Étude des méthodes de bris de glace au Québec et leur application à L'Assomption
Pour la deuxième année consécutive, des chercheurs de l'université de Laval s'intéressent à la rivière L'Assomption. Amandine, professionnelle de la recherche à l’Université Laval en génie des eaux, poursuit son étude sous la houlette du professeur Tadros Ghobrial. Leur objectif ? Évaluer l’impact et l’efficacité des méthodes de bris de couvert de glace, un enjeu majeur pour les municipalités québécoises confrontées aux caprices de l’hiver.
Parmi les nombreuses villes scrutées par le ministère de la sécurité publique (MSP), l’attention s’est focalisée sur L'Assomption, où la qualité des rapports et la rigueur des interventions ont illustré un terrain d’étude optimal. La rivière L'Assomption, s'est retrouvée au centre d'investigations poussées, visant à perfectionner la technique de forage préconisée pour prévenir les risques d'inondation.
Les couvertures de glace, lorsqu'elles cèdent lors de la débâcle, peuvent générer des embâcles et ainsi augmenter le risque d'inondations catastrophiques. Diverses techniques d'affaiblissement de la glace ont été évaluées, allant du découpage classique à des méthodes plus innovantes comme le forage de trous, ou l'utilisation d'excavateurs spécialisés comme l'araignée ou la grenouille qui créé des chenaux dans le lit de la rivière et facilitent ainsi l'évacuation des glaces.
La rivière L'Assomption a été le théâtre d'expérimentations spécifiques avec l'adoption de la méthode de gestion du couvert de glace par forage, réalisées par l'entreprise Hydro Météo Inc. impliquant la création de 500 trous dans la glace, facilitant ainsi une fonte précoce au gré des températures printanières. Cette méthode a démontré son efficacité depuis l'hiver 2002, agissant tel un catalyseur dans le cycle de la fonte, en minimisant la formation des bouchons de glace.
La mission confiée par le MSP ne se limite pas à évaluer, mais aussi à prévenir. Grâce à une base de données riche de 34 sites de cours d'eau, l'étude financée par le ministère a permis de développer des stratégies adaptatives pour savoir précisément quelle intervention déployer et quand.
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Il est donc impératif de penser une optimisation à la fois temporelle et spatiale, une lacune jusqu'ici peu adressée.
Dans ce contexte, l'apport académique de Sara Lord, doctorante, s'avère crucial. Sa contribution à la modélisation et à l'évaluation des méthodes de déglaçage offre une perspective nouvelle sur la gestion des rivières en hiver. Les instruments de mesure déployés, tels que les sondes de niveau d'eau et de température, en concomitance avec une surveillance constante par caméra du couvert de glace et de son évolution, jouent un rôle pivot dans l'observation de la dynamique de la fonte et du bris de glace.
L'étude, au-delà de son caractère comparatif, se veut un guide pour les municipalités, leur offrant une compréhension affinée des différentes techniques à leur disposition. Elle souligne l'importance d'une approche personnalisée, car chaque rivière, avec ses spécificités morphologiques, requiert une stratégie de gestion du couvert de glace adaptée.
En conclusion, les essais et les erreurs des différentes villes servent de leçons précieuses pour toute la province. Cette recherche proactive, en quête d'une harmonie entre intervention humaine et respect des cycles naturels, dessine un avenir où on l'espère les débordements ne seront plus qu'un écho lointain des hivers d'autrefois.