La fripe, c'est chic.
Cordonnier, designer et concepteur | Je travaille en atelier pour les entreprises de la chaussure et les particuliers | Expertise en durabilité, procédés et modèle économique de la réparation.
L'écologie, c'est juste un effet collatéral de la fripe. L'enjeu principal et méconnu de la seconde main, c'est le social. La fripe d'ailleurs ça existait bien avant qu'on s'intéresse à nos impacts environnementaux. C'est plutôt une histoire de recréer de la valeur en local avec des choses qui n'en ont plus beaucoup. En Afrique par exemple, la seconde main est un pilier économique et social qui stabilise des millions de vies, bien loin des solutions humanitaires souvent imposées. Selon Edem Adékunlé d'ALMEIDA, le marché de la seconde main est devenu un moteur de survie dans une économie largement informelle. Cependant, l’approche actuelle, basée sur l’humanitaire, crée une dépendance nuisible et inonde les pays de vêtements inadaptés, aggravant les problèmes de déchets. Alors on fait quoi ? ✅ Coopérer économiquement, pas seulement aider : Mettre en place des partenariats locaux qui valorisent la réparation, le recyclage et la création d’emplois. ✅ Adapter les importations aux besoins locaux : Prioriser des vêtements adaptés au climat et au mode de vie. ✅ Former et innover : Investir dans les compétences locales pour développer des solutions africaines durables. Je suis convaincu du pouvoir de la réparation et de la durabilité pour transformer les modèles économiques, ici et ailleurs. Chaque chaussure réparée, chaque objet prolongé participe à ce cercle vertueux. "C’est en développant des compétences locales et en investissant dans notre propre capacité à valoriser ces ressources que nous pourrons réellement progresser." Edem d’Almeida. Le même raisonnement pourrait s'appliquer dans chaque territoire, le notre y compris non ? -------- Ps 1 : la fripe, c'est chic. Ps 2 : la réparation, c'est pareil, c'est pas juste une question d'écologie non plus.