ÉCHÉANCE DU 1er DÉCEMBRE 2016: ÇA COMMENCE À BOUGER AU CANADA ANGLAIS
Sans doute "encouragé" par les mesures mises de l'avant par le CRTC en marge de la consultation Parlons Télé, Bell Média se déleste de quatre chaînes spécialisées musicales qu'il cède au groupe montréalais Stingray: MuchLoud, MuchRetro, MuchVibe et Juicebox.
C'est qu'à compter du 1er décembre prochain, un bon nombre de chaînes spécialisées risquent d'avoir la vie beaucoup plus dure ou de tout simplement disparaître avec l'entrée en vigueur d'une règle qui obligera les télédistributeurs à offrir toutes les chaînes "à la carte" plutôt qu'en bouquets préassemblés, laissant ainsi au téléspectateur la liberté de choisir les chaînes de son forfait.
Il faut savoir qu'a l'heure actuelle, au Canada anglais, ce sont les télédistributeurs qui assemblent les forfaits. Ainsi, à titre d'exemple, pour avoir accès à la programmation de TSN, on vous impose un abonnement à la chaîne country CMT, que ça vous plaise ou non.
Le changement de paradigme du 1er décembre prochain a de quoi en préoccuper plus d'un chez Bell, Shaw/Corus et Rogers: Les 3 grands de l'industrie, qui sont à la fois télédistrbuteurs et télédiffuseurs, appréhendent avec justesse de voir le nombre d'abonnés à certaines chaînes spécialisées - et les revenus qu'ils en retirent - fondre de façon dramatique voire même être réduits à néant.
Des chaînes comme Discovery, TSN ou HGTV n'ont rien à craindre, mais un grand nombre de chaînes spécialisées sous-financées sont aujourd'hui affublées d'un énorme point d'interrogation. Dans la prochaine année, il ne serait pas surprenant de voir une quinzaine de chaînes spécialisées du Canada anglais disparaître ou, au mieux, changer de main et survivre un peu plus longtemps.
Le "modèle québécois": L'entrée en vigueur de la "règle du libre choix" le 1er décembre n'aura pas d'impact au Québec.
Ici, il y a un sacré moment déjà que les télédistributeurs offrent au téléspectateur de choisir lui-même les chaînes spécialisées qu'il inclut dans son forfait de 10, 15, 20, 30 chaînes.
Au delà de la liberté, le "modèle québécois" est gage de qualité: Quand un téléspectateur a la possibilité de vous larguer à tous les mois ou de choisir de continuer à vous regarder, cela vous motive, comme télédiffuseur, à proposer une programmation pertinente, attrayante et surprenante. À cet égard, les diffuseurs, les producteurs et les créateurs de contenus québécois ont de quoi être fiers du succès de notre télé !
Et non, ce n'est pas qu'une simple affaire de barrière de la langue: Quand on constate, à titre d'exemple, qu'une chaîne francophone d'ici comme Canal D investit en programmation et en production 15 fois plus d'argent qu'une chaîne canadienne anglaise comme Book TV, c'est facile de deviner laquelle des deux est plus pertinente, plus attrayante et plus surprenante.
Pour consulter le communiqué au sujet de la transaction Bell Média-Stingray, cliquez ici