Le rideau tombe sur les jeux et il y a un succès qui n’a pas été assez salué. Un bon logo frappe les esprits par sa simplicité, sa lisibilité, son esthétisme et la force des valeurs qu’il véhicule. L’identité visuelle est primordiale pour l’image de marque des entreprises et des évènements associés, c’est l’ADN autour duquel la communication se tisse et les gens se fédèrent. L’histoire du logo des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 est épique. Lorsque le 9 février 2016 - à 20:24 ! -, la mairie de Paris projette sur l’arc de Triomphe le logo de la candidature parisienne, le symbole est séduisant... mais différent ! Il s’agit d’une tour Eiffel stylisée dont les courbes composent le chiffre 24. C'est simple, beau, consensuel et parlant. Une fois l'organisation en poche, ce logo aurait pu être pérenne. Le pari était gagné et le piège évité. A ce sujet, qui se souvient de l'affreuse identité visuelle de nos voisins Londoniens aux JO 2012 ? Pourtant le Comité d'Organisation a pris le risque d'innover. L'idée était de donner un nouveau visage à l'emblème des jeux en quittant le sentier battu de la sempiternelle tour Eiffel qui représente Paris à toutes les occasions. C'est ainsi qu'est né, entre tradition et modernité, un symbole alliant le sport, l’olympisme et la France. Le procédé est une image ambiguë à triple sens qui fait appel à un effet d'optique que l'on qualifie de perception figure-fond. On peut voir dans ce logo tantôt : ◼ La Médaille d'Or, synonyme de victoire et du dépassement de soi ; ◼ La flamme Olympique, représentant le progrès pour tous ; ◼ L'effigie de Marianne, renvoyant à la liberté française et s'associant à l'icône de la Parisienne, femme émancipée et combative. L'utilisation d'un visage féminin est d'autant plus pertinent qu'il traduit un phénomène encore jamais vu aux Jeux Olympiques : une parfaite parité homme-femme entre les athlètes. C'est également la première fois que l’emblème est commun aux Jeux Olympiques et Paralympiques, dans la volonté d'abattre les cloisons et de renforcer l'inclusion. Un logo à la fois séduisant et passe-partout que l'on a vu prendre astucieusement la place du 0 de 2024 sur les bannières. Et pour couronner le tout, ce logo a été éco-conçu pour minimiser l’empreinte écologique en se déclinant en fonction du support. Une version claire était destinée aux impressions sur supports de façon à limiter la consommation d'encre. Une seconde version, plus foncée, était réservée aux écrans pour économiser la batterie des smartphones. Dans plusieurs décennies, la simple vue de ce brillant emblème suffira à rallumer la flamme des souvenirs de cet enchanté été. Au regard de toutes ces prouesses, c'est certain, le logo de Paris 2024 mérite une médaille !
Je me souviens - sans en renier la tour - un certain raz le bol local de tout ramener à la tour eiffel… J’en faisais parti. Et oui : je préfère infiniment le second. Domage qu’il soit d’usage éphémère. Je le metterais bien à la place des anneaux sur la tour eiffel 🤗
Ce logo de Sylvain Boyer aurait-il inspiré Mathieu Lehanneur pour sa montgolfière ou inversement suivant la chronologie créative… qui ne respecte pas toujours une logique absolue ? Une sphère dorée et une flamme, bon brief de départ … 🤔 Dans tous les cas, ce logo aura aussi démontré sa forte declinabilité et c’est un ingrédient essentiel pour installer une identité dans la durée, celle-ci restera dans les esprits. Merci pour avoir abordé ce sujet essentiel !!!👍
Son auteur, Sylvain Boyer, a porté plainte mardi 9 avril devant le tribunal de Paris pour « favoritisme », « trafic d’influence », « recel » et « contrefaçon ».
Remarque pertinente. Merci d’avoir souligné tout cela !
Merci pour ce partage ! Je ne connaissais pas l’histoire de ce logo si réussi 🥰
Excellentes remarques sur ce logo. Mais il me semble que plus aucune dame ne se coiffe comme ça aujourd'hui, à l'exception de la première ... Mais j'ai peut-être un regard particulier.
Scientifique • Fauteur de clarté • Partisan de la nuance • Féru de science & mordu des mots
2 moisA noter que l'emblème de l'Equipe de France aux jeux fait lui aussi appel à une image ambiguë à perception figure-fond. On y voit une flamme ou... la tête d'un coq !