Photo dans l'article ci-joint de la "rue de la Pierre de Bretagne" (Ingrandes, 49), borne frontière entre Bretagne et Anjou.
La frontière politique et douanière entre Bretagne et Anjou (et tout le Val de Loire) résulte de l'annexion du Duché de Bretagne par le Royaume de France en 1532. La Bretagne était à l'Epoque moderne une 'Province d'Etat réputée étrangère', grâce à ce statut particulier les Bretons ne payaient pas l'énorme taxe sur le sel (la "gabelle"), comme les Angevins, Tourangeaux, Orléanais (les pays de la Loire). C'est grâce au prix bas du sel breton (du Pays de Guérande et du Pays de Retz, dans l'actuelle Loire-Atlantique) qu'on a du "beurre breton" (salé), tous les Bretons ont profité de ce sel bon marché venant de la Bretagne méridionale. Voici l'origine d'une spécialité bretonne, un aliment marqueur d'identité, sans le sel du Comté nantais (Loire-Atlantique) pas de "beurre breton" ! Cette différence considérable de prix a entrainé beaucoup de trafics et de fraudes, entre la Bretagne nantaise et l'Anjou.
Il en est de même pour le vin. La frontière bretonne entre la Bretagne nantaise et le Val de Loire a eu des conséquences importantes dans l'histoire du Vignoble nantais et des vignobles de l'Anjou et de la Touraine, sur la nature de leurs vins. Une Histoire méconnue et/ou ignorée volontairement, autant pas les responsables des vins dit "de Loire", que par les néo-vignerons "bretons" de la région administrative.
Il ne faut pas oublier non plus que les vignobles bretons du Pays de Redon (Ille-et-Vilaine, où l'on cultivait le Muscadet), de la Presqu'île de Rhuys (Morbihan, où l'on cultivait le Gros-plant) et du Pays de Guérande (Loire-Atlantique, où l'on cultivait du Chenin) ne sont que de petits prolongements du grand vignoble historique de la Bretagne : le Vignoble nantais.