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Le BHV Marais, institution parisienne emblématique, fait face à une situation financière préoccupante, malgré un rachat prometteur fin 2023 par la Société des grands magasins (SGM) de Frédéric Merlin. Ce dernier, déjà propriétaire de dix-huit sites en France, avait injecté plus de 30 millions d’euros pour revitaliser le grand magasin, dans le cadre d’une transaction estimée à 500 millions d’euros. Cependant, seulement quelques mois après cette acquisition, des difficultés financières se sont manifestées, soulevant des inquiétudes parmi les fournisseurs et les syndicats. Selon une enquête de Mediapart, plusieurs enseignes et prestataires de services n’ont pas été payés ou subissent des retards de paiement, entraînant même la fermeture de certaines d’entre elles. Le responsable d’une marque de literie, interrogé par Le Parisien, a confirmé que les paiements pour les ventes de mai et juin n’ont toujours pas été reçus, ce qui a considérablement détérioré la confiance entre le BHV et ses fournisseurs. Le modèle économique du BHV repose sur la gestion des corners de marques, où le magasin encaisse les achats des clients avant de reverser les sommes aux marques après déduction du loyer. Toutefois, depuis l’arrivée de SGM, des retards de paiement ont été signalés, particulièrement pour des marques de gros mobilier, avec des montants potentiels atteignant jusqu’à un million d’euros. Bien que Frédéric Merlin et la SGM réfutent ces chiffres, concédant uniquement des « perturbations » temporaires, la situation sur le terrain est inquiétante. Certains fournisseurs ont cessé de livrer leurs produits, laissant des rayons vides, notamment dans l’étage de bricolage où « une vingtaine de fournisseurs » ont suspendu leurs livraisons. La marque Madura a même quitté temporairement le magasin pour faire pression. La direction de SGM attribue ces problèmes à des erreurs de facturation et promet un nouveau système opérationnel dans quelques mois. Malgré ces assurances, les syndicats restent sceptiques et craignent un déficit important. Cette situation pourrait mener à une grève dès septembre, alors que les tensions continuent de monter au sein du BHV Marais.

« On va dans le mur » : à Paris, le BHV est en danger

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mediapart.fr

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