XII) Une bouffée d’oxygène
Nous sommes le lendemain de la mise aux enchères de notre ferme. Eric a remporté l'enchère, et nous décidons, par l'intermédiaire de notre notaire, de lui poser une dernière condition s'il souhaite concrétiser son achat.
Lors de la vente, nous avions mis en jeu uniquement notre ferme, sans inclure la parcelle sur laquelle était construit le nouveau bâtiment d'élevage. À l'époque, nous avions établi un bail à construction d'une durée de 30 ans. Conserver ce bail actif et récupérer dans plus de 20 ans cette propriété avec un bâtiment dont l'entretien serait incertain ne nous semblait pas judicieux.
Nous indiquons donc à notre notaire de proposer à l'acquéreur l'achat de la parcelle à notre prix fixe et non négociable.
La réponse ne tarde pas, et nous validons la vente de la ferme ainsi que du terrain.
Une page se tourne, à la fois professionnelle et personnelle, avec ce corps de ferme que nous avions rénové pendant plus de 14 ans. Je ne vous cache pas l'émotion ressentie en fermant la porte de notre maison pour la dernière fois. Ce corps de ferme avait tant de valeur pour nous que j'éprouve encore une certaine mélancolie.
Les cartons sont faits, notre nouveau chez-nous dans les Landes, niché au milieu des pins, nous attend. Là aussi, il y a beaucoup à faire pour redonner à ce lieu son éclat d'antan. Nous arrivons début juillet 2018, le moment idéal pour recharger les batteries et découvrir cette nouvelle région qui nous accueille.
Au départ, cette période semble irréelle : habiter dans les Landes, proche du littoral, avec la douceur de vivre du Sud-Ouest. Mais en plus de mon goût pour la restauration de vieilles bâtisses, j'avais dans mes cartons un projet pour relancer un élevage de lapins nains répondant aux attentes de nos clients. Le projet est là, structuré, chiffré, validé par mon cabinet comptable et par ma banque ; il ne reste qu'à trouver le bâtiment pour relancer l'activité.
Dans un premier temps, j'étais persuadé qu'il serait simple de trouver un bâtiment vacant dans cette région d'élevage, mais il n'en est rien. Je visite quelques bâtiments, mais l'état délabré ou l'éloignement de ma résidence ne correspondent pas à mes attentes, et nous peinons à trouver le bâtiment idéal ou un terrain propice pour construire une structure.
En attendant, nous décidons d'investir dans l'immobilier et cherchons des maisons à rénover. Nous trouvons dans notre village une vieille maison d'artisan datant de Napoléon III. Quoi de mieux que de rénover un bout de notre patrimoine ?
Un beau matin, je tombe sur l'annonce d'une belle landaise. Enfin, belle, elle devait sûrement l'être il y a 30 ans, car depuis laissée à l'abandon, le toit et les murs sont dans un triste état.
Dès mon arrivée, je remarque un grand bâtiment d'élevage également en perdition. J'interpelle l'agent immobilier pour connaître le propriétaire de ce bâtiment, car il ne figurait pas dans l'annonce de la maison.
Suite la semaine prochaine 😉