🎵CHANGEMENT A L’ŒUVRE 🎶 🎻Les applaudissements lors d’un concert de musique classique sont codifiés. Au 17ème siècle, Mozart s’attendait à ce que le public applaudisse pendant que son œuvre était jouée. Ce sont les romantiques qui ont mis en place l’usage de ne pas applaudir entre les mouvements d’un concerto ou d’une symphonie. Le public attend la fin de l’œuvre et que le chef d’orchestre se tourne vers lui pour laisser éclater son enthousiasme. Cependant, depuis plusieurs années, il est de plus en plus fréquent d’observer des personnes qui applaudissent entre les mouvements, sans attendre la fin de l’oeuvre. Supposons que ces personnes agissent par ignorance de l’usage plutôt que par volonté d’innovation disruptive. 🎹 Ici, pas de changement planifié, dans une approche descendante, mais un changement à l’œuvre, venant d’une partie des « utilisateurs ». Ces personnes n’ont d’ailleurs probablement pas la volonté de mettre en place un nouvel usage, elles souhaitent juste agir spontanément, dans l’immédiateté de leur émotion. 🥁Comment les résistances au changement s’organisent-elles ? Regard réprobateur ou « chhhuuuuttt » des spectateurs (les pairs)…semble peu efficace pour maintenir l’usage actuel. Intervention du chef d’orchestre (le représentant de l’autorité). En 2010, le chef Claudio Abbado, à la fin de la 9ème symphonie de Mahler avait levé la main, dos au public, pour faire comprendre qu’il ne souhaitait pas que les applaudissements se déclenchent. Le silence dura 2 minutes. Cela serait-il encore possible en 2024 ? Dans certains pays, les programmes (les media) mentionnent désormais de ne pas applaudir entre les mouvements. Certaines salles pourraient faire une annonce sonore (les media) avant le début du concert. Les résistances au changement sont souvent perçues comme négatives dans le monde du travail. Dans cet exemple sur les concerts classiques, on voit que ceux qui résistent pour le maintien de l’usage actuel n’ont pas forcément tort. 🎼Quel usage va l’emporter ? Les personnes respectueuses de l’usage actuel vont-elles se mettre à applaudir entre les mouvements et rallier ainsi la minorité à l’origine du changement ? Le renouvellement du public va-t-il faire progressivement son œuvre, au fil des ans ? Si dans 30 ans, l’usage est d’applaudir entre les mouvements, une minorité souhaitera-t-elle revenir au silence ? Quels moyens d’agir pourra-t-elle alors utiliser ? Tous les changements ne disposent pas des mêmes leviers d’action. A suivre… 🎺Le compositeur romantique Robert Schumann déclarait en 1835 : « Pendant des années j’ai rêvé d’organiser des concerts pour les sourds-muets, comme ça nous pourrions apprendre d’eux à bien se comporter pendant les concerts, surtout quand la musique est très belle ». Cet exemple dans l’univers de la musique classique vous a-t-il fait penser à des changements observés dans le monde du travail ? #conduiteduchangement Image générée par IA
Post de Laurence Vallee 🪁
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🎵 🎇Fermez les yeux et imaginez un orchestre de 70 personnes qui joue le Requiem de Mozart devant l’Assemblée Générale de TotalEnergies ? Ou qui performe symboliquement un répertoire avec 50% de musiques orchestrales écrites par des #femmes compositrices ? Incroyable, non ? 💪Cet orchestre existe, c'est l’Orchestre du Nouveau Monde. Il rassemble des jeunes musiciens désireux que leur passion pour la musique classique soit mise au service de #causes qu’ils veulent soutenir -et en particulier au service d’une prise de #conscience #climatique ou #sociale. 🎧Dans l’épisode de cette semaine de Demain n'attend pas, je m’entretiens avec ETIENNE JARRIER, son jeune chef d’orchestre, co-fondateur de l’orchestre. ➡ Voici le lien vers l'épisode : https://lnkd.in/dXqkfvY3 🎻Dans les temps tumultueux que nous traversons, dans lesquels la moitié de notre cerveau se demande combien de temps nous pourrons protéger notre belle et si fragile #démocratie, je trouve passionnant de nous interroger sur le rôle que peut avoir la musique pour nous mobiliser. 🤜 Je tenais à discuter avec Etienne cette semaine, pour qu’il nous raconte comment il en est venu à cette idée détonante de faire sortir la musique classique d’une vision sacralisée, intouchable, pour l’amener dans l’#activisme. 🤜 Cette discussion est également l’occasion d’un échange passionnant sur le rôle et les formes des mouvements de #désobéissance #civile. Je ne suis pas sure que jeter des soupes sur les toiles de peinture fasse avancer la cause environnementale, mais peut-être que la musique peut nous émouvoir et nous éveiller ? ☀️Evidemment, cet épisode entre aussi en raisonnance avec le livre que j’ai publié ce printemps, Les Inspirants, qui s’interroge sur la façon dont tous les métiers peuvent servir de plateforme pour impacter le monde (https://lnkd.in/ddrVHtcs). 🙏 Si même la musique classique orchestrale peut changer le monde, alors qu’attendons-nous pour changer la façon dont nous exerçons nos métiers ? Et comme aujourd'hui, c'est la Fête de la Musique, allez retrouver Etienne et son orchestre à l’Académie du Climat - Ville de Paris. Il y sera toute l'après-midi ! 🎧Allez, je vous laisse avec Etienne et vous souhaite une très belle écoute. Et bien sur, je vous souhaite à tous une très belle fête de la Musique ! Pensées pour Marc Darmon, Camille Etienne Cyrille Dion Nicolas Henry Jean-Francois Julliard Ilana Ray-Moch Caroline Siobhan Ryan Cécile Trunet-Favre
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Ca va faire des étincelles ! Quand j’étais enfant, Remy Bricka, certainement l’homme-orchestre le plus connu de l’époque, me subjuguait quand il passait à la télé : Comment pouvait-il chanter en s’accompagnant de tous ces instruments en même temps, conserver sa colombe sur l’épaule et lancer des feux d’artifices ? L’avantage, c’est vrai, c’est qu’il suivait son propre rythme, qu’il savait ce qu’il jouait et où étaient tous ses instruments (et sa colombe) mieux que personne ! C’est beau la vie d’artiste indépendant et je me demandais pourquoi, dans un philharmonique, il fallait un chef d’orchestre, obligé de passer des heures et des jours à partager sa vision de l’œuvre d’un compositeur, à organiser et à répéter avec un aéropage de musiciens pour jouer une symphonie, alors que c’est quand même plus simple quand on fait tout, tout seul ! Plus tard, j’ai découvert que certains faisaient de la musique en se passant de chef, ils se coordonnent en « équipes » de deux à dix, voire plus, s’accordent entre eux et produisent une très belle musique de chambre, de jazz ou de rock! Je parle aussi des street-bands débonnaires, qui enchantent les esplanades au début de l’été… J’ai compris que chacune de ces organisations nécessitait des talents et des savoir-faire différents, qui allaient bien au-delà de la maitrise individuelle des instruments : Seul, en petit groupe ou en très grand, tous les acteurs se synchronisent avec leurs partenaires (ou leur colombe) au travers de leur musique, attentifs et guidés par la partition ou la mélodie, qu’ils ont choisi de jouer ensemble et sur laquelle ils ont répété. L’organisation est donc spécifique à la musique interprétée et adaptée aux lieux de production, comme pour une entreprise. Dans l’entreprise aussi il y a des chefs d’orchestre et des homme-orchestre, des « ensembles » autonomes, qui se développent pour produire des symphonies industrielles, mais il nous reste beaucoup à apprendre des musiciens en ce qui concerne la coopération, l’harmonie, la synchronisation et permettre aux d’homme-orchestre de devenir des chefs d’orchestre… Dans votre organisation, quel type de musicien êtes-vous ? Homme-orchestre, chef d’orchestre ou instrumentiste ? Avez-vous développé vos talents, au-delà de votre instrument de prédilection, pour vous connecter avec vos compagnons de jeux et ressentir la vibration commune, l’harmonie et le rythme que vous donnez, ensemble, à votre entreprise ? Vos clients, sont-ils entrainés par vos mélodies ? Merci Remy (et ta colombe) !
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Nouvelle France - Musique populaire, Nos 25 nouveaux classiques La Presse, Le premier quart du XXIe siècle tire à sa fin. Si on en profitait pour célébrer les œuvres qui ont laissé leur marque sur notre culture et notre imaginaire collectif ? Dans ce deuxième de quatre numéros spéciaux à paraître cet automne, La Presse a établi à l’aide d’experts une liste de 25 disques québécois publiés depuis l’an 2000 qui peuvent être considérés comme de nouveaux classiques. Pour marquer la fin du premier quart de siècle, La Presse s’est lancée dans l’entreprise d’identifier certaines œuvres québécoises parues depuis 2000 qui ont résisté au passage du temps pour s’imposer comme de « nouveaux » classiques. Si de nombreux palmarès des meilleurs disques de tous les temps ont été faits au fil des décennies (avec quelques figures imposées trônant invariablement au sommet – peut-on sérieusement remettre en question l’impact qu’a eu Jaune, de Jean-Pierre Ferland, sur la chanson d’ici ?), nous nous sommes rarement permis de concentrer notre regard sur l’époque plus contemporaine. L’objectif ultime de cette démarche ? Célébrer la culture québécoise dans ce qu’elle a de plus fédérateur. Mettre en lumière la chanson d’ici que tout le monde a encore envie de chanter « en même temps », malgré les algorithmes qui tendent à l’effacer de nos listes d’écoute et donc de nos vies. Et montrer comment notre « culture commune » est en constante évolution, grâce à des musiciens de talent qui l’amènent dans des directions insoupçonnées. https://lnkd.in/dcnXETem https://lnkd.in/dNYBiCpt
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10 jours pour assurer la musique d’une soirée ROYALE, vraiment ROYALE ! 👑 C’est LAAAAARGE, non ? 😱 Défi accepté ! On fonce et je vous raconte ce projet INCROYABLE 🚀 Quand je dis soirée royale, ce n’est pas juste une façon de parler ! 🙃 J-10 : je suis contactée pour gérer la musique d’un événement privé. C’est un peu short ! Et quand j’apprends que c’est pour l’une des familles royales les plus puissantes du monde, je trouve immédiatement que c’est encore plus short !!! ⏰ Mais j’aime les défis et le projet est très beau, donc je fonce ! GO !!! Le brief ? Accompagner cette soirée privée avec de la musique Renaissance. Violon, viole de gambe, clavecin, théorbe… Vous voyez ce que c’est ? c’est très beau MAIS c’est très niche, donc ça rend la mission encore plus sympa en 10 jours. 🤯 Et c’est tout ? Pas plus d’infos dans le brief donc on fait avec. 😬 J-9 : proposition d’une troupe d’opéra de la Renaissance. Le top du top des artistes de cette époque. Verdict : trop cher ! Parce que même une famille royale a des problèmes budgétaires. C’est reparti ! J-7 : proposition d’un nouvel ensemble de musiciens. Avec une chanteuse (très courant dans le répertoire Renaissance). Verdict : pas de chanteuse ! Et les musiciens refusent bien sûr de jouer sans leur mezzo-soprano. C’est reparti ! Quel bonheur de découvrir les contraintes et les indications budgétaires au fur et à mesure alors qu’on les demande depuis le début. 😫 J-4 : nouvelle proposition de musiciens. Ils sont talentueux, sympas, canons. Verdict : c’est OK !!! Et là, on est est large, non ? - pour mettre au point le répertoire - pour que les musiciens répètent - pour caler leurs interventions sur le déroulé de la soirée - pour prévoir les costumes (parce que oui le client veut absolument que les musiciens jouent en costume d’époque) - et pour gérer TOUS les détails d’organisation. Jour J : On y est ! Le lieu est somptueux, la décoration impressionnante, l’organisation hors norme. Calages, répétitions, habillage, maquillage. Les musiciens sont en place. Les invités arrivent. Et la magie opère. Photos, vidéos, mercis et bravos des principaux intéressés. Défi relevé ! 🙌🏻 Et fierté immense de travailler avec des artistes si talentueux, des partenaires si professionnels, pour des projets si magiques. 🥹 Et pas besoin d’être un roi, le frère d’un roi ni même son cousin pour organiser un événement avec de la musique ! N’hésitez pas à nous contacter pour votre projet et vous serez traité de façon royale ! #musique #projet #evenement
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On entends parler des #Tournées des articles mais en réalité c'est quoi une #Tournée ? Une tournée musicale est une série de concerts donnés par un artiste ou un groupe dans plusieurs villes ou pays. Cela permet aux fans de différents endroits de voir leur artiste préféré en direct. Les tournées peuvent être organisées pour promouvoir un nouvel album ou simplement pour divertir les fans existants. Une tournée musicale est souvent planifiée avec soin, impliquant la réservation de salles de concert, la coordination de la logistique pour déplacer l'équipement et l'équipe de tournée, ainsi que la promotion des concerts pour attirer les fans. Les artistes peuvent voyager en bus, en avion ou en train selon les distances à parcourir entre les spectacles. Les tournées peuvent durer quelques semaines à plusieurs mois, en fonction de la taille de l'artiste et de la demande pour les concerts. Elles sont également une source importante de revenus pour les artistes, en plus de promouvoir leur musique et d'interagir directement avec leur public. Charles AHOVI #LinkedInTop30DaysChallenge
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Rendre la musique classique, réputée élitiste, plus accessible à toutes et tous est un vrai défi. Toute initiative est bienvenue, que cela passe par une réflexion sur les lieux de diffusion, la tarification, le format des concerts, la médiation, l'engagement social ou l'éducation. Le Festival "Un violon sur le sable" est un joli exemple d'initiative pour aller vers un public qui n'a pas nécessairement l'habitude de pousser la porte des salles de concerts ou de maison d'opéra. Toute la question est comment on convertit à moyen et long terme ce public occasionnel en public plus régulier ou fidèle. C'est un défi majeur si l'on souhaite réellement élargir sociologiquement le public du classique. https://lnkd.in/g9JVuwQu
Un violon sur le sable : la magie de la musique classique résonne sur la plage de Royan
francetvinfo.fr
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J'ai une idée 💡 Le 21 juin, le monde fêtera la musique 🎼🎻 Avec sa place prépondérante dans nos cultures, la musique peut devenir si elle est bien exploitée, un outil d'engagement des communautés. La quasi-absence d'actions pour créer un lien solide entre gouvernants et élus a entraîné un désintérêt des populations. Pour reconquérir leur public cible premier, les autorités locales doivent entreprendre des actions de proximité et de fidélisation. La célébration de la fête de la musique sur les territoires entre dans cette logique. Voici 3 actions pertinentes à réaliser par une collectivité territoriale à l'occasion de la fête de la musique 2024 👇🏾 CommsOfAfrica #LaComTerritoriale #Territoires #Communes #FeteDeLaMusique #CommsOfAfrica
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[Sauvons l'OHJS] Chers collègues des ensembles à vent, de la musique, de la culture, Chèr(e)s ami(e)s, C'est avec émotion que j'écris ce message. L'Orchestre d'Harmonie des Jeunes de Strasbourg se trouve aujourd'hui dans une situation financière critique. En effet, l'orchestre représente Strasbourg, l'Alsace et plus largement la France lors du prochain congrès mondial de la World Association for Symphonic Bands and Ensembles en Corée du Sud au mois de juillet prochain. Une expérience unique qui a un coût. L'orchestre se retrouve en difficulté suite à la baisse drastique d'une subvention par rapport à ce qui a été budgétisé. Ce projet approche, est d'une ampleur conséquente et porteur d'une identité forte autour du répertoire français des ensembles à vent que vous êtes plusieurs à partager. La situation d'orchestres comme le nôtre est loin d'être confortable contrairement à ce que l'on pourrait penser en voyant l'ampleur de nos projets. Chaque restitution engage des incertitudes sur le fait de pouvoir trouver des locaux pour répéter, bénéficier de matériel de percussions, louer une salle de concert, acheter des partitions et si cela est possible de payer le directeur musical. Aujourd'hui, tout cela est remis en cause faute d'argent. Le fait de jouer dans la rue a été notre première source de financement pour nous créer en 2019 et nous voilà de retour à cette solution. Avant de se développer, l'orchestre s'applique à survivre ! L'OHJS n'est sûrement pas le seul ensemble amateur (ou professionnel) dans ce cas, malheureusement... J'en appelle à votre solidarité particuliers ou entreprises pour sauver ce projet en Corée, au-delà de ça l'avenir de l'orchestre qui envisage de participer au prochain championnat national d'orchestre d'harmonie en mai 2025 et de poursuivre ses activités discographiques, de création et de défense du répertoire. C'est avec l'OHJS une terre de musiques d'harmonie qui est représentée et qui peut se saisir de cette question. Montrons que les fédérations ou les réseaux fonctionnent ! La question de la pratique amateur en général est également fortement présente. Toute aide même minime améliorerait la situation. Les dons donnent droit à une déduction d'impôts et sont possibles en suivant ce lien : 👉 https://lnkd.in/gQSHZGfk L'orchestre participera à ce projet mais il se peut que ce soit le dernier. Sentez-vous libre de partager ce post si le coeur vous en dit. Je m'associe à l'orchestre, son comité et ses musicien(ne)s pour vous remercier de votre soutien. [Liens utiles pour découvrir l'Orchestre d'Harmonie des Jeunes de Strasbourg : - Album Odyssée Fantastique, 2022 : https://lnkd.in/gjsYPPCJ - Album Aventures, 2023 : https://lnkd.in/gNUa2qVd - Chaîne Youtube : https://lnkd.in/g9tgfdXx] (Photo de Michel Kurst)
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Analyse de la valeur : l’enfer est pavé de bonnes intentions C’est bien sûr un temps de récréation que je vous propose avec l’histoire qui suit. Mais c’est aussi un fabuleux moment avec Jean-François Zygel « décortiquant » avec pertinence et brio ce même premier mouvement de la symphonie inachevée de Schubert. L’histoire : Un soir, le Président d'une société réputée dans l'audit des établissements de santé, ayant un billet de concert pour l'orchestre National de France, qui jouait la Symphonie Inachevée de Schubert et ne pouvant s'y rendre, avait donné la place à un de ses collaborateurs, à charge pour celui-ci de lui faire un rapport sur la qualité du concert. Le lendemain matin, il trouvait sur son bureau une note ainsi rédigée : "Je vous remercie beaucoup de l'excellente soirée que j'ai passée. Au cours de ce concert, j'ai été amené à élaborer quelques recommandations dont vous trouverez ci-dessous l'essentiel. 1 - Les joueurs de hautbois demeurent inactifs pendant des périodes considérables. Il convient donc de réduire leur nombre et de répartir sur l'ensemble de la symphonie, de manière à réduire les pointes d'inactivité. 2 - Les douze premiers violons jouent à l'unisson, c'est à dire des notes identiques. Cette duplication excessive semble inutile : il serait bon de réduire de manière drastique l'effectif de cette portion de l'orchestre. Si l'on doit produire un son de volume plus élevé, il serait possible de l'obtenir avec un amplificateur électronique. 3 - Le coefficient d'utilisation du triangle est extrêmement faible. On a intérêt à utiliser plus longuement cet instrument et même à en prévoir plusieurs, son prix d'achat étant bas, l'investissement serait très rentable. 4 - L'orchestre consacre un effort démesuré à la production de triples croches. Cela constitue un raffinement inutile. Il est recommandé de normaliser la durée de ces notes en les ramenant à la double croche la plus proche. De la sorte, il devait être possible d'employer des stagiaires ou des opérateurs peu qualifiés. 5 - Il est tout à fait inutile de faire répéter aux instruments à vent des passages déjà exécutés par ceux à cordes. On peut estimer que la suppression de tous les passages redondants permettrait de réduire la durée du concert de vingt minutes, ce qui réduirait les frais généraux d'autant. Enfin même si cette remarque n'a aujourd'hui qu'un intérêt historique, il est permis de penser que si Monsieur Schubert avait dès l'origine appliqué toutes ces recommandations, il aurait probablement eu le temps de finir la symphonie." Et maintenant pour apprécier à sa juste valeur cette histoire, écoutez Jean-François Zygel « décortiquer » pour le recomposer, à partir de ses différents éléments isolés, le premier thème du premier mouvement de cette symphonie. #analysedelavaleur #symphonieinacheveedeSchubert
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Je poursuis ma lecture minutieuse des programmes des établissements lyriques et symphoniques. Beaucoup d’informations précieuses sur leur écosystème, c’est-à-dire sur le milieu dans lequel ils déploient leurs actions. Premier constat, une grande variété d’éléments disparates sur le plan politique, social, économique, juridique, organisationnel, formel, culturel, etc…Il n’y a pas deux structures identiques. Ici comme ailleurs le millefeuille territorial est à l’œuvre dans l’octroi des subventions, on y trouve des couleurs politiques compatibles, parfois moins, souvent changeantes ; des territoires économiquement fort différents, quelquefois riches, quelquefois moins ; d’autres équipements culturels structurants dans le voisinage… ou pas ; des modèles organisationnels multiples oscillant entre les maisons d’opéra sans forces artistiques permanentes et celles les ayant intégrées ; des identités historiques et géopolitiques bien distinctes. Difficile donc d’avoir une approche identique et arrêtée sur une manière unique de gérer ces établissements, cela n’aurait aucun sens de plaquer une vision définitive. Cette diversité est aussi une richesse. Certaines des nombreuses actions culturelles de nos établissements lyriques et symphoniques visent à croiser les publics, c’est-à-dire à essayer de faire venir dans leurs salles les publics qui fréquentent d’autres lieux culturels à proximité. Cela me conduit à une réflexion. On parle beaucoup du modèle allemand opératique exemplaire, il est vrai que nulle part ailleurs l'opéra n'est aussi vivant qu'en Allemagne, à lui seul ce pays représente environ un tiers des représentations lyriques du monde, il y a plus de 80 salles d'opéra ce qui reste inégalé à l'échelle mondiale. Mais en y regardant de plus près, on découvre que ces « opéras » allemands ont pour la plupart intégré dans la même structure juridique le théâtre, la danse (contemporaine et/ou classique), le symphonique, le lyrique en distinguant parfois l’opéra de l’opérette. Dans notre pays, pour arriver au même résultat, il faut 3 ou 4 structures juridiques différentes - opéra national en région, théâtre lyrique d’intérêt national, orchestre national en région, centre dramatique national, scène nationale, centre chorégraphique national, etc…on adore tout ce qui est « national » !) avec des modalités de gestion différentes, des subventions différentes, des partenaires différents. Au-delà des économies d’échelles possibles, le croisement des publics peut se faire outre-Rhin d’une manière coordonnée et non pas comme c’est parfois le cas chez nous de manière concurrente. Le succès de l’opéra ne s’explique pas uniquement par ce phénomène mais je trouve que c’est un des éléments à pointer du doigt.
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