❓ Faire de l'histoire scientifique des sapeurs-pompiers : la différence entre érudit et historien❓
➡ Le métier d’historien consiste à déchiffrer les sociétés passées grâce aux sources, qui sont ses indices. L’histoire scientifique se donne pour objectif de comprendre et expliquer.
D’ailleurs, histoire et enquête partagent la même étymologie grecque : historia.
Toute démonstration s’axe donc sur deux questions : comment et pourquoi ? Ces deux pronoms interrogatifs embrassent implicitement les autres : qui ? où ? avec qui ? contre qui ? sur quelle durée ? pour quels objectifs ? etc.
➡ Le rassemblement des faits (et donc des sources) est la première étape du travail de l’historien : on parle de la collecte.
Mais faire de l’histoire scientifique, ce n’est pas relater chronologiquement des faits ; c’est cette différence même qui fait la distinction entre l’historien et l'érudit.
💡 L'érudit compile une somme de textes, de faits. L’historien analyse ces faits, les met en perspective, les interroge.
Les deux pratiques sont complémentaires : l’historien a besoin de l'érudit. Au XIXe siècle, nombre d’érudits ont compilé des sources et les ont éditées : elles permettent aujourd’hui d'être consultées plus facilement.
➡ L’immense majorité des monographies locales de compagnies de sapeurs-pompiers sont des œuvres d'érudits. Leurs écrits permettent de situer la naissance des compagnies, leur taille, leur évolution, les incendies très marquants auxquels elles se sont confrontées. Tout ce travail est nécessaire à l’historien qui, en plus, peut faire une histoire de l'écriture de ces monographies.
Mais l’historien entend avant tout interroger pour comprendre et expliquer. Les chronologies sont des outils, les dates sont des repères et non des fins en soi. Il ne faut pas dresser une liste de dates pour simplement faire une liste de dates, mais bien pour démontrer quelque chose.
➡Par exemple, un érudit relèvera avec justesse que, dans une même compagnie à la fin du XIXe siècle, deux frères s’engagent comme sapeurs-pompiers à deux ans d’intervalle ; dans une compagnie limitrophe, c’est un père et son fils qui signent leur engagement à quelques mois près. L'érudit donnera les dates d’engagement et les noms et prénoms des sapeurs-pompiers.
Le travail de l’historien conduit à amorcer une étape supplémentaire, celle de l’analyse, puis de l’interprétation :
💡Les sources semblent indiquer qu’un phénomène proche des dynasties de pompiers existe à la fin du XIXe siècle et que l’engagement peut prendre, en certaines localités, une dimension familiale💡
Ensuite, l’historien interroge cette observation sur d’autres espaces et d’autres temporalités, pour disséquer le phénomène, le vérifier, le généraliser ou encore réfuter la généralisation en disant qu’il relève d’un particularisme.
Illustratrice icôniste histoire & patrimoine / Maire de Montfaucon d'Argonne / Prof art plastiques [classe de 6ème ] /Etudiante L2 Théologie UFR Metz
2 moisJ'aime bien l'idée de partir des histoires personnelles par l'archéo et la généalogie. Ca permet d'apréhender les choses de manière plus "humaines" je trouve