Post de Jean Castillon

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Délégué C.R.A au service du repreuneuriat, Administrateur indépendant

Merci Pierre de ce temoignage d’autant plus qu’il n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il y a maintenant prescription et je pense utile de partager ce que fut l’histoire cachée et que j’ai du garder pour moi jusqu’à ce jour. Rappel : l’établissement de Gennevilliers en 1993 était un établissement de Howmet filiale Américaine du groupe alors nationalisé Pechiney. Arrivé à la direction de l’établissement le lendemain de l’annonce d’un plan social déjà massif basé sur des résultats financiers insuffisant mais faux !….. J’ai très rapidement pu estimer que les pertes étaient de 30 -35 % du CA au lieu des 5 % retenus dans le plan. Au bout de 5 semaines j’ai du présenter un plan de redressement à l’état major de la filiale qui reste gravé dans ma mémoire; on était à Exeter dans le brouillard, dans un groupe très florissant personne ne croyais à ce que je disais … pour m’entendre dire par le CEO en marge de la réunion qu’il fallait fermer au plus vite ! Leur raisonnement financier faisait fi de la technicité de nos produits et de la compétence associée. Pour fermer il aurait fallu transférer les productions dans d’autres établissement du groupe et il n’y en avait pas sauf pour une faible partie l’établissement du Creusot. On a pu ainsi gagner du temps tout en montrant que des progrès était réalisables mais lents. Sur cela est intervenu la privatisation du groupe Pechiney difficile et nécessitant une amélioration du haut de bilan qui a entraîné la vente des bijoux de famille (en solde) qu’était le groupe Howmet à des investisseurs US. Elle a été effectivement suivi de la réunion à laquelle tu fais allusion, et en marge de retour dans mon bureau Bill a été très clair et direct en tête à tête (un peu brutalement à l’américaine) : tu as un an pour revenir à l’équilibre sinon on ferme sans discussion! Un an plus tard nous étions légèrement négatif (-3%) et je n’avais donc pas réussi! Vous pouvez imaginer mon angoisse lors de sa visite qui là aussi a été mémorable et très courte. En fait il m’a félicité et dit : « you are my BEST investment » suivi de la simple explication : lors de l’achat du groupe Howmet nous avons provisionné le coût de fermeture de l’établissement pour 130 millions et là on considère que vous aller repasser positif donc on peut récupérer la provision et vous nous avez donc fait gagné ces 130 millions en un an, merci ! C’est à ce moment là que j’ai compris ce qu’était la finance versus l’industrie. Je n’ai jamais revu Bill puisque 6 mois plus tard il revendait sa participation dans le groupe Howmet le double de son prix d’achat ! Comme toi le fait que l’usine soit encore debout est un immense succès pour l’équipe à laquelle je rajouterai Mr Brunet. J’ai toujours une interrogation lancinante vis à vis des gouvernants de l’époque : pourquoi avez-vous laisser partir une telle pépite ? Bravo à toute l’équipe

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Improvement Enabler

"- Est-ce que je vais fermer votre usine ?" Bill Conway de Carlyle a fait semblant d'entendre cette question venant d'une personne sur le parking alors que les cadres étaient dans la salle de réunion d'Howmet à Gennevilliers en 1995 pour rencontrer leur nouvel actionnaire. "- Fermer une usine coûte cher, je préfèrerais éviter : de quoi avez-vous besoin pour ne plus perdre d'argent ?" Nous avons eu l'autorisation d'investir ( Gilles Martin ) et nous avons eu de l'aide des équipes d'Howmet Wichita Falls grâce à leur ancien patron Keith Anderson qui nous a transmis son obsession pour les flux courts. Lors de notre première rencontre, il m'a demandé si je connaissais le livre de Golratt - Le But. Je l'avais dévoré quand j'étais étudiant mais je ne m'attendais pas à rejouer le livre dans la vraie vie. Un grand merci à Jean Castillon qui dirigeait l'usine à l'époque et qui a réussi à fédérer l'équipe. J'ai toujours en bonne place dans mon salon la plume Baccarat que vous nous aviez offert à tous une fois le futur de l'usine sécurisé. Un grand merci à mes anciens collègues Gilles Martin , jean-yves sauvignet, Jean-Pierre Zanghi, Olivier Plouvin, MM Manceau, Henry et Mollet pour cette belle aventure. Le fait que l'usine soit encore debout aujourd'hui est un beau succès ! To our Texas friends - Lynn Dufek, Sam Taylor, Didier Chironi : Thank you'll ; 😉 Comme quoi : Drum - Buffer - Rope - ça fonctionne ! https://lnkd.in/eed58wPu

Eliyahu M. Goldratt — Wikipédia

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Merci pour les précisions ! Je me souvenais de la perte correspondant à 30% du CA ! Merci d’avoir su gérer la pression pour l’ultimatum - la solitude du dirigeant ;-). Même si l’ambiance au début n’était pas au beau fixe, tu as réussi à promouvoir un état d’esprit plutôt positif qui a permis d’embarquer la majorité des équipes. J’aurais du mentionner aussi les délégués qui nous ont bien aidés - je pense à M Linaza en particulier ! Il faudrait que tu écrives tes mémoires ! Je garde toujours en tête la visite de l’acheteur Snecma qui m’a dit après un tour d’usine qu’il ne pensait pas qu’il soit possible de transformer une usine à ce point.

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