Échec, résilience et leadership
Lorsque Sri Sri Ravi Shankar été en tournée de trois villes canadiennes en juillet dernier, il a lancé le mouvement Mindful Leadership dans le but de réunir un groupe de leaders, d'influenceurs, d'élus et de philanthropes. On s'est réunit à Montréal pour partager nos réflexions sur comment rassembler les communautés pour créer un monde meilleur, durable et juste.
J'ai le grand plaisir de faire partie des huit délégués canadiens qui se rendent en Inde la semaine prochaine pour donner une conférence sur le leadership. Voici quelques idées que je partagerai...
Saviez-vous que Thomas Edison a fait plus de 1000 essais infructueux avant d'inventer l'ampoule électrique? Quand un journaliste lui a demandé « Comment on se sent après avoir échoué 1000 fois ? », Edison a répondu : « Je n'ai pas échoué 1 000 fois. C’est que l'invention de l'ampoule électrique comprenait 1000 étapes ».
Quand nous pensons aux bâtisseurs de notre temps, nous voyons uniquement leur succès et leur triomphe. Mais la réussite est la résultante de la détermination et du leadership. Elle comprend souvent plus d'échecs que de succès. La plupart des innovateurs n’aiment dévoiler les insuccès précédant leur réussite et cela donne une fausse impression de facilité. Peut-être est-ce pourquoi tant de gens ne se croient pas aptes à connaître le succès parce qu'elles ne croient pas avoir « la fibre de la réussite ».
Nous avons tous le potentiel de faire de grandes choses. Nous avons juste besoin de motivation, d'un peu d'optimisme et surtout, d'apprendre à accepter les échecs. Appelons ça de la résilience ou de la détermination.
« La résilience n'est pas quelque chose que nous avons en quantité déterminée. C'est quelque chose que nous construisons. Nous pouvons apprendre à la bâtir en nous, dans nos enfants, dans nos organisations et dans nos communautés. » - Sheryl Sandberg, directrice des opérations, Facebook.
J'ai eu l'ambition de réussir très tôt dans ma vie. À 14 ans, je savais déjà que je voulais être directrice artistique et je me suis rapidement fixée des objectifs professionnels. J'ai débuté ma carrière à 25 ans, puis j'ai lancé mon entreprise un an plus tard et je me suis mariée la même année. Et nous avons eu notre premier bébé quand j’avais 27 ans. Cœur fragile s'abstenir! Je voulais tout faire en même temps parce que tout cela me nourrissait. Je voulais ma part du gâteau et tout de suite. J’ai dû développer ma résilience dans chaque volet de ma vie.
Durant plusieurs années, j’ai tâché de trouver l’équilibre entre être une bonne mère et être une femme d'affaires accomplie. Si je faisais trop de l'un et pas assez de l'autre, je sentais que je j’échouais l’un ou l’autre… Ça m'a pris beaucoup de temps pour définir le succès selon mes propres critères. La résilience vient en grande partie du sentiment de vouloir être heureux dans TOUT ce qu'on fait.
Ce que j'ai appris, c'est que si je sors de ma zone de confort, j'apprends quelque chose de nouveau, tout simplement, et je me développe, je m’épanouis. Je ne réussis pas tout ce que j'entreprends mais les leçons que j'en tire me nourrissent et aiguisent ma capacité à rebondir plus rapidement la prochaine fois. La résilience naît de l’épreuve, de l’expérience et de la volonté de poursuivre.
Ce n'est pas le succès qui définit un leader mais plutôt comment celui-ci affronte l'échec.
Chaque jour de ma vie, en tant qu’entrepreneure sociale, j'ai le sentiment de sauter dans le vide en espérant qu'il y aura un filet bienveillant. Le courage pour avancer, qui s'incarne dans mon rôle de leadership, ne vient pas de mes connaissances mais plutôt de ma volonté d'en apprendre plus. Si j'échoue dans quelque chose, je sais que je vais en ressortir grandie avec une nouvelle vision, de nouvelles connaissances, de nouveaux contacts, de nouvelles idées. Cette façon de voir les choses fait que tout échec a de la valeur pour moi. Et chaque fois que je prends un risque, que ça se déroule bien ou pas, j'ai plus de courage pour le refaire, encore et encore.
La résilience est quelque chose que vous bâtissez.
De toutes les choses qui peuvent nuire à notre succès ou nous donner une sensation d'inadéquation à la tâche, la peur est le frein le plus puissant. Le meilleur conseil que j'aie reçu pour lutter contre la peur venait de mon maître bien-aimé, le Dr Madan Bali, qui a été mon ami, mentor et instructeur de yoga au cours des 15 dernières années. Il disait : « La peur est dans votre esprit. La peur (FEAR) est une Fausse Évidence Apparaissant Réelle ». À partir de ce moment, lorsqu’une situation me stressait et que l'anxiété commençait à me paralyser, je me rappelais cet acronyme qui remettait tout à sa place. Cet effet habilitant est la résilience.
Puisque la peur peut vraiment vous bouffer beaucoup d'énergie, il est important de la mater aussi rapidement que possible. Voici quelques suggestions qui peuvent vous aider :
- Prenez conscience de votre peur.
- Déterminez de quoi vous avez peur et pourquoi.
- Toutes les fois que vous ressentez de la peur, remplacez-là par ce dont vous êtes reconnaissant.
- Mettez-là sur papier.
- Parlez-en : avec des collègues, joignez un groupe de Meetup, soyez partant pour un café. Partagez!
- Agissez. Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.
- Demandez de l'aide et aidez les autres.
Surtout, vous avez besoin de décider que ce que vous voulez est plus important que ce qui vous fait peur.
Plus nous devenons capables de partager nos inquiétudes et nos échecs, plus nous trouvons d'appui et de réconfort auprès de ceux qui ont traversé des situations semblables. Cela nous aide à bâtir notre résilience parce que nous ne nous sentons plus seuls.
J'ai cinq lignes de conduite, cinq choses qui m'aident à rebondir quand je crois que n'y arriverai pas :
1. Pratiquer ce que je prêche.
2. Donner l'exemple.
3. Prendre soin de moi et de ceux que j'aime.
4 Être conscient de mes choix.
5. Vivre le moment présent.
« Le succès n'est pas définitif, l'échec n'est pas fatal, c'est le courage de continuer qui compte. » - Winston S. Churchill