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Sébastien ABIS, directeur du Club Demeter et chercheur associé à l'Iris, avec une expertise en géopolitique et agriculture, aborde dans son dernier essai les défis monumentaux du siècle en matière d'alimentation mondiale, qu'il compare à l'ascension de l'Everest. Il souligne qu'avec une population croissante de 1,5 à 2 milliards de personnes d'ici 2050, l'agriculture doit simultanément nourrir l'humanité et contribuer à la décroissance carbone. Pour Sébastien Abis, l'agriculture a une mission double de nourrir et de réparer la planète, dans un contexte de compétition accrue pour les ressources en eau et de nécessité de sécurité alimentaire pour tous. Sébastien Abis critique la tendance des pays développés, notamment l'Europe, à négliger les questions agricoles et alimentaires, ayant cru à tort que les enjeux d'avenir se trouvaient ailleurs. Il rappelle que la politique agricole commune de l'UE a été une politique de sécurité alimentaire post-guerre, mais que cette priorité a été délaissée. Avec la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine, l'Europe se souvient de l'importance de produire localement et de maintenir la sécurité et la souveraineté alimentaires. Il aborde aussi la responsabilité de l'agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre, tout en insistant sur la nécessité de ne pas opposer écologie et production. Selon lui, l'agriculture doit rester productive et faire partie de la solution aux défis climatiques, car elle peut aussi stocker du carbone dans les sols. Sébastien Abis met en lumière l'importance d'une action collective face à ces défis, avertissant que sans une approche unifiée, les prochaines décennies seront périlleuses. Il appelle à une réintégration de la sécurité alimentaire dans la planification stratégique globale et exhorte au dépassement de l'égoïsme national. Les mouvements de colère des agriculteurs européens sont également examinés, reflétant un déficit de confiance et de cohérence face à des politiques changeantes et des enjeux climatiques et géopolitiques croisés. Il souligne que les agriculteurs, loin d'être contre les normes ou l'Europe, ressentent plutôt un manque de soutien et de reconnaissance dans leur rôle crucial. Enfin, Sébastien Abis interroge la volonté politique de nourrir le monde plutôt que la capacité technique, soulignant que la production alimentaire actuelle est suffisante mais mal répartie. Il critique l'utilisation de l'alimentation comme arme stratégique par certains pays et insiste sur la nécessité de la stabilité politique pour le développement agricole. Il conclut en soulignant le potentiel de la géopolitique positive pour la stabilité, le développement et la paix à travers l'agriculture et la sécurité alimentaire.

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