«Dans un monde d’apartheid généralisé, il est temps de réinventer l’universel» Interview très intéressante avec le philosophe #SouleymaneBachirDiagne, auteur de l’ouvrage «Universaliser» à paraître le 18 septembre, qui met en garde contre l’identitarisme et les tribalismes dans lequel nous vivons et prône la construction d’un universel commun à tous les hommes. “L’état de fragmentation dans lequel nous vivons, le retour des sentiments tribaux, d’appartenance, l’affirmation des identitarismes créent un monde qu’on peut considérer comme un monde d’apartheid généralisé. Nous devons donc aujourd’hui reconstituer le sens de l’universel, retrouver le sens de notre humanité. (…) Au début du XXe siècle, il était quasiment entendu que l’universel avait pour domicile l’Europe et que l’Europe dont nous parlions était une Europe conquérante. L’Europe était tranquillement installée dans l’idée qu’il lui appartenait d’apporter l’universel au reste du monde. C’est ce qu’on a appelé «la mission civilisatrice de la colonisation». Or, quelque chose de massif est arrivé : ce sont les décolonisations. Et c’est ce monde décolonisé, ce monde pluriel radicalement différent, que j’aime appeler le monde d’après Bandung [en avril 1955, la conférence de Bandung avait réuni 29 jeunes Etats d’Asie et d’Afrique issus de la décolonisation, ndlr] qui doit aujourd’hui retrouver cette aspiration vers l’humanité – une expression que j’emprunte à Heinz Wismann. Les contextes sont différents, mais l’exigence est la même : il faut comprendre cette aspiration vers l’humanité, et obéir à cette aspiration contre la fragmentation tribale qui se traduit par des guerres, qui se traduit par des formes de lutte politique qui n’ont plus grand-chose à voir avec la compétition politique normale. (…) Il y a non seulement ces phénomènes précis de colonisation où on parle encore de colons, d’occupation, de territoires occupés etc. Mais il y a aussi tout ce qu’on appelle la colonialité, l’idée que même quand il y a décolonisation il y a une colonialité qui règne encore, dans les mentalités, dans les mots. Tout cela indique que le mouvement de décolonisation est un mouvement à poursuivre. Maintenant, je récuse formellement l’idée que la décolonisation se fait contre l’universel et qu’être postcolonial ou décolonial, c’est aller contre l’universel. Moi ce que je dis, et j’insiste sur cet aspect dans mon livre, c’est que l’universalisme impérial est effectivement arrivé à son terme, et qu’il est donc temps de réinventer l’universel. La réinvention de l’universel signifie universaliser ensemble. J’utilise à dessein le verbe «universaliser» plutôt qu’un nom, un substantif ou un adjectif substantivé.”
Post de Philippe Bischof
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Culture et litterature: 7 des citations de Cheikh Anta Diop les plus inspirées _1 – « Formez-vous, armez-vous de sciences jusqu’aux dents (…) et arrachez votre patrimoine culturel. »_ _2– « ll faut veiller à ce que l’Afrique ne fasse pas les frais du progrès humain. (..) froidement écrasée par la roue de l’histoire.(…) On ne saurait échapper aux nécessités du moment historique auquel on appartient”._ _3 – « Le nègre ignore que ses ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont créé les Arts, la religion (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier…), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc. à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe, Grèce, Rome…) était plongé dans la barbarie. »_ _4 – « La facilité avec laquelle nous renonçons, souvent, à notre culture ne s’explique que par notre ignorance de celle-ci, et non par une attitude progressiste adoptée en connaissance de cause. »_ _5 – “La relativité de nos structures, ainsi mises en évidence, pourrait nous aider à dégager les bases théoriques d’un dépassement de nos sociétés à castes, dépassement qui ne sera irréversible que s’il est fondé sur la connaissance du pourquoi des choses. N’est-ce pas cela, la révolution sociale, ou en tout cas un de ses aspects les plus importants dans nos pays ?”_ _6 « Le poison culturel savamment inoculé dès la plus tendre enfance, est devenu partie intégrante de notre substance et se manifeste dans tous nos jugements. »_ _7- « L’impérialisme, tel le chasseur de la préhistoire, tue d’abord spirituellement et culturellement l’être, avant de chercher à l’éliminer physiquement. La négation de l’histoire et des réalisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a déjà précédé et préparé le génocide ici et là dans le monde. »_ #campusmediasn #CheikhAntaDiop #histoire #africain #livresausenegal
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« Il me paraîtrait plus judicieux de continuer à emprunter aux différentes civilisations du monde ce qu’elles ont de meilleur. » Oui excepté que le meilleur est subjectif. Ou alors si, si l’on entend par meilleur ce qui permet de faire perdurer l’espèce l’Humaine. #Humanité « Comme l’écrit Samuel Huntington, jusqu’aux années 1980, se moderniser voulait dire s’occidentaliser ; aujourd’hui, la plupart des pays non occidentaux veulent se moderniser sans s’occidentaliser. » Ce qui me semble illusoire, les outils ou la technologie façonnent notre façon de vivre et notre pensée. « C’est pourquoi le métissage ne saurait être considéré comme un appauvrissement et un retour au plus petit dénominateur commun : c’est au contraire un enrichissement par la mise en commun de nos intelligences et de nos sensibilités. » il me semble qu’il y a deux temps Le temps 1 : qui est bien un appauvrissement et un retour au plus petit dénominateur commun , sans lequel nous ne pouvons pas intégrer la différence. Le temps 2 : l’enrichissement et l’évolution /renforcement, le dépassement de soi. Les deux temps sont éprouvants. Nous parlons ici de civilisation mais l’exercice pourrait tout aussi bien concerner les différents milieux sociaux. Les choses par nature se feront ainsi de gré ou de force.
Des frontières arbitraires
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L’utopie n'est-elle qu’une idéologie, un discours préscientifique et vain ou un levier susceptible de miner l’ordre établi ?, Anne-Bérengère Poirey 👀 📽️ 👉 https://lnkd.in/gN99wEPb Présentation : U-topie : étymologiquement, c’est le lieu qui n’existe pas, ou encore le lieu du bien. Face aux difficiles constats actuels, rêver d’un monde idéal semble obsolète, voire provocateur : nous ne pouvons plus nous permettre de prétendre au bien, il nous faut surtout tenter d’affronter le mal que nous-mêmes avons fait. Plus fondamentalement, et comme l’a montré Marx, l’utopie ne serait qu’une idéologie, un discours préscientifique et vain. Pourtant, de ce non-lieu qu’est l’utopie, une lueur extérieure est jetée sur notre propre réalité, qui devient soudain étrange. Précisément parce qu’elle relève de la poésie sociale, l’utopie ne serait-elle pas davantage qu’un rêve, un levier susceptible de miner l’ordre établi, la plus fantastique contestation de ce qui est ? Conseil de lecture : Paul Ricoeur, L’idéologie et l’utopie, éditions du Seuil, 1997 Anne-Bérengère Poirey, agrégée de philosophie, enseigne au lycée et en classes préparatoires scientifiques, à Angers et au Mans. Anne-Bérengère Poirey Voir tout le programme des Rencontres de Sophie "La société contre l'Etat ?", Philosophia, ENSA de Nantes, mars 2024 👉 https://lnkd.in/e_AFrhXR Playlist dédiée "La société contre l'Etat ?" 📽👉 https://lnkd.in/eSyu5xkW Vous aimez la philosophie ? Rejoignez la chaîne YouTube des Édition M-Éditer 🙏 https://lnkd.in/eri_h4AN #philosophie #politique #liberté #utopie #More #rêve #révolution #agir #idéologie
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L’AFRIQUE DOIT COURIR LE DANGER DE PENSER ET RECONQUÉRIR SA CAPACITÉ À ÉCOUTER LA VIE DE L’ESPRIT EN SON SEIN Dans la marche quotidienne du monde, penser authentiquement, c’est vivre dangereusement, comme le disait Nietzsche. Car une pensée véritable est toujours surprenante puisqu’elle arrange les uns tout en dérangeant davantage les autres , en attendant qu’elle dérange les uns en arrangeant les autres, ou même qu’elle dérange tout le monde, y compris celui qui pense véritablement. Fille de l’Esprit, la pensée souffle où et comme elle veut. Et c’est la raison essentielle de l’étrangeté, de la marginalité éternelles du penseur: « La Lumière brille parmi les hommes, mais les hommes ne l’ont point reconnue. » (Évangile de Jean) L’Afrique a été en réalité servie par quelques -uns des plus lumineux cerveaux de la Terre, de la Préhistoire à nos jours. Des sages d’Egypte aux éveilleurs de conscience contemporains, la présence de l’Esprit n’a jamais cessé. Mais la capacité d’écoute a constamment vacillé. OR , Il n’y a pas d’évolution collective positive sans l’écoute patiente des idées puissantes et novatrices, mais aussi traditionnellement attestées. Les seules fois où l’Afrique a été grande, puissante, prospère, admirable et admirée, correspondent systématiquement avec l’effervescence de la haute science et de la Foi immémoriale en Afrique. Il semble même qu’en ces périodes exceptionnelles de l’Histoire, les penseurs du monde entier se sentaient dans leur véritable patrie en Afrique. J’en conclus que la Renaissance Africaine du 21eme siècle passera par la ré-appropriation de l’Amour du Bien, du Beau, du Vrai et du Juste par les Peuples Africains. Sans ce changement intérieur, cette conviction de l’importance de la connaissance , aucune communauté humaine ne peut accomplir les plus belles œuvres de la Vie. Dr Franklin Nyamsi Wa Kamerun Wa Afrika Président de l’Institut de l’Afrique des Libertés Le 20 juin 2024
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📢 Appel à Contributions #ECAS2025 : Panel « Afropolitanisme et Décolonialité - Réformer le panafricanisme » 📢 Ce panel invite à une exploration critique de deux paradigmes devenus incontournables dans les réflexions actuelles sur l’avenir des luttes afro-descendantes et du panafricanisme - ceux de l’#Afropolitanisme et de la #Décolonialité. ✊🏽 De quoi ces mouvements sont-ils le nom à l'heure où les débats autour de la place et du devenir des diasporas afro-descendantes se multiplient ? Comment repenser l’unité panafricaine à travers ses transformations culturelles, esthétiques et politiques ? Avec Patrick Awondo nous vous invitons à partager vos contributions pour la 10e édition de l'European Conference of African Studies qui aura lieu du 25 au 28 Juin 2025 à Prague. Retrouvez notre panel dans l'axe "Sociologie". 🤓
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𝗣𝗼𝘂𝗿𝗾𝘂𝗼𝗶 𝗖𝗵𝗿𝗶𝘀𝘁𝗼𝗽𝗵𝗲 𝗖𝗼𝗹𝗼𝗺𝗯 𝗻’𝗮 𝗽𝗮𝘀 𝗱𝗲́𝗰𝗼𝘂𝘃𝗲𝗿𝘁 𝗹’𝗔𝗺𝗲́𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲 ? 🌍❌ On nous enseigne souvent que Christophe Colomb a "découvert" l'Amérique en 1️⃣4️⃣9️⃣2️⃣ , mais cette version de l’histoire ignore une réalité bien plus complexe : 𝗹'𝗲́𝗽𝗶𝘀𝘁𝗲́𝗺𝗶𝗰𝗶𝗱𝗲 😔. Déjà, 𝗟𝗲𝗶𝗳 𝗘𝗿𝗶𝗸𝘀𝗼𝗻 est arrivé avant Christophe Colomb, c'est ce qui se dit aujourd'hui, moi, je n'y étais pas! 😉 Mais on oublie vite les civilisations antérieures des Amériques – comme les Aztèques, les Mayas et les Incas – 𝗾𝘂𝗶 𝗽𝗼𝘀𝘀𝗲́𝗱𝗮𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗻𝗮𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝗰𝗲𝘀 𝗮𝘃𝗮𝗻𝗰𝗲́𝗲𝘀 dans des domaines tels que l’astronomie 🌌, la médecine 🌿 et l’agriculture 🌽. Cependant, leurs savoirs ont été marginalisés ou détruits pour imposer une domination culturelle. Oui, l'𝗲́𝗽𝗶𝘀𝘁𝗲́𝗺𝗶𝗰𝗶𝗱𝗲 désigne cette destruction des systèmes de connaissances autochtones par la colonisation. Derrière le récit de la "découverte" se cache l’effacement des savoirs et des cultures qui existaient bien avant l’arrivée des Européens. 📢 𝗟’𝗲́𝗽𝗶𝘀𝘁𝗲́𝗺𝗶𝗰𝗶𝗱𝗲 : 𝗹’𝗲𝗳𝗳𝗮𝗰𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿𝘀 L’épistémicide va au-delà de la conquête physique : il s’agit de l’élimination des savoirs autochtones au profit d'une vision européenne jugée supérieure. L’arrivée des Européens a effacé des milliers d'années de savoir-faire médicinal, agricole et culturel, en érigeant le savoir occidental comme la norme. Par exemple, les techniques agricoles des peuples précolombiens, comme les terrasses incas et les chinampas aztèques, ont été largement abandonnées. 𝗟𝗲 𝟭𝟮 𝗼𝗰𝘁𝗼𝗯𝗿𝗲 : 𝗝𝗼𝘂𝗿 𝗱𝗲 𝗟𝗮 "𝗱𝗲́𝗰𝗼𝘂𝘃𝗲𝗿𝘁𝗲" 𝗼𝘂 𝗱𝗲 𝗹’𝗲𝗳𝗳𝗮𝗰𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 ❓ Parler de Christophe Colomb comme "découvreur" de l'Amérique, c'est effacer l’existence des millions de personnes qui y vivaient déjà. Ce terme masque non seulement la réalité de l'épistémicide, mais aussi la diversité des savoirs qui existaient avant 1492. 🤖 𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗿𝘃𝗲𝗿 𝗰𝗲𝘀 𝘀𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿𝘀 𝗮𝘃𝗲𝗰 𝗹’𝗶𝗻𝘁𝗲𝗹𝗹𝗶𝗴𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗔𝗿𝘁𝗶𝗳𝗶𝗰𝗶𝗲𝗹𝗹𝗲 Aujourd’hui, l'#IA peut être un outil puissant pour éviter que cette destruction de savoirs ne se poursuive. Des bases de données culturelles, des outils de traduction automatique et la numérisation des traditions orales peuvent contribuer à sauvegarder les savoirs en danger 🛡️📚. Cependant, si elle n'est pas développée de manière inclusive, l'IA pourrait reproduire ces biais historiques ⚠️. Pour qu'elle devienne un allié, elle doit intégrer des données diversifiées et respecter les connaissances locales. Le progrès réside dans notre capacité à utiliser la technologie pour préserver et valoriser tous les savoirs 🧠, sans discrimination. En intégrant la diversité des savoirs, l’IA peut devenir un outil puissant pour la reconnaissance des cultures marginalisées et leur renaissance. #IA #Epistémicide #ChristopheColomb #Inclusion #DiversitéCognitive #DécolonisationDesSavoirs Liberciti image : Selbymay
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CHEIK ANTA DIOP, pour la création de la conscience historique africaine dans la lutte contre les agressions culturelles. Qu'il me soit autorisé aujourd'hui, de rendre un hommage digne de son rang, à celui qui a éveillé la conscience de bon nombre d'africains sur beaucoup de sujets, notamment, la valeur de l'histoire dans la création de la conscience historique de l'Afrique. Je fais allusion à l'homme politique, l'historien, au philosophe, au sociologue, à l'écrivain et au savant Cheik Anta Diop qui avait soutenu une thèse de Doctorat en 1951 à Paris, dont le thème tournait autour de l'Égyptologie africaine. Inutile de rappeler à chaque fois que la traite négrière, la colonisation et aujourd'hui, le néocolonialisme, ont profondément marqué l'univers mental des africains. N'eût été l'éveil des consciences d'un bon nombre d'intellectuels africains, notamment Cheik Anta Diop, qui ont engagé un vaste mouvement de conscientisation et de réflexion pour étioler ces stéréotypes négatifs attachés aux africains, nous serions encore aujourd'hui dans l'ignorance totale. Dans mon commentaire, je vais essayer de revisiter la fameuse Histographie de Cheik Anta Diop qu'il avait soutenue pour contredire la thèse d'Hegel quand il avait affirmé en 1965 que les africains n'avaient pas d'histoire.Malheureusement, à l'ère de l'évolution des mentalités, cette philosophie spéculative de l'histoire semble encore se pérenniser de nos jours. En effet, les africains face au défi majeur, celui d'entrer dans la modernité, à la seule condition qu'ils puissent affirmer leur identité et développer leur personnalité, Cheik Anta Diop propose une solution: La conscience panafricaine qui doit nécessairement, passer par la restauration de la mémoire collective ainsi que la rectification des vérités historiques occultées par les colons. Selon Diop, pour entrer dans la modernité, l'africain est conditionné par le retour à l'histoire de L'Afrique, à travers la constitution d'une conscience historique précise et forte sur laquelle viendrait échouer toute tentative d'aliénation culturelle. Il est vrai que ce complexe d'infériorité est encore dans l'imaginaire de l'africain qui manque de confiance en soi, qui ne croit pas en ses compétences ou qui a toujours instinctivement, tendance à demander une autorisation à X avant toute action, comme disait le professeur Théophile Obenga. C'est déplorable pour l'africain qui a toujours tendance à imaginer un épée de Damoclex posé sur sa tête. Raison pour laquelle Diop pense que l'africain doit absolument s'approprier sa propre histoire et son identité, pour mieux se connaître, avoir confiance en soi pour enfin devenir fort mentalement et psychologiquement pour affronter la modernité. En extrapolant, j'ose croire qu'en trouvant le fil conducteur qui le relie du passé de ses ancêtres, le plus lointain possible, devant les agressions culturelles, l'arme culturelle que puisse utiliser l'africain, c'est la continuité historique de l'Afrique.
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[Recension] Comment envisager l’universel au sein d’un contexte postcolonial et mondialisé où se forge une « nouvelle conscience du monde » ? C’est à cette vaste et épineuse question que Markus Messling répond dans son dernier ouvrage. En voici ma recension pour la Vie des idées : https://lnkd.in/eEFdN_bW
La littérature pour penser le monde
laviedesidees.fr
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MIEUX ÉCOUTER LES INTELLECTUELS : ENTRE HAINE DE SOI ET AVEUGLEMENT IDÉOLOGIQUE PRÉCÉDENTE PUBLICATION : « UNE ÉCOLE APAISÉE SUR LA HAINE DE SOI » ? ARTICLE – Les Occidentaux entre la haine de soi et l’aveuglement idéologique Pierre-André Taguieff. 16 février 2024 TELOS En juillet 1945, Raymond Aron concluait son texte portant sur « l’avenir de la France » par cette note d’espoir : « Rendre à l’Europe, sans sacrifier son héritage de riche et féconde diversité, le sens de son unité[1]. » Et de poser cette question rhétorique : « Or, la France, au fond d’elle-même, a-t-elle jamais rêvé d’autre avenir[2] ? » Aron se montrait donc convaincu que les Français n’ont jamais cessé d’imaginer positivement leur avenir national dans une Europe unie. Depuis, ce rêve d’unité de l’Europe a été partiellement réalisé avec la création de l’Union européenne, mais il ne cesse de faire l’objet de contestations, les identités et les souverainetés nationales étant fermement décidées à défendre leur existence et à faire entendre leurs différences. En 1949, le philosophe espagnol José Ortega y Gasset, dans sa conférence publiée plus tard sous le titre Une méditation sur l’Europe, observait quant à lui « l’absence dans toute l’Europe d’une foi dans l’avenir » et déplorait le fait que « l’Europe souffre d’un épuisement de sa capacité à désirer, qui ne peut être imputé à la guerre[3] ». Les mêmes symptômes affectent aujourd’hui la civilisation occidentale dans son ensemble, incluant au premier chef les États-Unis. Les divisions y sont profondes et les rêves d’avenir se sont envolés, faisant place aux règlements de comptes avec le passé, manière peut-être d’échapper aux misères du présent. Dans son article publié en 1958, « Valeur et avenir de la civilisation occidentale », le philosophe Louis Rougier s’interrogeait sur la question de savoir « en quoi consiste le génie spécifique de la civilisation occidentale ». Écartant la réponse selon laquelle la civilisation occidentale serait « une civilisation du dialogue », il affirmait qu’elle est « une civilisation de défi[4] ». Rougier empruntait ainsi à Arnold Toynbee[5], en l’appliquant particulièrement à la civilisation occidentale, son modèle d’intelligibilité des civilisations comme des réponses à des défis de toutes sortes. Le principe explicatif de cette vision de l’Histoire est simple : une civilisation vit et se développe de relever des défis, et meurt lorsqu’elle s’avère incapable de les relever. La décadence finale commence avec la perte de la confiance en soi et l’intensification des peurs, à commencer par la peur de l’avenir. Cette paralysie civilisationnelle, qu’on désigne ordinairement par la métaphore du « vieillissement », ne se manifeste pas seulement par l’installation de la défiance et de la méfiance, qui minent la vertu d’espérance, elle culmine dans une haine de soi qui justifie le renoncement. …/…
MIEUX ÉCOUTER LES INTELLECTUELS : ENTRE HAINE DE SOI ET AVEUGLEMENT IDÉOLOGIQUE
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