Post de Sammy Siddiqui

🚨 La méconnaissance du viol en France : des idées reçues qui invisibilisent la réalité des victimes 🔢 Une récente infographie de "Mémoire Traumatique et Victimologie" met en lumière des chiffres glaçants, révélant un décalage frappant entre la perception du viol en France et la réalité des faits. 🦹 Ces statistiques montrent à quel point les idées reçues sont tenaces et éloignent la société de la prise de conscience nécessaire pour changer les choses. 🙎♂️ "De toute façon ça va, les gens portent plainte et puis c'est réglé !" ➡️ Faux ! Seules 10% des victimes portent plainte. 🤷♂️ Pourquoi ? 👮 Un système judiciaire de première ligne qui ne prend plus les plaintes. 🤫 Une société et un entourage qui pressurise, pousse au silence 🧑🦳 "Oui fin en même temps ce n'est pas étonnant qu'elle se fasse agresser en faisant son jogging toute seule dans un parc le soir !" ➡️ Faux ! 90% des viols sont commis par des proches de la victime, pas par des inconnus. 🌲 Pourtant, plus d'un Français·e sur deux considère l'espace public comme l'endroit le plus risqué. 🤷♀️ Pourquoi ? 👹 On construit des "monstres", on romance la réalité et on refuse d'accepter que chez nous aussi, ça peut se passer. 👱♂️ "Après le gars va prendre une peine lourde c'est sûr. Sa vie va être gâchée !" ➡️ Faux ! Les peines pour viol ont en réalité diminué de 40% en 10 ans. 👨⚖️ Alors que 91% des Français·es pensent que les condamnations ont augmenté, la réalité montre un système judiciaire qui peine à répondre aux besoins des victimes. 🤔 Pourquoi ? 💜 On banalise les agressions et la violence. On refuse de croire les victimes. 📣 Les peines diminuent mais les dénonciations publiques augmentent. 🕺 Chanteurs, acteurs, politique ou simple citoyen le monde bouge. 🤝 Ces données soulignent l’urgence d’un travail d’information, d’écoute et de soutien. #ViolencesSexuelles #Prévention #Éducation

Le traitement médiatique du “procès des viols de Mazan” me laisse perplexe. On applaudit le courage de Gisèle Pélicot, tout en employant des expressions qui minimisent les faits et la déshumanisent ; surtout celle-ci : “une décennie d’abus”. On peut abuser du chocolat ou de l’alcool, d’un pouvoir ou de biens sociaux, mais que signifie « abuser d’une personne » ? Utiliser cette expression, c’est réduire la victime au rang de ressource à consommer avec modération, mais attention hein, sans exagérer. L’expression “abus” véhicule implicitement le point de vue de l’agresseur. C’est d’ailleurs le nom du dossier dans lequel Dominique Pélicot avait sauvegardé les vidéos de ces viols : “ABUS”. L’affaire Pélicot en quelques chiffres :  - 1 femme - a subi 200 viols, à son insu, - pendant 10 ans, - commis par 83 à 92 hommes recrutés par son mari sur Internet, - dont 51 ont été identifiés et mis en examen, en plus de Dominique Pélicot, - Qui a tout filmé, archivant plus de 20,000 photos et vidéos de ces viols Sur un forum de discussion intitulé “à l’insu”, Dominique Pélicot invitait des hommes à violer son épouse droguée. Il garantissait qu’elle ne se doutait de rien. Il donnait des instructions méticuleuses pour leur donner accès à leur chambre sans laisser de traces. L’un d’entre eux est décédé, un autre est en fuite.  Parmi les 49 restants, 30 comparaissent libres. Soit 50 hommes jugés en procès d'assises, en comptant Dominique Pélicot. Je crois avoir lu que seuls 3 d’entre eux se sont excusés. Pendant des années, Gisèle Pélicot s’est plainte de douleurs gynécologiques, de pertes de mémoire et de fatigue. Elle a contracté 4 maladies sexuellement transmissibles. Elle a consulté des dizaines de médecins et spécialistes, qui n’ont pas repéré le phénomène de soumission chimique qu’elle subissait. Un dernier chiffre : zéro. Une minorité des hommes invités par Dominique Pélicot à violer son épouse ont refusé de passer à l’acte. Mais AUCUN d’entre eux n’a donné l’alerte. Gisèle Pélicot est courageuse, et généreuse. Elle offre ce procès au public pour nous sensibiliser sur l’enfer de la soumission chimique, et aux victimes qui ignorent ce qu’on leur fait subir, à celles qui n’ont pas assez de preuve pour un procès, ou ne sont pas assez soutenues pour risquer d’être aussi déshumanisées en public. Ne lui infligeons pas en retour le point de vue et le vocabulaire de ses agresseurs. Nous avons cessé de parler de “drame passionnel” pour désigner les féminicides conjugaux. Nous devons aussi bannir l’expression “abus” pour désigner les violences sexuelles. A lire ou à écouter sur cette affaire : voir quelques ressources en commentaire. #MendorsPas #LesMotsTuent #affairepelicot #affairemazan #giselepelicot #cultureduviol #soumissionchimique

Un grand bruit après des années silence. Les 6 points à retenir du procès de Dominique Pelicot et des 50 hommes poursuivis pour “viols aggravés”. 1️⃣ La soumission chimique : le consentement impossible Pendant des années, Dominique Pelicot a drogué son épouse Gisèle et l'a livrée à des agresseurs. Des actes de pénétration, une victime inconscience, incapable de donner son consentement, c’est un viol et la soumission chimique une circonstance aggravante. 2️⃣ Les violeurs ne sont pas des monstres : la banalité du mal Ces hommes sont militaires, informaticiens, infirmiers, chauffeurs …. Certains ont déjà commis des violences, mais la plupart sont d’une banalité déconcertante. Maris et pères aimants, professionnels insérés. 53% des Françaises ont déjà subi une violence sexuelle et 91% connaissent leur agresseur. On connaît donc au moins une femme victime et un agresseur. Le violeur c’est M. Tout-le-monde, les monstres n'existent pas. 3️⃣ Pas tous les hommes : l’absence d’empathie Avec ce procès, la rengaine revient. La réaction de nombreux hommes face à l’horreur ? L’effroi et l’empathie pour la victime ? Non, l’urgence de se remettre au centre et de clamer “pas moi”. Alors que la seule attitude acceptable c’est d’écouter les victimes et de se regarder en face : vous n’avez jamais p€n€ter une femme endormie, fait céder une femme qui disait non, continué quand elle voulait arrêter? Avez-vous confronté votre pote qui se vantait de se taper une telle? 4️⃣ ”Des scènes de sexe” : mal-nommer et minimiser “On va parler de scène de sexe plutôt que de viols” a déclaré le président de la cour sous la pression d’avocats de la défense. Il y a 51 accusés et des preuves irréfutables. Mais la plupart plaident non coupable, ils parlent de fantasme, de plan à 3… Non : pénétrer une personne inconsciente, c’est un viol. Appelons un chat un chat car “mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde”. 5️⃣ La non-assistance à personne en danger ou la solidarité masculine Des hommes ont accepté l’offre de D. Pélicot et d'autres ont décliné mais n’ont rien fait. Ils savaient qu’une femme allait être violée, ils n’ont pas alerté, même anonymement. “Si monsieur est d’accord, où est le problème ?”. L’épouse serait encore la possession de son mari et les hommes laissent faire en se serrant les coudes. 6️⃣ Un procès public ou le courage bafoué de la victime G. Pélicot a refusé le huis clos. Son calvaire est exposé au grand jour. Elle s’est exprimée droite, la voix claire, sans un regard pour son ex-mari. Il y a 4 ans, la police lui montre les photos et son monde s’effondre, puis elle s’est relevée, avec ses enfants. Mais certains n’ont aucun respect comme Charlie Hebdo avec caricatures insoutenables. “S’attaquer à plus puissant que soit” n’est pas la règle pour eux. Gisèle Pelicot nous dit : «J’essaie de rester debout. La façade est solide, l’intérieur non. Ce que j’attends de ce procès ? Que la justice soit exemplaire» À suivre. Photo C. Simon AFP

On aura beaucoup dénoncé la "culture du viol" concernant le terrible procès des viols de Mazan, notion qui a le mérite de susciter une réflexion sur les représentations de la sexualité, et qui a aussi été nuancée par différents chercheurs. En effet, qui dit culture dit transmission culturelle. Cet article de Libération met justement en lumière des éléments sur la construction de cette culture chez le principal accusé, Dominique Pelicot, que son frère accuse d'être un manipulateur depuis sa prime enfance. Sans savoir ce que le procès retiendra de ce témoignage, il est intéressant car il envisage surtout une culture de la domination très précoce. On peut se demander si les éléments que l'accusé met lui-même en avant pour sa défense et qui vont dans le sens d'une culture du viol, le fait qu'il aurait lui-même subi des violences étant jeune, ne relève pas d'une ultime manipulation, comme l'affirme son frère. Au-delà de la "culture du viol" qui fait implicitement peser le soupçon sur tous les hommes, ce procès doit aussi interroger nos représentations de l'éducation et de l'enfant. Un enfant, même de bonne famille, peut mentir, manipuler, avoir des stratégies de domination. Comment l'éducation peut-elle réformer de tels comportements et prévenir leur perpétuation ? Ce point mérite aussi d'être interrogé.

Les silences coupables doivent cesser. Cet appel résonne dans les esprits, exigeant une introspection franche et sans fard. Comme d’habitude, personne ne savait, ou du moins, personne n’a voulu savoir. Les regards détournés, les murmures étouffés, tout cela constitue une complicité tacite qui ne peut plus être ignorée. Les gens qui savaient devront répondre de leur silence, de cette inaction qui ronge la conscience collective. Il est insupportable de constater que ces abus, perpétrés par des individus ayant abusé délibérément de leur pouvoir, se répètent avec une régularité troublante. Chaque jour, nous apprenons les méfaits d’un système qui protège les coupables au détriment des victimes, de ces personnes fragiles, utilisées et manipulées. Qu'attendons-nous pour briser ce cercle ? Les coupables doivent être jugés, mais que dire de ceux qui, conscients mais inertes, ont préféré la sécurité d’un confort aveugle à la vérité dérangeante ? Ils doivent, eux aussi, se poser les bonnes questions. Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette lâcheté commune ? Se dérober à la responsabilité en cherchant à transférer la faute sur autrui ne saurait suffire. C'est une trahison de la dignité humaine, une abdication face à l'obligation morale… 1/2

Le bonheur des amants À l’aide de son appareil-photo, un spécialiste de l’identité judiciaire fait un plan rapproché d’un visage tuméfié, d’un visage bleuté, d’un corps violenté roué de coups. L’enquêteur croit que le pire est advenu. C'est devenu une scène quotidienne, le début d’une conversation agressive qui donne lieu à une querelle familiale, une embrouille alimentée de jalousies abusives, d’accusations excessives et d’affabulations mythomanes. C'est l’histoire de la violence faite aux femmes. C'est l'histoire de la honte qui hérite de la peur, d’une frayeur qui s'exprime dans un élan de colère, dans une volée de jurons, d'altercations et de coups de canon. C'est d'abord par un cri empoisonné suivi d'un comportement abusif qui conduit à la haine destructrice. Une haine ascendante, sans raison apparente, dans une escalade de violence qui mène à l'assaut meurtrier. À terme, l'enquêteur est appelé à témoigner. Féminicide ! Une tragédie imputable à la violence conjugale. Enfin, on dit également que cette femme a toujours exprimé ses torts pour espérer un mari. Qu’elle fût rongée de remords à l’égard du climat de défiance dont l’accusait son meurtrier. Quant au voisinage, il n’y comprend rien. Il est stupéfié, saisi par la tournure des événements. Aveuglé par le bonheur des amants qui ne laissait rien paraître. Photo : https://lnkd.in/g__RrMK Texte : https://lnkd.in/dYCzkNsS

Difficile... difficile ce matin d'avoir une parole juste, positive et un peu nouvelle, projetant un futur alternatif à ce qui semble écrit. Je vais m'y essayer malgré tout. Je suis engagé en politique depuis que j'ai 16 ans. Sous différentes formes mais engagé. Aujourd'hui j'en ai même fait mon métier, redonner foi et confiance dans la politique. Je ne peux pas blâmer ces électrices et ces électeurs du RN et de Reconquête qui sont dépités, sans espoir, bercés par des mélodies nauséabondes mais savamment orchestrées. Mais il faut s'attaquer à cette musique de front. Il faut absolument une perspective ou les électeurs du RN et de Reconquête ne sont pas considérés comme "perdus" mais plutôt agissant justement de manière réfléchie. On s'est tellement moqué d'eux. Alors commençons par dire ce qu'est le RN et son cousin Reconquête à travers un exemple. C'est un parti xénophobe qui véhicule régulièrement des fake news sur les "étrangers". Dernier exemple en date: Marion MARECHAL qui se trimballe dans les médias avec le chiffre de "77% des viols commis à Paris, l'ont été par des étrangers" Ce chiffre porte en fait sur les viols connus par des plaintes et élucidés. Soit une infime minorité. La grande majorité des viols ne font pas ou peu l'objet de plainte mais nous savons suite à quelques études que la grande majorité des violeurs sont connus des victimes ce qui exclut d'emblée la théorie des "étrangers" 1 source (parmi tant d'autres): https://lnkd.in/dvS_D6eK Enfin, n'oublions pas non plus que dans ceux qui ont perdu espoir et confiance, il y a aussi les abstentionnistes. Même si je trouve la phrase de Donald TUSK, le 1er ministre polonais très vraie: "les mauvais hommes politiques sont élus par les bons citoyens qui sont restés chez eux ", il faut les comprendre et aller les chercher. Et vite ! Malgré tout cela, je ne peux m'empêcher d'y croire comme on dit à Lyon. De croire que cette crise est une opportunité pour faire émerger quelque chose de nouveau et de désirable. Et je m'y engagerai. Et vous ?

Messieurs, c'est à nous que j'écris. Pour une fois, mon post ne concerne pas mes travaux ni thématiques usuelles, mais joint une actualité tragiquement banale. Pour ne pas juger l'adjectif excessif, il n'est que de suivre l'actualité du procès en cours dont la victime est Gisèle Pelicot (la principale, bien sûr ; sa fille témoigne aussi de l'effet dévastateur sur les enfants, et sa fille sans doute plus encore, de la conduite de "son géniteur", ainsi qu'elle le désigne désormais). Je ne compte pas ajouter ici à la pléthore de points de vue, d'opinions, de réactions, car je serais bien en peine d'en émettre qui puisse recéler de la pertinence, tant je reste sans voix (et d'ailleurs, la mienne serait sans doute déplacée, malséante, maladroite aussi sans doute, pas à sa place) devant la teneur des actes et des propos en cours de jugement. Et puis il y aurait à dire, et beaucoup l'ont déjà fait et le feront encore, mieux que je ne le saurais, sur la teneur des conditions sociales qui perpétuent la possibilité d'une telle violence. Par contre, je peux relayer des ressources qui m'aident à essayer de saisir, comprendre, remettre en cause: ma condition d' "homme" (sans majuscule); mes perceptions; un système social et des repères dans lesquels, bon gré mal gré, j'ai grandi et vieilli; le métier sur lequel il faudrait chaque jour remettre l'ouvrage d'un rapport à l'Autre (et particulièrement, ici, féminin) qui n'emprunterait plus des voies de domination, de négation, de destruction (sur tous plans), ce parfois jusque dans les infimes détails de la trame des interactions quotidiennes. Écrivant tout ceci, je sens que mon propos n'est pas encore assez clair; qu'il dit insuffisamment l'effroi et le doute dans lequel me jettent ces rapports homme / femme qui n'en finissent pas de recéler de l'inacceptable et du non-dit. Par contre, je peux relayer le récit en 6 épisodes ici en lien de ce post et inviter tout lecteur à les écouter. Les écouter vraiment. Parce qu'ils parlent de choses qu'il faut entendre, d'une part, et mettre en perspective à l'aune de sa propre vie, d'autre part, jusque dans ses détails, même si l'on n'a jamais soi-même levé la main sur une femme, ou pensé contraindre qui que ce soit (je n'ose y inviter les lectrices aussi pour 2 raisons : l'amère confirmation peut-être de vécus personnels ou connus; et pour ce que cette écoute me semble une responsabilité des hommes de l'époque, car malgré tous les discours qui tendent à minorer ce fait, il faut admettre que nous sommes en première ligne de ces actes, même indirectement). (Et à toute victime directe ou indirecte qui me lit, puisse-t-elle pardonner la maladresse de l'expression le cas échéant; je ne souhaite rien moins que heurter, blesser, ou raviver)

L’affaire Pelicot a déclenché un déchaînement médiatique, révélant l’ampleur des mentalités profondément enracinées qui tolèrent encore, en 2024, la culture du viol. Ce procès expose des comportements systémiques de complicité et de silence autour des violences sexuelles, des réalités qui ne peuvent plus être ignorées. Face à cela, je tiens bien-sûr à saluer le courage immense de Gisèle Pelicot, qui affronte, sans relâche, des tactiques d’humiliation et de culpabilisation. Son combat personnel illustre la nécessité de réformes profondes dans notre société et notre justice. C'est dans ce cadre que j'ai écris une tribune sur cette affaire et comme celle-ci démontre l'enracinement de la culture du viol dans notre société. Le but de ma tribune était également de proposer des solutions concrètes pour faire face à cette réalité en : - Renforçant l’éducation au consentement et à la vie relationnelle pour déconstruire les stéréotypes; - Réformant le système judiciaire pour éviter le victim-blaming et protéger les survivant.e.s; - Sensibilisant massivement par des campagnes nationales afin de briser les mythes sur les violences sexuelles; - Régulant les plateformes en ligne qui facilitent ces violences. Vous trouverez ma tribune en commentaires 👇 Si vous souhaitez en parler plus amplement n'hésitez pas à me contacter !