Post de Serge Quoidbach

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Rédacteur en chef adjoint à L'Echo | Economie et finances, climat, sciences, géopolitique | Auteur, 2 publications

L’Europe lance ce mercredi la mission Proba-3 qui vise à étudier la couronne solaire. Une mission européenne. Et en grande partie belge. C’est aussi l’une de nos nombreuses 𝐩𝐫𝐨𝐮𝐞𝐬𝐬𝐞𝐬 𝐬𝐜𝐢𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐭𝐞𝐜𝐡𝐧𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬. 🧐 Européenne à 100%? Non. Proba-3 sera à nouveau 𝐞𝐦𝐛𝐚𝐫𝐪𝐮𝐞́ 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐥𝐚𝐧𝐜𝐞𝐮𝐫 𝐞́𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐫, en l’occurrence indien. Une dépendance qui, à l’heure des chamboulements géopolitiques, révèle une nouvelle fragilité du Vieux Continent. 📝 Faisons les comptes. Pour ses quatre missions Proba, l’Europe n’a pu travailler qu’𝐮𝐧𝐞 𝐬𝐞𝐮𝐥𝐞 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐮𝐧 𝐥𝐚𝐧𝐜𝐞𝐮𝐫 𝐥𝐞́𝐠𝐞𝐫 𝐞𝐮𝐫𝐨𝐩𝐞́𝐞𝐧, une fusée Vega. Deux autres ont bénéficié de l’expertise indienne (dont Proba-3) et la dernière d’une 𝐟𝐮𝐬𝐞́𝐞 𝐫𝐮𝐬𝐬𝐞. Même dépendance, surtout russe, pour ses 𝐦𝐢𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐂𝐨𝐩𝐞𝐫𝐧𝐢𝐜𝐮𝐬, un programme de surveillance de la Terre, ses océans et son atmosphère. Depuis la guerre en Ukraine, l’Europe a dû faire le deuil de l’apport des Soyouz et autre Rockot, et rebalancer ses programmes. Mais 𝐥𝐚 𝐫𝐞𝐥𝐞̀𝐯𝐞 𝐞𝐮𝐫𝐨𝐩𝐞́𝐞𝐧𝐧𝐞 𝐩𝐞𝐢𝐧𝐞 𝐚̀ 𝐝𝐞́𝐦𝐚𝐫𝐫𝐞𝐫. 🚀 En 2022, le petit poucet de la bande, le 𝐕𝐞𝐠𝐚-𝐂, échouait à placer deux satellites en orbite. Hasard du calendrier, cette fusée légère devrait aussi s’envoler ce mercredi pour un premier vol commercial, relançant l’espoir ténu d’une nouvelle Europe des lanceurs. Sauf que l’autre jambe du programme, 𝐀𝐫𝐢𝐚𝐧𝐞-𝟔, ne remplit toujours pas ses promesses. Après plusieurs reports et un vol inaugural en 2024, 𝐬𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐡𝐚𝐢𝐧 𝐥𝐚𝐧𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐬𝐭 𝐚̀ 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐚𝐮 𝐫𝐞𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞́. 👩🔧 L’Agence spatiale européenne soutient certes deux consortiums pour développer un véhicule spatial récupérable, menés par l’allemand The Exploration Company et le franco-italien Thales Alenia Space. Mais on est encore loin de talonner 𝐒𝐩𝐚𝐜𝐞𝐗 et ses fusées partiellement réutilisables Falcon 9, qu’𝐄𝐥𝐨𝐧 𝐌𝐮𝐬𝐤 𝐥𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐣𝐮𝐬𝐪𝐮’𝐚̀ 𝐝𝐞𝐮𝐱 𝐟𝐨𝐢𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐬𝐞𝐦𝐚𝐢𝐧𝐞. 📢 L’autonomie de la politique spatiale européenne est pourtant 𝐯𝐢𝐭𝐚𝐥𝐞. La mission Proba-3 vise notamment à étudier les vents solaires, ces plasmas ionisés ultra-énergétiques qui 𝐦𝐞𝐧𝐚𝐜𝐞𝐧𝐭 𝐧𝐨𝐬 𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐞́𝐥𝐞𝐜𝐭𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐧𝐨𝐬 𝐬𝐚𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢𝐭𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐭𝐞́𝐥𝐞́𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧. Le programme Copernicus, lui, nous aide à contrôler les 𝐞𝐟𝐟𝐞𝐭𝐬 𝐝𝐮 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐜𝐥𝐢𝐦𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 et à nous préparer aux situations d’urgence. 𝐋𝐞 𝐬𝐩𝐚𝐭𝐢𝐚𝐥 𝐞𝐬𝐭 𝐝𝐨𝐧𝐜 𝐛𝐢𝐞𝐧 𝐮𝐧𝐞 𝐧𝐞́𝐜𝐞𝐬𝐬𝐢𝐭𝐞́, non seulement pour pouvoir déployer notre savoir-faire technologique, mais aussi pour garantir notre sécurité. L’Europe doit s’en souvenir. La Belgique aussi, 𝐬𝐮𝐫𝐭𝐨𝐮𝐭 𝐚̀ 𝐥’𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞 𝐨𝐮̀ 𝐥𝐞 𝐅𝐞́𝐝𝐞́𝐫𝐚𝐥 𝐩𝐥𝐚𝐧𝐜𝐡𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐟𝐨𝐧𝐭𝐞 𝐠𝐥𝐨𝐛𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐩𝐚𝐭𝐢𝐚𝐥𝐞.

La Belgique et l’Europe ne peuvent perdre le chemin de l’espace

La Belgique et l’Europe ne peuvent perdre le chemin de l’espace

lecho.be

Jean-Francois Gomrée

Space Industrial Designer III. Futurist/Design Explorer/Innovator.

2 mois

Indeed... 🙂

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