Pistes cyclables pour qui ?
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Invité cette semaine à une réunion amicale, je discutais après y avoir présenté notre projet de triporteur avec une dame, une vraie cycliste cinquantenaire et maman, qui par tous temps fait 22km/jour en vélo taff.
Comme elle était un peu véhémente vis à vis de mon "camion à pédales", à qui elle interdisait l'accès aux pistes cyclables, je l'écoutais avec attention, afin de mieux comprendre comment faire passer notre message : "adieu la bagnole, bonjour le vélo".
Je lui proposais notre version étroite (85cm), qui ne prend pas plus de place qu'un vélo cargo, et là elle m'expliquait que les mamans de l'école que traverse la piste cyclable qu'elle emprunte chaque matin laissaient leurs cargos bippp garés sur ladite piste cyclable, car il n'y avait pas de place sur le trottoir pour elles.
Donc la conclusion que j'entendais était sans appel : "non à tout ce qui n'est pas un vélo sur une piste cyclable", et tant pis pour eux, ils doivent aller se bouchonner parmi les voitures, cargos et long-tails inclus.
Un peu rapide comme proclamation sans appel, mais quand même emprunt de réalisme vécu, car la réalité de la piste cyclable en ville, c'est qu'elle est devenue le lieu de tous les dangers. Elle héberge :
- des familles en mode promenade,
- des cyclo-logisticiens pressés,
- des biduloïdes qui transportent soit la famille, soit des marchandises,
- et même des piétons qui se sont trompés de place...
Bon, je 'ai pas envie de conclure, sauf de dire que la promenade à 10km/h en mode famille + enfants, c'est sur le trottoir (évident).
La solution radicale serait qu'en ville, on devrait éradiquer les voitures, et libérer leurs routes pour ceux qui roulent normalement, quitte à les mélanger aux motocyclettes. Paris n'en n'est plus si loin, et Tours, ma ville, s'en rapproche.
Pour rester pragmatique, on pourrait aménager les zones de chalandise, comme les sorties d'écoles, pour que les vélo-cargos s'y garent facilement, le temps de déposer leurs passagers.
Pour conclure, ce qui m'a interpellé finalement dans cette conversation passionnante, c'est le ton du discours : "moi toute seule, moi et rien que moi", à l'image du conducteur de voiture moyen, qui est isolé dans sa bagnole. Et ça mon interlocutrice ne l'a évoquée à aucun instant. Dans la véhémence respectueuse de notre discussion, elle n'a jamais pensé à tout ce qu'on doit faire lorsqu'on se déplace : transporter des courses, des gros achats, des enfants à l'école, son conjoint, ses amis… et déménager, partir en vacances ou en WE... vivre quoi !
Et là, chère madame ma proposition d'un triporteur capable de tout ça, et qui prendra moins de place que 4, voire 6 vélos, prend tout son sens ! On peut arguer de sa place, mais elle n'est pas dans les bouchons, alors pour notre part, on roule sur la route, mais chaque fois que ça coince, on rentre sur la piste cyclable. Désolé, mais c'est un vélo quand même.
Et vous qu'en pensez-vous ?
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