Les Sphinx et le Passage de Flambeau
J'ai eu l'honneur et le privilège de participer au festival 2024 #Sphinx_Forever, un événement qui célèbre l'héritage du collectif musical emblématique du Bénin, #Les_Sphinx. Ce groupe, véritable pilier de notre patrimoine musical, a contribué à l'émergence de figures nationales telles qu'#Angélique_Kidjo et #Tohon_Stan. C'est avec émotion que j'ai partagé la scène d'ouverture aux côtés des fondateurs des Sphinx, lors du passage de flambeau à la nouvelle génération, là où tout a commencé : au C.E.G. de Gbegamey.
En tant qu'artiste, j'ai eu l'opportunité de vivre de près les coulisses de cette cérémonie d'ouverture. Cependant, une observation m'a marqué et semble en décalage avec la grandeur d'un tel événement : le manque de #ponctualité.
Durant les répétitions et le jour même, j'ai constaté des retards de programmation atteignant parfois deux heures, un fait imputable à certains acteurs de l'événement. Être ponctuel dans ce contexte m'a valu des regards agacés de la part de ceux qui, en retard, se réfugiaient derrière l'expression « Ici, on est au Bénin ».
Cette phrase, à mes yeux, véhicule l'image d'un Bénin en proie à des difficultés : manque d'opportunités, attitudes sournoises, sabotage, jugements arbitraires, incompétence et fermeture d'esprit. Ces éléments, récurrents, contribuent à une dynamique que je qualifierais, sans détour, de « défaite ». C'est un terme fort, certes, mais il traduit le sentiment que j'éprouve face à cette expression, utilisée aussi bien par les jeunes que par les moins jeunes.
Pourtant, notre pays est riche d'une culture vibrante et d'une devise profondément significative : « Fraternité, Justice, Travail ». J'appartiens à une génération qui croit en cette devise, en particulier lorsqu'elle s'aligne avec une autre expression que j'affectionne, et qui incarne une vision diamétralement opposée : « le Bénin sur la carte » ou encore la marque-pays récemment adopté “Un Monde de Splendeurs”.
L'image que nous projetons de notre pays, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, est cruciale. Le secteur de l'événementiel, et la mentalité de ses acteurs, jouent un rôle déterminant dans la construction de cette image. Alors, je pose la question : entre « le Bénin sur la carte » et « ici c’est le Bénin », quel narratif souhaitons-nous adopter pour notre quotidien ?
Je garde l'espoir que tout passage de flambeau dans notre pays se fasse à l'avenir en cultivant le meilleur de nous-mêmes et en laissant derrière nous ce qui nous freine.