Chronique du jour de guerre +37
Beyrouth à la veille de la Toussaint, fête de tous les Saints que l’on confond souvent avec la commémoration de tous les fidèles défunts, cette année , l’actualité lui donne une dimension toute particulière….Cependant la Vie ne s’arrête pas pour autant.
La cueillette des olives vient de se terminer. Aprés le tri , afin de pouvoir amener le meilleur de la récolte au pressoir ( la trituration dans un moulin à huile), il en sortira ce liquide doré sans laquelle la cuisine libanaise ne saurait se concevoir. L’olivier est un des éléments centraux de l’Histoire et de la Culture de cette région de l’Asie de l’Ouest. Suivant les années, il faut compter entre 4 et 8 kg d’olives vertes et noires pour produire 1 litre d’huile. Un gallon ( 17 litres, soit 15kg si on retient une masse volumique de 0,90) se vendait l’année dernière entre 120/150$us. Cette année, la récolte semble moins abondante, de plus avec la guerre au Sud ( qui participe pour prés de 40% dans la production nationale), cela concourt à faire monter les prix aux alentours de 200$us/gallon. Les oliviers poussent un peu partout, et en certains endroits, on voit des réfugiés syriens qui procèdent à la cueillette pour leur propre consommation. Dans le « mode survie »d’une grande partie de la population , le moindre dollar est précieux.
Ces dernières années, nous avons vu apparaître un nouveau mode de transport : le « tuktuk » comme en Inde. De nombreux libanais , se retrouvant au chômage et n’ayant aucun moyen de subsistance, se sont reconvertis en tant que chauffeurs, au grand dam des taxis officiels qui achètent une patente et dont le prix des courses est plus élevé…, ces « tuktuk » n’ont pas de license, pas d’assurance et ne semble pas être inquiétés par la « maréchaussée ». Prendre ce moyen de transport est à vos risques et périls. Pour avoir fait un essai l’année dernière à Tripoli, j’ai expérimenté l’insouciance et la virtuosité de ces acrobates du guidon. Samy Naceri dans le film Taxi 2 peut aller se rhabiller….Quant à moi, je n’ai pas retenté l’expérience.
Aujoud’hui , le temps fut beau, avec quelques nuages dans l’azur et une température un peu plus fraîche , et toujours cette foutue « tondeuse à gazon » au dessus-de nos tête, comme pour nous rappeler que c’est le temps de la Guerre…
Bravo pour cet énorme travail accompli au quotidien par les bénévoles !