Aldi et le doigt d’honneur fantôme
Je découvre cette affaire qui remonte à un peu plus d’un mois, et qui a démarré en Irlande. Sur le réseau social Reddit, Inc., un consommateur n’en revient pas d’avoir découvert, au dos de l’étiquette d’un filet d’oignons, un magnifique… doigt d’honneur imprimé.
Le buzz, évidemment, est immédiat. Si quelques personnes se disent choquées, la plupart des internautes se marrent bien. Enfin un oignon qui fait pleurer… de rire. Le Daily Mail, entre autres, se fend d’un papier. De nombreux clients hilares se précipitent au Aldi du coin en espérant dénicher la pépite, mais ils font chou blanc (on est au rayon légumes, hein…).
Plusieurs posts relaient ensuite une explication fournie par un porte-parole de l’enseigne, qui évoque la fin de contrat d’un fournisseur d’emballage. 23 000 filets auraient été écoulés, porteurs du motif revanchard.
Le mystère, en réalité, reste complet. L’explication du « porte-parole » n’apparaît nulle part ailleurs que sur les posts qui la citent sans donner de source. Une seule photo de l’étiquette vengeresse circule en boucle, il n’en existe a priori pas d’autre. Bref, toute cette histoire ressemble furieusement à une opération de communication, pas très bien maîtrisée.
D’abord parce que le choix d’un motif grossier est toujours « segmentant » (et la pudibonderie n’est paraît-il pas ma qualité première 😂). Ensuite parce que la cible visée, jeune, connectée, à l’aise avec les messages décalés, a peu d’affinités avec les oignons en particulier, et avec la cuisine à la maison en général. Enfin parce que la démarche de l’enseigne qui aurait pu être mise en avant à l’occasion de ce buzz (Aldi renouvelle ses emballages pour utiliser moins de plastique) est restée parfaitement inaudible.
J’ai contacté les services du distributeur au Royaume-Uni et en Irlande, mais sans succès pour l’heure. Si mon avis les intéresse, je leur suggérerai la prochaine fois, plutôt que l’oignon, de monter une opération avec des piments. Et tant pis si…🌶️🌶️🌶️
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Caroline BAZIN Florent Vacheret Benoît Merlaud