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Sous le ciel pluvieux et les rues enneigées de Téhéran, les affiches des candidats aux législatives du 1er mars se fondent dans l'indifférence générale. Ce vote, qui coïncide avec l'élection de l'Assemblée des experts, est le premier depuis les manifestations provoquées par le décès de Mahsa Amini en septembre 2022. La répression a étouffé la contestation, mais la résistance silencieuse des femmes iraniennes, visible dans leur choix vestimentaire, perdure. Ces élections marquent également la première sous le mandat du président Ebrahim Raïssi, consolidant la mainmise des conservateurs sur le pouvoir. Ce verrouillage politique rend le scrutin dérisoire pour de nombreux citoyens qui, devant l'approbation gouvernementale des candidats et l'inflation galopante, n'envisagent pas de voter. Ce sentiment de défiance est corroboré par un sondage de l'Iranian Students Polling Agency (ISPA) indiquant que deux tiers des sondés ignorent la tenue des élections, avec une participation estimée à seulement 35 % au niveau national et 18 % dans la capitale. L’abstention est vécue comme un acte de protestation contre une décennie d'immobilisme politique, qu'incarnent tant réformistes que conservateurs. Ali Khamenei, guide suprême, exhorte néanmoins les Iraniens à une participation massive pour démontrer la vitalité de la nation, un appel relayé par Ali Hosseini, vice-président des affaires culturelles de l'université de Qom, qui mise sur la jeunesse comme vecteur de changement. Cependant, l'idée même de voter "avec enthousiasme" est irrecevable pour beaucoup après les violences subies par la jeunesse. L'abstention pourrait atteindre des sommets lors de ces élections cruciales, où plus de 61 millions d'Iraniens sont appelés à désigner les 290 députés du Parlement et les 88 membres de l'Assemblée des experts. Le précédent scrutin de 2020 a enregistré une participation de 42,57 %, un record à la baisse depuis 1979. Des figures comme l'ex-président modéré Hassan Rohani ont été écartées, signe d'une volonté de contrôle politique accru.

En Iran, des élections sous le signe de la défiance

En Iran, des élections sous le signe de la défiance

la-croix.com

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