Lettre ouverte aux ami.e.s de Railcoop,
La mort d’une personne morale est une chose difficile. Elle signe la fin d’une intention collective ; elle génère une déception à la hauteur des espoirs qui avaient conduit à sa création ; elle pose des questions complexes qui n’ont souvent pas de réponses claires.
Dans ce contexte subtil, quelques éléments d'analyse :
1/ Railcoop fut un superbe projet sur les plans écologiques et sociaux et toutes les énergies qui y ont contribué doivent être saluées. 14 000 sociétaires, 14 000 personnes de “bonne volonté” se sont engagées pour faire advenir leur vision du rail : leur engagement fut fort et en ce sens il est un espoir pour nous tou·tes qui voulons faire progresser la société. Bravo et reconnaissance pour leur engagement.
2/ Railcoop est un projet entrepreneurial et comme tout projet de ce type, il comportait une part de risque. Ceux qui ne prennent pas de risque ne créent rien. Le risque qu’on prend lorsqu’on fait naître une entreprise, qu’elle soit coopérative ou pas, c’est la possibilité de sa mort. Ses coopérateur·rices ont pris un risque, ils ont fait naître une coopérative et ont conduit sa vie jusqu’à sa liquidation. Bravo et reconnaissance pour le chemin.
3/ Je lis depuis quelques jours beaucoup de commentaires sur les raisons de la liquidation de Railcoop. Pour les un.es c’est la gouvernance, pour d’autres le modèle économique, ou encore la spécificité du secteur, ou enfin le financement. Pour avoir vécu des succès et des échecs, je pense que ces analyses ne conduisent nul part. Le “succès” ou “l’échec” sont généralement multifactoriel. “Réussir” ou “échouer” en matière d’entreprise devrait forcer à l’humilité : la complexité des oeuvres collectives fait que rien ne peut les expliquer complètement.
Deux mots pour la suite maintenant.
1/ Celles et ceux qui chercheront à lier la liquidation de Railcoop à sa forme coopérative font fausse route (cf. supra). Railcoop aurait tout aussi bien pu échouer sous une forme d’entreprise de capitaux et je rappelle ce qu’indique la Banque de France, à savoir que les coopératives ont un taux de pérennité à cinq ans supérieur aux entreprises classiques.
2/ Au risque de surprendre, je crois que nous pouvons faire de cette aventure une force. Railcoop fut un magnifique projet de transformation écologique et sociale. Apprenons de ses succès, apprenons de ses échecs ! Nous pouvons apprendre du chemin emprunter par Railcoop. J’invite celles et ceux qui ont vécu de près cette aventure à rejoindre l’opération Milliard pour que nous puissions analyser les difficultés rencontrées par Railcoop et renforcer ainsi nos modèles de transformation écologique et sociale (nous rejoindre ici : https://lnkd.in/ehXpvdVY ).