Je me permets de partager ici une réflexion nourrie par une très intéressante question posée par Christophe Genolini en commentaire d'un nom moins intéressant post relatif à l'histoire de la vaccination.
La vaccination, comme son nom l'indique, est une méthode préventive contre le développement de la variole humaine en induisant une immunité croisée après inoculation du virus de la vaccine bovine.
Même si le nom de Jenner est passé à la postérité, il n'était pas pour autant précurseur. Sans doute avant le XIème siècle, les chinois avaient développé la variolisation. Parmi ses différentes variantes, la plus efficace semblait être obtenue après badigeonnage de la cavité nasale de jeunes enfants avec le contenu de vésicules varioliques. Ce procédé a progressivement essaimé vers l'Ouest avec les caravaniers de la Route de la Soie en passant par Constantinople.
Or, si la vaccination et la variolisation se sont progressivement répandues, comment expliquer l'opposition rencontrée de nos jours à l'encontre des vaccins à ARNm anti-Covid et par extension à toute forme de vaccin ?
O tempora, o mores ! (autre temps, autre moeurs)
La variolisation, même loin d'être infaillible, était essentiellement réservée à la haute société chinoise et il y a fort à parier que le commun des mortels qui payait un très lourd tribut à l'épidémie aurait donné beaucoup pour en bénéficier comme les populations mandchoues conquises au XVIème siècle (quand la variolisation passe, le mandchou rit !).
Dès son arrivée aux portes de l'Europe, la variolisation fait le bonheur des nobles, diplomates et autres têtes couronnées pressés de bénéficier des progrès de la médecine alors que le peuple reste spectateur... jusqu'à ce que Jenner mette au point la vaccination, plus efficace, et qui va connaître un succès populaire retentissant.
Un siècle après Jenner, Pasteur, qui avait déjà acquis une renommée populaire élogieuse pour ses travaux sur les levures notamment passe à la postérité de son vivant après avoir sauvé de la rage un jeune alsacien d'origine modeste. On a tendance à épiloguer un peu vite sur les réticences rencontrées par Pasteur. D'où provenaient-elles ? Nullement du peuple qui consentit d'ailleurs avec une générosité inouïe à la souscription nationale à l'origine de l'Institut Pasteur, mais d'une minorité de mandarins de l'Académie de Médecine de l'époque inquiets qu'un chimiste remette en question leur dogme ! Rappelons qu'à l'époque, la "théorie microbienne" expliquant l'origine des maladies infectieuses est encore largement contestée, Semelweiss en fera les frais !
Faisons maintenant un retour en arrière avec Galilée fort apprécié de nos amis antivax. Celui-ci dut abjurer sa théorie scientifiquement démontrée pour avoir osé s'élever contre le dogme de l'Eglise !
Nos antivax modernes issus des gilets jaunes, en défendant les dogmes de leurs ayatollahs de l'anti-science sont les descendants indignes d'ancêtres auxquels la vaccination leur a permis de voir le jour.
Médecin chez Hôpital général de bengamisa
3 moisCourage, voici les gens qui savent l'importance de la vaccination, 2 simple goute de vaccin sauve l'avenir et toute une vie. vacciner! C'est aimer!