait pas permettre un renversement d'accusation qui oblige à charger une victime avérée. Nul doute que Gisèle Pélicot était gravement droguée à son insu, incapable de donner le moindre consentement. Tous les auteurs des faits incriminés conviennent de son état d'inconscience, ils ne se sont donc jamais posé la question de son consentement. De fait ce sont des violeurs, le fait qu'ils n'en aient pas conscience ne change rien aux crimes perpétrés. Qui plus est, il y a eu préméditation puisque les faits ne pouvaient intervenir qu'après que la victime ait été droguée, c'est donc une circonstance aggravante. Punir lourdement ceux là déjà, pour marquer les esprits et la jurisprudence et éduquer et rééduquer ce pays, une urgence absolue ! #mazan #viol #violences #violencesexuelles #violencesfaitesauxfemmes #consentement https://lnkd.in/eg6veZ94