Post de Une Planète pour Tous

L'AIE vient de sortir son rapport annuel sur la consommation mondiale de charbon : quelques bonnes nouvelles mais globalement de mauvaises nouvelles. Les prochaines années la consommation de charbon devrait plafonner (ou croitre légèrement), alors que c'est l'énergie fossile la plus facile et la plus urgente à remplacer (la plus émissive en GES). Si le monde veut réussir la transition énergétique, la consommation de charbon est supposée chuter brutalement, et non stagner. Le pari sur lequel nous reposons pour réussir la transition énergétique (ou ne pas trop la louper) est que les énergies bas-carbone, principalement l'éolien et le solaire (les plus dynamiques actuellement, de loin), poussent rapidement les énergies fossiles hors du marché, à commencer par le charbon. Dans un monde alternatif imaginaire on aurait pu concevoir que les 20% d'humains les plus émetteurs (habitant à la fois dans l'OCDE et les BRICS) fassent de la décroissance, et que les 80% les moins émetteurs suivent un autre modèle de développement. Tout cela n'empêchant évidemment pas de déployer des technologies modernes. Mais on n'est pas dans un monde alternatif imaginaire. Dans certaines régions la consommation de charbon devrait continuer à diminuer (Europe, US), en Chine elle devrait plafonner, et dans d'autres régions elle devrait augmenter (Inde, Asie du Sud Est). Comme vous le verrez en page 13 de l'étude complète de l'AIE (ou en commentaire de ce post) d'ici 2027 l'augmentation mondiale de la production d'électricité sera quasi-entièrement assurée par les ENR (éolien et solaire) mais cela suffit tout juste à couvrir l'augmentation de la consommation d'électricité. Donc le monde continuera à consommation à peu près autant de charbon. Lien vers l'étude : https://lnkd.in/e3raeJYs La bonne nouvelle est qu'au moins les ENR permettent d'éviter une augmentation importante du charbon, en couvrant l'essentiel de la hausse de la demande en électricité ; cela est notamment frappant en Chine (voir page 23 de l'étude de l'AIE, ainsi qu'un autre graphique que je mets en commentaire).

CHARBON 🪨 I C'est une des causes du dérèglement climatique et pourtant, tout reste à faire sur ce front. La demande mondiale de charbon a atteint un nouveau record en 2024, année la plus chaude jamais enregistrée, a rapporté l'International Energy Agency (IEA). La Chine est la locomotive du marché : un tiers du charbon consommé dans le monde est brûlé dans des centrales électriques chinoises. Elle est suivie par certaines économies émergentes comme l'Inde, l'Indonésie ou le Vietnam. Seule lueur d'espoir dans ce panorama, le « déploiement massif » des énergies renouvelables, y compris en Chine, devrait freiner à horizon 2027 la croissance de l'utilisation du charbon malgré une demande croissante en électricité, estime l'AIE. Une analyse et une infographie du quotidien Les Echos. Pour en savoir plus, voir lien en commentaire. #EnR #climat #charbon

#ENERGIE: La stimulation de la production des #ENRinp stimule la consommation des énergies fossiles comme le charbon. La demande mondiale de charbon explose 🌍🔥, augmentant de 75 % depuis 1997 et de 15 % depuis 2015. En 2023, 80 % du charbon est consommé par la #Chine, l'#Inde, les #USA, le #Japon et l'#Indonésie. Ironiquement, la transition vers des énergies “vertes” comme les panneaux #photovoltaïques et les batteries pour véhicules électriques stimule cette demande. En #Chine et #Indonésie, la production de ces technologies accroît la consommation d'électricité et de charbon. Selon Bloomberg chaque six heures, on consomme assez de charbon pour construire une pyramide de Gizeh. Tant que cela continue, et qu’on ne comprend pas qu’il faut décarboner l’outil de production pour ne pas diminuer la consommation des énergies fossiles mais pérenniser sa non utilisation, la transition énergétique restera un #mythe 🚫🔋. https://lnkd.in/e-kDXgPZ

🤩 La fin d'année est là. Alors que peut-on espérer ? Peut-être enfin pouvoir sortir de certaines énergies fossiles comme le charbon. Pourtant, ce dinosaure défie toutes les prévisions. ⁉️ Depuis + de dix ans, l'Agence Internationale de l'Énergie annonce le pic de la demande de charbon. Son rapport paru la semaine dernière n'échappe pas à cette malédiction. On est passé en 2023 de "Le charbon va diminuer" (-2,2% annoncé dans les 3 années à venir) à "Le charbon va plafonner" en 2024 (+1,2%) 🤏 La différence n'est pas flagrante, mais à l'horizon 2026, cela fait 503 millions de tonnes en plus, soit la consommation annuelle des États-Unis et du Japon. Comment expliquer cela ? La demande de charbon a été dopée par une augmentation de la demande électrique difficile à prévoir. 🇨🇳 La demande en Chine surtout, qui atteint un niveau record de consommation en 2024 avec une consommation totale de charbon 30 % supérieur au reste du monde réuni. Sa demande par habitant est plus importante que celle de l'Allemagne mais moitié de celle des États-Unis. Elle devrait augmenter au moins jusqu'en 2027 car c'est un enjeu de sécurité et d'abordabilité pour son industrie mais personne ne sait jusqu'où cela ira. 🇮🇳 L'Inde connaît également une augmentation rapide de sa consommation d'électricité pour répondre d'abord à des besoins d'accès à l'énergie pour sa population. La construction de nouvelles centrales a bondi de 10 % en un an. 🇵🇭 Enfin, d'autres pays d'Asie du Sud-Est bénéficient de ressources en charbon et subissent un accès plus difficile au gaz. Avec la guerre en Ukraine, les pays européens ont décidé d'acheter du GNL qui pouvait fournir ces pays. La flambée des prix a rendu cette option de transition inaccessible pour nombre d'entre eux. 😇 Heureusement, la croissance de la demande d'électricité est aussi due à l'électrification des usages (véhicules électriques, climatisation, etc.) qui peuvent être satisfaits par les renouvelables, permettant ainsi de remplacer le pétrole et le gaz. Mais comment aller plus loin ? 📈 Il est difficile d'imposer à ces pays des mesures de sobriété pour qu'ils se désengagent du charbon. La croissance des renouvelables répond en partie à l'augmentation de cette demande électrique. Il faudra encore accélérer leur déploiement pour répondre à 100 % de la nouvelle demande et concurrencer celle actuellement fournie par le charbon.

Transition énergétique ? Permettez-moi douter... Ci-dessous, la consommation mondiale de charbon en pétajoules de 1800 à 2020 (et donc de 349 pétajoules à 157 680) (source : Enerdata) La consommation de charbon n'a jamais connu de décrue durable. Le pétrole n'a pas remplacé le charbon. Les énergies se sont additionnées. C'est certain qu'une analyse par répartition ferait apparaître une décrue relative de l'importance du charbon mais le fait demeure que la consommation absolue se porte bien. Ne prenez pas la peine de me renvoyer à une analyse détaillée par pays : l'enjeu qui nous préoccupe est bel et bien mondial et se moque des frontières. En outre, vu l'importance de la production chinoise ou indienne dans notre marché, je pense que nous pouvons considérer que leur consommation de charbon est aussi la nôtre. Alors je veux bien qu'on nous vende la transition énergétique du futur, mais qu'on commence par admettre que, jusqu'à aujourd'hui, le bilan n'est pas si enthousiasmant. Je continuera à militer pour un changement de modèle. Je continuerai à défendre la recherche d'une post-croissance et à lire Timothée Parrique.

Transition énergétique ? Permettez-moi douter... Ci-dessous, la consommation mondiale de charbon en pétajoules de 1800 à 2020 (et donc de 349 pétajoules à 157 680) (source : Enerdata) La consommation de charbon n'a jamais connu de décrue durable. Le pétrole n'a pas remplacé le charbon. Les énergies se sont additionnées. C'est certain qu'une analyse par répartition ferait apparaître une décrue relative de l'importance du charbon mais le fait demeure que la consommation absolue se porte bien. Ne prenez pas la peine de me renvoyer à une analyse détaillée par pays : l'enjeu qui nous préoccupe est bel et bien mondial et se moque des frontières. En outre, vu l'importance de la production chinoise ou indienne dans notre marché, je pense que nous pouvons considérer que leur consommation de charbon est aussi la nôtre. Alors je veux bien qu'on nous vende la transition énergétique du futur, mais qu'on commence par admettre que, jusqu'à aujourd'hui, le bilan n'est pas si enthousiasmant. Je continuera à militer pour un changement de modèle. Je continuerai à défendre la recherche d'une post-croissance et à lire Timothée Parrique.

Le charbon fournit environ un tiers de l’électricité mondiale, en grande partie dans les pays en développement, qui affirment qu’il est nécessaire à leur croissance économique. Pourtant, les arguments en faveur d’une élimination aussi rapide que possible du charbon sont également convaincants. La pollution qu’il dégage tue des millions de personnes chaque année, la plupart dans les pays pauvres. Il contribue fortement au changement climatique, un problème mondial qui affecte de manière disproportionnée les populations les plus défavorisées. Malgré cela, le charbon n’est pas près de disparaître. Plutôt que nous inventer des âneries politiciennes nous contraignant à des obligations futiles et coûteuses pour des rendements médiocres, les gouvernements des pays riches devraient aider les pays pauvres à faire au moins une transition de charbon au gaz… et les pays riches utilisant encore le charbon devraient se voire interdire cette énergie.

Deux articles ce jour dans Le Monde pour illustrer et comprendre les incompréhensions autour de la transition énergétique en 2024 : a-t-elle eu lieu ? a-t-elle lieu ? aura-t-elle lieu ? 1. le UK est le premier pays du G7 à sortir du charbon (la France était bien partie pour être la première, mais "quelques problèmes" ces derniers années sur le parc nucléaire en place et celui commandé ont eu raison des dernières fermetures) https://lnkd.in/enH2AU2A 2. le monde 🌍 n'a jamais consommé autant de charbon ⛏ 🏭 🔌 . https://lnkd.in/eusxyBAx Si l'on ne précise pas à quelle échelle 🗺 on parle, évidemment, on ne peut pas se comprendre. Si on ne précise pas à quel horizon 🕰 on réfléchit, évidemment, on ne peut pas se comprendre

Plus de charbon pour produire plus d’électricité en Asie, pour répondre aux besoins croissants dans les transports et les data centers. Cercle vicieux que le développement massif des énergies renouvelables ne parvient pas à endiguer, pour le moment.