Post de Pierre Pirson

L’augmentation des recettes fiscales et sociales est tout à fait possible et ne provoquera pas de révoltes dans la rue, mais à moyen terme, cet alourdissement va encore accroître les dysfonctionnements du système. Et piégé le modèle économique . La France est déjà le pays au monde où les prélèvements sont les plus lourds (près de 50 % du PIB), le pays au monde où la dépense publique est la plus importante, plus de 60 % du PIB, d’où les déficits et l’endettement. L’urgence des urgences serait donc de dessiner une trajectoire d’évolution des dépenses publiques et sociales à la baisse. C’est d’ailleurs ce que les marches attendent ! Politiquement, on ne peut certes pas envisager des coupes franches dans les administrations ; on ne peut pas prendre le risque de mettre à la rue des cohortes de fonctionnaires, mais on pourrait commencer : -1° à faire le tri entre les dépenses utiles et nécessaires et celles qui relèvent du plus simple gaspillage ou du laxisme. -2° On pourrait commencer à trier les services publics entre ceux qui doivent nécessairement appartenir à la sphère publique et ceux qui pourraient évoluer dans une logique de marché. Dans le secteur social, des pans entiers relèvent des principes assuranciels. Les mutuelles sont largement plus efficaces que -3° On pourrait enfin introduire un peu de concurrence entre les services publics entre eux. Dans l’école ou la santé, pourquoi pas ? On aurait alors une plus juste idée du prix et des coûts du service. On aurait aussi des mécanismes de motivation et d’incitation au progrès. Alors, la mise à plat des dépenses publiques et sociales, la révision des managements et surtout l’introduction d’une logique de marché dans l’administration seraient plus difficiles à mettre en œuvre que de manipuler un taux de TVA ou de CSG. Mais ca demande simplement un peu plus de courage politique. Mais ca serait plus efficace. D’autant que si notre service public coûte affreusement cher, il est aussi parmi les moins efficaces en Europe… celui où l’on travaille le moins d’heures. « Comme le disait Alain Madelin à l’heure sur C news hier matin, il y a déjà bien longtemps que les fonctionnaires français ne réussissent pas à faire 35 heures par semaine. » Il répondait à Pascal Praud qui réagissait à Nicolas Sarkozy, lequel, quelques minutes auparavant, avait brutalement dit que « la France n’avait pas besoin d’impôts nouveaux, mais les Français avaient surtout besoin de travailler davantage. » Ajoutons que si le premier ministre se permettait de reconnaitre simplement que nos services publics ne fonctionnent pas comme ils le devraient compte tenu du prix qu’ ils coutent .. le contribuable accueillerait le propos plutôt favorablement. Part 2/2

Le retour du PS protecteur et sauveur de la Belgique sauvera-t-il sa campagne? A la peine dans les sondages, le président socialiste, Paul Magnette, revient avec les vieilles recettes: sauver la Belgique, augmenter les salaires, éviter les coupes sombres du MR et de la N-VA… Mais quelque chose a changé durant cette campagne. Cela passera ou cela cassera. On connaît la capacité de mobiliser du parti socialiste, susceptible de mettre en ordre de bataille toutes ses fédérations, ses sections et des relais syndicaux ou mutuellistes. Son président, Paul Magnette, multiplie les interventions pour battre le rappel et mettre en garde contre les “dangers” qui nous guettent. Mais cela fonctionnera-t-il? (...) Dans les électorats de classes moyennes, l’injustice sociale, le fait de travailler dur pour donner de l’argent aux “assistés”, les questions d’insécurité et d’immigration sont en train de tailler des croupières dans le récit socialiste. Du moins, ce sont là les analyses des politologues et les retours de terrain évoqués du côté libéral Mouvement Réformateur (MR), tandis que Les Engagés.be - Mouvement Participatif profitent de ce positionnement à gauche toute (dans les mots, du moins) pour rivaliser avec le PS au centre. Une analyse basée sur pas mal de discussions, ces derniers jours. https://lnkd.in/e5gT89J8

Cogito ergo sum Le résultat des élections législatives nous permet de souffler. Mais face au questionnement du type pourquoi ne pas donner la gouvernance aux extrémistes, se cache le « je pense, donc je suis » de René Descartes, expression que j'ai toujours trouvée comme hautement prétentieuse, et qui dans l'inconscient collectif nourrit la fierté française, qui lui apporte depuis le XVI siècle, au même titre que la révolution, une sorte de supériorité supranationale sauf que notre nation vit depuis des décennies dans le dénie de sa réalité, qu'elle est composée de gens médiocres (tel que la définit Guillaume Meurice), qui en ces temps d’avenir incertain, pourront la rendra enfin plus humaine et peut être plus gouvernable. Je prends pour exemple ce que j'ai entendu récemment: Lors de mes visites dans les bureaux électoraux, je me suis fait interpeller par un habitant qui me dit qu’il a honte d’habiter ma commune et qu’il compte d’ailleurs déménager. « je ne supporte plus de voir des herbes dépassent le mètre sur l’espace publique situé en face de ma maison. Mais que font vos services ? un boulot comme ca, je peux le faire monsieur, et je vous apporterai la facture, 50 euros de l’heure, on est d’accord, car moi, monsieur, j’engraisse vos services , je paie des impôts, j’ai droit à être écouté et d’obtenir d’eux ce que je veux . Ras le bol de voir mon pays être abandonné dans des mains d’incapables » L’ambiance étant donnée, je demande à mon interlocuteur qui me parait encore jeune s’il a des enfants scolarisés dans la commune. Il ne répond qu’il a effectivement deux enfants en âge scolaire qui fréquentent la communale, mais me dit il ce n’est pas la question, vous comprenez moi monsieur je paie 2400 euros de taxe foncière, un service de ramassage d’ordures ménagères qui a doublé de prix, l’eau le gaz ‘l’électricité ..J’arrête sa litanie et je reviens vers lui en lui disant : Monsieur vous m’êtes redevable de 600 euros . « Pourquoi me demande t’il ? La réponse est simple, chacun de vos enfants coute 1500 euros à la collectivité donc vous bénéficiez de 3000 euros d’argent public redistribué. Comme vous vous acquittez de 2400 euros, vous me devez 600 euros. Ce n’est pas de la politique, c’est de l’arithmétique. Si les habitants de ce pays prenaient enfin conscience du coût induit par les prestations auxquelles ils ont accès, on pourrait enfin partir sur de bonnes bases. Quand un obstacle se présente il ne faut pas le contourner. Il ne faut pas hésiter à affronter ses peurs et être des dignes descendants de René.

Depuis l’annonce du programme du Nouveau Front Populaire (NFP), nombreux se pressent pour dénoncer « l’irréalisme » voire le « délire total » de son volet socio-économique. Je souhaite dénoncer le culot de certains responsables politiques qui, au pouvoir depuis la contre-révolution néolibérale des années 1980, n’ont eu comme boussole économique que les aides exorbitantes aux entreprises et l’octroi de privilèges indécents aux milliardaires. Résultat : le nombre de sans-abri a doublé en dix ans (330 000 aujourd’hui), 9 millions de pauvres survivent en France, 3 millions de citoyens ne peuvent pas se payer de complémentaire santé, un étudiant sur deux ne mange pas à sa faim, 163 services d’urgence ont fermé au moins une fois l’été dernier, 6 millions de Français sont concernés par la précarité énergétique. Peut-on parler de réussite à la lumière de ces indicateurs ? Les représentants politiques et économiques qui moquent le programme du NFP se permettent de donner des leçons mais ont perdu toute forme de crédibilité. Il est clair que la plupart méconnaissent la « réalité économique » dont ils se font les défenseurs. Dès lors, il me semble indispensable de revenir à l’étymologie du terme « économie », que l’on peut traduire par la gestion du lieu commun, donc par extension la satisfaction de l’intérêt général, et non celui, particulier, des seuls milieux financiers et autres milliardaires. Le programme du FNP effraie les milieux financiers, car il s’agit d’un programme de rupture et de juste répartition des richesses, à laquelle ils ne sont plus habitués depuis trop longtemps. Dès lors, ils taxent de « militants » les économistes qui ont contribué à sa rédaction et pointent un coût exorbitant. Pourtant, ce programme est financé, par des mesures justes et de bon sens comme l’abolition des privilèges fiscaux des milliardaires, la révision des aides aux entreprises et autres exonérations sociales inefficaces, la suppression de niches fiscales polluantes, la relance par la consommation populaire et les impôts tirés de la commande publique. Alors, certes, il engendre de nouvelles dépenses, comme la rénovation complète des services publics, la gratuité totale de l’école et des premiers mètres cubes d’eau, l’indexation des retraites et des salaires sur l’inflation. Pour autant, il s’agit de mesures essentielles pour redonner du pouvoir d’achat et réduire la précarité, réparer les services publics, anticiper les enjeux environnementaux. Les pourfendeurs du programme du FNP ne jurent que par la réduction des dépenses publiques, mais prennent soin d’occulter les bénéfices de ces dernières sur la consommation et l’investissement. J’ajouterais qu’ils omettent également de préciser le coût économique de la précarité et de leurs réformes antisociales (retraite, chômage), en termes de dépenses sociales et sanitaires par exemple.

« les services publics peuvent être appréhendés comme un investissement à long terme (avec des bénéfices non immédiats), un investissement qui équipe une société en droits sociaux articulant à la fois des objectifs d’universalité et de personnalisation. Dans cette configuration, l’investissement peut être territorial, social, humain, et pas seulement économique. » « Entre une lecture des « dépenses comme un coût », qui conduit à coder les prestations sociales comme des dispositifs relevant de l’assistanat, et une lecture des « dépenses comme un investissement », qui permet de les considérer comme des amortisseurs aux aléas de la vie pour les populations les plus vulnérables, il y a bien deux manières d’appréhender les dépenses publiques qui s’affrontent. Si les dépenses publiques apparaissent comme une dépense, il est logique de chercher à les limiter, les réduire, les contrôler ; si elles relèvent d’une forme d’investissement social, il convient alors d’identifier les montants engagés mais aussi les services rendus, voire les coûts évités qui seraient liés à l’absence de ce service. »

Le 26 novembre 2024 Face au spectre d'un décrochage, la CPME appelle à une réponse de long terme pour relancer l'économie des Outre-mer Les récents événements en Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Guadeloupe, Martinique et en Guyane mettent les entreprises locales sous pression. La CPME plaide pour une prise de conscience collective et propose des solutions structurelles et ciblées pour redresser l'économie des territoires ultramarins, avant qu'il ne soit trop tard. Propositions pour renforcer la résilience des Outre-mer La CPME demande en priorité le rétablissement de la sécurité civile et de la libre-circulation des personnes. Afin de répondre aux défis économiques et sociaux des territoires ultramarins, elle préconise une série de mesures à court et moyen termes : •   Dans l'esprit de sa proposition de test PME, la CPME plaide pour l'évaluation des effets des abaissements du coût du travail en Outre-mer via un panel d'entreprises, émanant des secteurs de l'industrie, des services, du commerce. •   Une loi d'orientation pluriannuelle : o   Assurer une pleine intégration dans la République, en tenant compte des spécificités locales par une meilleure proximité des leviers de décision o   Renforcer le suivi des politiques de contractualisation entre l’Etat et les collectivités territoriales o   Instaurer une nouvelle politique économique fondée sur leurs atouts notamment géostratégiques et écologiques, en mobilisant l'article 349 TFUE o   Garantir le pouvoir d'achat et tendre vers le plein emploi : maintenir et optimiser les dispositifs d'exonération de cotisations sociales o   Ancrer la stratégie du bon achat •   Une loi sur le plein emploi pour répondre à l'enjeu de l'augmentation du taux d'emploi, en revenant sur les conditions du coût du travail via une LODEOM améliorée. Cela permettrait aussi d'augmenter les revenus issus du travail et de renforcer la cohésion sociale face à l'enjeu du pouvoir d'achat. Cette loi serait une réponse structurelle aux maux des Outre-mer trop souvent traités de manière conjoncturelle. 👉 Lire la suite : https://lnkd.in/eYvsq3vb

Le débat sur l’instauration d’une deuxième “journée de solidarité” en France refait surface, ravivant les tensions au sein de la classe politique et de l’opinion publique. Cette mesure, qui consisterait à supprimer un jour férié supplémentaire pour en faire une journée de travail non rémunérée, suscite des réactions contrastées. Un projet controversé pour réaliser des économies Selon des sources proches du gouvernement, l’idée d’une seconde “journée de solidarité” est sérieusement envisagée pour réaliser des économies budgétaires. Cette mesure s’inscrirait dans la continuité de la première “journée de solidarité”, instaurée en 2004, qui a transformé le lundi de Pentecôte en jour travaillé non rémunéré. Le ministre du Budget, interrogé sur le sujet, a estimé que cette piste allait “dans le bon sens”, soulignant la nécessité de “travailler plus en France”. Une position qui ne fait pas l’unanimité au sein même de la majorité présidentielle. La France, déjà moins bien lotie en jours fériés ? Si cette mesure venait à être adoptée, la France deviendrait l’un des pays européens comptant le moins de jours fériés. Actuellement, l’Hexagone en dénombre 11, dont le lundi de Pentecôte qui n’est plus systématiquement chômé depuis 2004. En comparaison, certains pays comme la Slovaquie (15 jours fériés), la Lituanie, la Croatie, l’Espagne ou encore la Bulgarie offrent davantage de journées non travaillées à leurs salariés. À l’inverse, l’Irlande, le Danemark et les Pays-Bas figurent parmi les États membres de l’UE en accordant le moins (9 jours fériés). Des réactions mitigées au sein de la classe politique L’annonce de ce projet a suscité des réactions contrastées parmi les responsables politiques. Si certains y voient une mesure nécessaire pour redresser les comptes publics, d’autres dénoncent une atteinte aux droits des travailleurs et un coup porté au pouvoir d’achat des ménages. Il faut trouver d’autres solutions pour renflouer les caisses de l’État. Supprimer un jour férié serait profondément injuste et contre-productif. – Un responsable de l’opposition Les syndicats, quant à eux, se montrent fermement opposés à cette éventualité, estimant que les salariés ont déjà largement contribué aux efforts de solidarité nationale. Ils mettent en avant les risques psychosociaux liés à l’intensification du travail et à la réduction des temps de repos. Productivité et temps de travail : un débat complexe Au-delà des considérations budgétaires, ce débat soulève la question de la relation entre temps de travail et productivité. Si les salariés français figurent parmi ceux qui travaillent le moins d’heures en Europe, ils affichent en revanche d’excellents chiffres en matière de productivité horaire. Certains experts estiment ainsi que la réduction du temps de travail n’est pas nécessairement synonyme de moindre efficacité économique. Ils plaident pour une réflexion plus globale sur l’organisation du travail et les conditions d’exercice des...

Conférence de presse de François Sauvadet président de Assemblée des Départements de France (DF) et de la Côte d’Or, et Florence Dabin, présidente du Département de Maine-et-Loire en amont des Assises de DF qui se tiennent à #Angers du 13 au 15 novembre;   Dans un contexte d’examen du #Budget2025 particulièrement tendu et face aux économies très importantes demandées aux collectivités en général, et aux Départements en particulier (2 milliards d’euros), les deux présidents ont fait part de leur très vive inquiétude sur une situation qualifiée d’ « intenable » par François Sauvadet.   Ce dernier souligne que si le #PLF2025 était appliqué tel que présenté, 85 % des départements seraient en situation d'impasse budgétaire d'ici à la fin 2025.    Les demandes urgentes de DGF sont ·     L’arrêt des prélèvements sur les dotations ·     L’arrêt des nouvelles dépenses sans compensation, à l’image des « oubliés du #SégurdelaSanté » (170 millions de dépenses non prévues) que DF appelle à refuser de payer tant que la dépense ne sera pas couverte par l’État. ·     Ne plus « charger la barque » des dépenses non pilotables : sur les 74,91 milliards d’euros de dépenses départementales liées aux solidarités, DF estime que 23 ne sont pas pilotables.   🔈« On ne défend pas une boutique mais un modèle social de solidarités ! », rappelant que les défis du vieillissement, de la protection enfance, du handicap ne pouvaient pas être portés par les seuls Départements. Florence Dabin a, de son côté, insisté sur l’esprit de solutions que porteront les Assises. Suite à sa rencontre avec la ministre de la famille, Agnès Canayer, elle indique que lors des Assises, les Départements montreront leur total soutien à la ministre pour qu’elle obtienne les moyens d’une politique de protection de l’enfance plus ambitieuse.  Jean - Philippe Delbonnel Simon Houdebert Hugues ANSELIN Paul Girerd Guillaume Philippot Lilou De Carvalho Cory BOUTET-PRIEUR Manon Marotta

#demagogie #populisme « Nous allons engager dès l’an prochain une réforme de l’AME pour éviter les abus et les détournements » Michel Barnier. La nouvelle concession du jour à Marine le Pen véritable Première Ministre, sonne à la fois comme un aveu de faiblesse et un excès d'ego (ne surtout pas être censuré!).  Les chiffres ne mentent pas : dans le fonds, le problème de l'AME pour le RN et maintenant pour M. Barnier, ce n'est pas son coût mais bien la nature de ses bénéficiaires. Ceux sont eux qui sont visés, tant le montant est symbolique. Petite démonstration (et vous pouvez m'accuser de bienpensance, je ne fais que des maths) : - Coût AME = 1.1Md pour 466 000 bénéficiaires en 2023 => soit une dépense annuelle de 2,4K / tête. - Coût Parlement = 936M pour 6 285 personnes (AN : 3 992 députés + collaborateurs + salariés, et Sénat : 2 293 sénateurs + collaborateurs + salariés) => soit une dépense annuelle de 149K / tête pour le Parlement. 2,4K vs 149K : cherchez l'erreur. Je ne dis pas que le Parlement ne sert à rien, quoique ces temps-ci je me pose la question, je dis que s'il y a gabegie, on a un indice évident d'où elle se situe entre les "profiteurs sans papiers" et les "profiteurs en cravate". Pour situer, 1Md = 0,2% du budget 2023. Soit un montant marginal, tout au plus symbolique, dans les deux cas. A mon humble avis, ce n'est ni du côté du budget du Parlement ni de celui de l'AME qu'on va trouver de quoi renflouer les caisses. Pure démagogie. #AME #aidemedicaldetat #parlement